Marché 2012 à guichets fermés
Dans la continuité du Marché du film 2011, le contexte de la crise internationale s’est ressenti dans le montage du Marché 2012, budgets tendus aux quatre coins du monde, décisions extrêmement lentes pour l’obtention de financements générant des confirmations tardives.
On se souvient du choc britannique de 2011, avec la suppression du UK Film Council, nécessitant la réorganisation des missions assumées jusque-là par celui-ci entre les différents autres organismes de cinéma. C’était vraisemblablement trop tôt cette année encore pour penser à un retour, mais 2013, c’est promis, ils reviendront. Pour autant, Candella Films sera présent pour assurer la promotion d’un catalogue de films britanniques, en association avec Freak Agency, distributeur espagnol qui entend enrichir son catalogue avec les films britanniques soutenus par Candella.
L’Espagne, justement, essaie de maintenir coûte que coûte sa participation. Depuis le dernier marché, le pays avait décidé d’abandonner le stand commun sous une ombrelle nationale pour revenir à une représentation régionale : cinq régions espagnoles avaient rejoint le marché en 2011. Le Marché 2012 accueillera le Pays basque, la Catalogne et la région de Madrid.
Une mauvaise surprise du côté de la SODEC, la Société de Développement des Entreprises Culturelles au Québec, qui soutenait le court métrage et le représentait à Clermont. Changement de direction, changement d’orientation, personne ne sait, le Québec a eu chaud. Ce serait ne pas connaître Danny Lennon et son énergie à toute épreuve qui, en l’espace d’une semaine, a su organiser, coordonner, rassembler un certain nombre de producteurs et distributeurs, bien décidés à ne pas manquer le rendez-vous clermontois. Nous retrouverons donc le stand historiquement partagé avec Wallonie Bruxelles Images, un programme marché en salle et un programme à la vidéothèque du marché.
Bref, malgré les remous et la crise ambiante, le marché fonctionnera, à nouveau, à guichets fermés, avec les habitués du marché et des nouveaux venus, acteurs essentiels sur les scènes française et internationale. Saluons la Grèce qui malgré la situation que nous lui connaissons, maintient son stand au marché. Le pôle latino-américain se renforce avec la Colombie au travers de Proimagenes, organisme chargé du soutien et de la promotion du cinéma colombien sur les territoires national et international. Ce pays rejoint donc le Mexique, le Chili et le Brésil. Le Centre Audiovisuel Croate, ACORCH (association de réalisateurs de courts métrages du Chili) et Kodak, qui avaient rejoint l’espace exposants pour la première fois en 2011, affirment à nouveau leur détermination à s’inscrire dans la dynamique de la production internationale de courts métrages et maintiennent leurs participations.
Parmi les nouveaux entrants, la Tunisie avec la Chambre Nationale des Producteurs de Films. Cette année exceptionnelle qu’a connue la Tunisie nous fera découvrir ses productions les plus récentes ainsi que les talents qui émergent avec toutes leurs diversités artistiques. La Guadeloupe, également, rejoint le marché avec l’APCAG, association pour le développement du cinéma en Guadeloupe, créée par des directeurs de salles communales et par l’association Ciné woulé (projections itinérantes en plein air) pour répondre aux besoins d’un territoire éclaté : diversifier l’offre cinématographique en Guadeloupe avec le soutien au réseau des producteurs et distributeurs indépendants, promouvoir des réalisateurs du cru aux niveaux local, international et, lors des festivals, valoriser le cinéma et l’audiovisuel local et caribéen. En 2010, l’APCAG a réalisé un pré-inventaire du patrimoine audiovisuel et en 2011 elle a édité son premier DVD de courts métrages dans le cadre de l’Année des Outre-Mer 2011.
Le Marché 2012, malgré la crise financière qui frappe la culture et particulièrement le champ du court métrage, se présente donc comme une édition pleine de promesses, propre à développer les projets européens et internationaux de production et de diffusion.