Critique à emporter #2 : « Gli Immacolati » (F7)
Quelques mots sur Gli Immacolati, de Ronny Trocker
De ruine et de bug
Adaptation d’un fait-divers survenu dans une ville du nord de l’Italie, Gli Immacolati surprend par sa représentation en animation 3D.
D’abord racontée par une voix masculine, qui démarre avec un curieux « il était une fois », l’histoire du film pourrait être celle-ci : décembre 2011, dans une petite ville d’ordinaire sans problème, un jeune homme rentre chez lui, quand il découvre, au moment de garer sa voiture, que sa sœur âgée de 16 ans, est devant la porte de la maison, en larmes. Elle affirme avoir été violée par deux jeunes Roms. L’affaire fait vite le tour du quartier et c’est toute une communauté Roms, vivant non loin de là, qui va être prise pour cible par les habitants. Mais ce point de vue de l’histoire est mêlée à une autre voix, féminine cette fois-ci. Venant donner un autre éclairage, cette voix remet en question bien des idées reçues à propos des Roms.
Comme ce fait-divers n’a pas ou peu été filmé et photographié, le réalisateur Ronny Trocker a choisi de re-modéliser les lieux du drame à partir de photos qu’il a prises au même endroit, un an après. Mais plutôt qu’une représentation réaliste, les espaces en 3D sont erronés et tendent vers l’abstraction, faisant souvent s’entrechoquer objets et matières. Notre regard suit celui de la caméra, qui nous soumet à une promenade architecturale, en un seul plan séquence, à travers un décor de ruine et de bug, qui, à l’image de la mémoire collective, semble instable et perfectible.
Ismaël Joffroy Chandoutis
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Découvrez Gli Immacolati au sein des séances de la Compétition Nationale F7.