Carnet de bord #3 : au festival de Clermont-Ferrand dans la peau d’un… réalisateur
Samedi 01 février, jour 2 – Cocteau
Plaisir de revoir Rhoma acans (Des yeux de Gitane), premier film extraordinaire de Leonor Teles, que j’avais rencontré au Festival de Munich, où nos films étaient en compétition. Elle mêle autoportrait, portraits de jeunes gitanes, et généalogie familiale. Trouve la bonne distance.
Mon film passe en Cocteau. Très impressionnant.
Dimanche 02 février, jour 3 – Hospital
Noah, de Patrick Cederberg et Walter Woodman. Il fallait un jour que quelqu’un le fasse, un film dont le décor est un écran d’ordinateur. Petits regrets sur le scénario, mais l’exercice fonctionne bien.
Lundi 03 février, jour 4 – Genova
Présence sublime de Céline Salette dans La femme de Rio, d’Emma Luchini. Nicolas Rey très juste également. Cette histoire est merveilleuse.
Mardi 04 février, jour 5 – Jaude 1
Le Quepa sur la Vilni ! , c’est du F’murr ! C’est du pur génie des alpages. Faut que je le dise à Yann Le Quellec. Je découvre qu’il est passé par la bande dessiné.
Les plus originaux du cinéma français contemporain, les « nouveaux conteurs », sont passés par là, de Satrapi à Sattouf.
Ce genre de film redonne confiance dans la capacité de création des auteurs en France. ça sort de nulle part, ça ne ressemble à pas grand chose que l’on connaisse, c’est tellement libre.
Content de voir Maxime Dambrin à l’image, que j’avais découvert au théâtre. Un jeune acteur qui promet.
» – Réveille le blaireau qui sommeille en toi »
Mercredi 05 février, jour 6 – Genova
Trucs de gosse d’Emilie Noblet est projeté dans le programme 5 de la compétition.
J’avais vu A propos d’Anna (en sélection régionale), et je suis épaté par la différente d’approche entre les deux films.
Trucs de gosse est un Boy meets girl dans l’arrière boutique d’un multiplexe. L’histoire est bien racontée, Laurie Lévêque et Finnegan Oldfield sont – as usual – très bons.
A propos d’Anna décrit un sentiment incompréhensible pour un Parisien de naissance : ce que j’appelle le syndrome du parvenu culturel. Le film décrit ce grand écart sentimental entre l’éveil que permet l’environnement culturel parisien, et la volonté de vouloir rester fidèle à sa province.
Le son des mangeoires, le vêlage, les retrouvailles avec les animaux que l’on chérit, tout ces détails ; on ne peut avoir grandit que dans une ferme pour les connaitre. Particulièrement touché par ce film, et sa forme est plus audacieuse. On va chercher du non-dit, beaucoup de clairs-obscurs à l’image.
Nous en discutons. » – l’Alexa, c’est bien ? »
Jeudi 06 février, jour 7 – Capitole 1
Maman, d’Ugo Bienvenu et Kevin Manach. Ambiance sordide, mais quasi abstraite, sans objet, dans une maison de campagne.
Enfin autre chose en animation que des petites histoires à chute, des toons bruités à la bouche qui ne s’expriment qu’en onomatopée, ou de la 3D façon Final Fantasy.
On est pas dans de l’animation réflexe. On utilise l’animation, pour ce qu’elle permet, dans l’étrangeté, la suggestion, le décalage son/image.
Et dire que ce genre de film n’a aucune chance de recevoir un prix.
» -Tu as combien d’invits pour la soirée Canal ? »
Vendredi 09 février, jour 8 – Cocteau 18h
Vu Ennui ennui, de Gabriel Abrantes. C’est drôle, c’est dingue, c’est bargeot.
Ce type t’invente un Afghanistan au fond de l’Auvergne avec une Laetitia Dosch qui fait du Kung Fu, un drône qui appelle Obama « papa », et Edith Scob en ambassadrice amoureuse d’un seigneur de la guerre.
Farce politique, sexuelle, violente satire. Ce film, c’est le kiff suprême. Hyper bien écrit, très très drôle. Mon grand prix.
» – No, Daddy. We’re not even sure they’re terrorists ! »
Biographie de Pierre Mazingarbe, réalisateur en compétition au festival de Clermont-Ferrand 2014
Né à Compiègne en 1988, Pierre Mazingarbe sera enterré à côté de Jim Morrisson, dans le caveau familial du Père Lachaise – raison pour laquelle il n’écoute jamais les Doors. En attendant, il s’est farci les arts décoratifs de Paris et Le Fresnoy, a tourné courts métrages et clips, a co-fondé le collectif Babouchka, et n’arrête pas pour autant de dessiner.
Pierre Mazingarbe présente Moonkup, les noces d’Hémophile dans le programme Films en région du festival de Clermont-Ferrand 2015.
Supplément
Ce qui me fait prendre le train (2013) – 15min – (WHAT MAKES ME TAKE THE TRAIN)
Dossier de presse : gaspardsite.free.fr/presskit.pdf
Travail de Conception visuelle : http://gaspardsite.free.fr/blog_cqmf.htm
Festivals & prix
Festival international du Court Métrage Clermont-Ferrand 2014 – compétition nationale
StudioCollector Price 2013 décerné par Myriam & Jacques Salomon
Munich International Festival of Film Schools 2013 – Best Film Award
Festival Paris Court-devant 2013 – compétition
Semaine du Cinéma de Sciences-po
La Garenne Tout Court (16-17mai2014)
PUFF – Portugal Underground Film festival
Festival de Fécamp 2013 – Jury Prize
Broadcasted on Canal+ France (June 2014)
Projeté à la Maison Européenne de la photographie du 15 janvier au 15 mars 2014