Breakfast avec Sredi Chernih Voln (Dans les vagues noires)
Entretien avec Anna Budanova, réalisatrice de Sredi Chernih Voln (Dans les vagues noires)
Pouvez-vous nous parler de la légende sur laquelle est basée le film ?
Cette animation s’inspire d’une ancienne légende celtique selon laquelle les âmes des noyés se changent en créatures moitié humaines moitié phoques, les Selkies. En me penchant sur cette histoire, j’ai appris que beaucoup d’autres peuples avaient des créatures similaires dans leur folklore, les Eskimos, le nord du Japon…
Comment définissez-vous votre style d’animation ? Pourquoi avoir opté pour le noir et blanc ?
Je fais de l’animation dessinée en 2D. Je suis toujours en recherche d’un style bien à moi. J’ai terminé deux courts métrages mais ils sont très différents l’un de l’autre sur le plan visuel. À mon avis, la technique peut définir l’histoire du film, ou bien c’est l’histoire du film qui impose telle ou telle technique. J’ai d’abord travaillé sur des dessins en noir et blanc, puis j’ai eu l’idée de les utiliser en animation. J’ai puisé mon inspiration, une beauté très épurée, dans cette légende qui évoque des paysages nordiques minimalistes, peu colorés, avec des formes simplifiées d’animaux et de gens de ces régions.
Êtes-vous attirée par la réalisation de films en prise de vues continues ? Ou pensez-vous rester dans l’animation ?
À vrai dire, j’adore créer de l’animation, mais je préfère regarder des films en prise de vues. Quand on vient de voir ce genre de film au cinéma, on reste plongé dans l’histoire, la bande-son continue de sonner dans la tête et on se sent imprégné de la réalité du film. J’adore ça. J’aimerais bien travailler avec des réalisateurs dont l’univers est proche du mien, comme Lars von Trier ou Gaspar Noé pour faire ensemble un mélange d’animation et de prise de vues (mais ça c’est juste un rêve !)…
Quels ont été vos coups de cœur au cinéma l’année passée ?
En animation, c’était Löss de Yi Zhao et Peripheria de David Coquard-Dassault. Pour les films en prise de vues continues, peut-être Premier Contact de Denis Villeneuve.
Si vous êtes déjà venue à Clermont-Ferrand, pouvez-vous nous raconter une anecdote sur le festival ? Sinon, quelles sont vos attentes pour cette édition ?
Ce sera la première fois que je viens et j’ai hâte ! J’espère que je vais bien m’amuser, voir de beaux films et bien entendu, dans les festivals, on rencontre des gens talentueux qui vont nous inspirer.
Pour voir Sredi Chernih Voln, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I3.