Dîner avec Weil es Mitte März ist (À la mi-mars)
Entretien avec Leri Matehha, réalisatrice de Weil es Mitte März ist (À la mi-mars)
Qu’est-ce qui vous a amenée à tourner sur la plage de Bat Yam ?
Mes grands-parents y habitent depuis que j’ai quatre ans, donc j’y ai beaucoup séjourné. Au fil des années, j’ai compris que Bat Yam était un lieu très insolite, comparé à Tel Aviv par exemple.
Pourquoi avoir filmé des bodybuilders ?
Depuis toute petite, je me posais des questions sur ces hommes qui faisaient du sport sur les plages d’Israël. En grandissant (et en devenant moi-même athlète), j’ai compris qu’ils ne se musclaient pas seulement en faisant ce que je les voyais faire. J’ai commencé à entrevoir tout le système qui se cache derrière ces corps musclés.
Pratique-t-on plus le bodybuilding en Israël que dans les autres pays ?
Je ne sais pas si on pratique plus le bodybuilding qu’ailleurs. Mais une chose est sûre, la notion de force et de faiblesse y est une réalité historique – et c’est la raison d’être de ce film.
Pensez-vous qu’Israël soit un pays à part entière ?
Si je comprends bien votre question, alors la réponse est très compliquée, car il n’y a pas d’identité nationale clairement définie, et c’est difficile.
Vous intéressez-vous à la question des apparences et souhaitez-vous faire d’autres films sur ce thème ?
D’une manière générale, je m’intéresse beaucoup au corps et à ses représentations. Surtout dans le sport, car mon enfance et mon adolescence ont été bercées par le sport. La pratique quotidienne, la psychologie qui consiste à forcer son corps à fonctionner d’une certaine manière. Donc oui, presque tous mes projets parlent, de près ou de loin, de la psychologie des corps. Par exemple, je vais tourner en avril l’histoire d’un jeune homme très grand qui est devenu champion de saut en hauteur…
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Pour moi, le court métrage est un format très contemporain qui permet de faire passer tout message artistique quel qu’il soit. Regarder un film exige encore de s’engager un minimum (contrairement à une vidéo sur Internet), mais le court métrage reflète malgré tout la mentalité « avance rapide » de notre époque.
Si vous êtes déjà venue, pouvez-vous nous raconter une anecdote vécue au festival de Clermont-Ferrand ?
Sinon, qu’en attendez-vous ?
Je ne suis jamais venu venue à Clermont-Ferrand, mais j’ai hâte de me frotter à un public étranger car le film n’a pour l’instant été montré qu’en Allemagne.
Pour voir Weil es Mitte März ist, rendez-vous aux séances de la compétition Labo L2.