Lunch avec Elektrika Diena (La journée de l’électricien)
Entretien avec Vladimir Leschiov, réalisateur de Elektrika Diena (La journée de l’électricien)
D’où vient l’idée d’une panne d’électricité qui déclenche des événements en série ?
Cela reflète mon sentiment sur l’époque dans laquelle on vit. Le monde moderne est plein de nervosité, d’instabilité et de fragilité en ce qui concerne les relations entre les gens. La lumière est une des conditions principales de la sécurité et du confort des êtres humains. Quand arrive une panne, on perd souvent la maîtrise de la situation, que ce soit à la maison, au travail ou à l’hôpital. À tout moment de la vie.
Les personnages s’inspirent-ils de certaines de vos connaissances ?
Non. Ce sont tous des gens ordinaires. Certains complètement inventés, certains issus de mes observations de la réalité. Je ne les connaissais pas personnellement avant de faire leur connaissance pendant la réalisation du film.
Pourquoi avoir choisi cette palette de couleurs ?
Difficile à dire. Sans doute parce que je suis un artiste et qu’il m’est difficile d’expliquer ce que je ressens sur des choses précises. Pour moi, cette palette de marron, noir et blanc est en quelque sorte l’expression visuelle d’une gêne intérieure.
Pouvez-vous nous parler de votre style d’animation ?
Je n’ai pas de style particulier, contrairement à la plupart de mes collègues. Pour moi, chaque thème est spécial et me dicte quelle technique et quel style visuel je dois utiliser. J’aime particulièrement travailler avec mes personnages, car ce sont de fabuleux acteurs.
Diriez-vous que le format court vous a donné une certaine liberté ?
Je n’y ai jamais réfléchi. Il me semble plus facile de travailler sur du court car c’est toujours un défi de dire plein de choses importantes en peu de mots (bien que tous mes films soient sans dialogues). Bien mieux que de se gratter la tête pour trouver quoi dire d’autre pour arriver à 90 minutes. Je suis peut-être trop lent, ou tout simplement pas encore prêt à faire un long métrage d’animation, car cela exige une équipe au complet. Donc oui, on peut dire que de travailler tout seul me donne une certaine liberté.
Elektrika Diena (La journée de l’électricien) a été projeté en compétition internationale.