Lunch avec Don’t, kiss.mov
Entretien avec Fabio Liberti et Carl Olsson, coréalisateurs de Don’t, Kiss .mov
Pourquoi vous être intéressés à la représentation du désir homosexuel ? Avez-vous d’autres projets sur ce thème ?
Nous n’avons pas voulu représenter le désir homosexuel, mais regarder l’homosexualité comme un fait – elle est représentée, mais ce c’est pas le thème du film, car le film pourrait tout à fait proposer le même scénario avec une relation hétéro. Ce qui nous intéressait, c’était une exploration physique du baiser qui puisse s’appliquer à tous les sexes. D’où le choix de terminer sur un gros plan, pour que chacun puisse s’identifier aux dernières images indépendamment de son orientation sexuelle.
Comment avez-vous travaillé la chorégraphie ?
Don’t, Kiss est à l’origine une chorégraphie en duo. L’idée d’en faire un film (Don’t, Kiss .mov) avait pour but de mettre en valeur des aspects de ce duo qui n’étaient pas possibles dans le cadre du spectacle vivant. La chorégraphie est un extrait du duo d’origine qui a été retravaillé pour l’adapter à l’espace et à l’idée que Carl et moi avions définie.
Combien de temps a pris cette création ? Et le tournage ?
Une fois terminées les différentes phases de création de la chorégraphie (plusieurs semaines de travail au préalable), nous avons tourné le film en deux jours et bien sûr, comme pour tout plan-séquence, la difficulté consistait à ce que tout fonctionne en même temps. Les mouvements de caméra étaient extrêmement compliqués, avec un zoom et une mise au point particulièrement délicats. De leur côté, les danseurs devaient réussir à enchaîner une chorégraphie de haut niveau, et il fallait que tout marche ensemble. Un travail d’équipe qui a fini par être récompensé.
Vous êtes-vous inspirés de la chanson de Demon, You Are My High ?
Non.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées ?
Il n’est jamais facile de travailler sur un court métrage, car ce format exige bien plus de sobriété et de précision qu’un long métrage. C’est pour surmonter ces difficultés que nous avons choisi de filmer sur un seul lieu et en une seule prise.
Quelles sont vos œuvres de référence ?
Nous avons observé la bouche dans Pas moi, de Samuel Beckett, en nous demandant comment on pouvait extraire la bouche et le baiser du corps et de l’arrière-plan.
Pour voir Don’t, Kiss .mov, rendez-vous aux séances du programme L3 de la compétition labo.