Dîner avec Hãy tỉnh thức và sẵn sàng (Reste éveillé, sois prêt)
Entretien avec An Pham Thien, réalisateur de Hãy tỉnh thức và sẵn sàng (Reste éveillé, sois prêt)
Comment vous est venue l’idée de Hãy tỉnh thức và sẵn sàng ? Quelles ont été les étapes du tournage ?
Un jour, en buvant un verre avec des amis à une terrasse, j’ai observé ce mélange de destinées humaines, tous ces gens qui gagnent leur vie dans la même rue. Et surtout, il y avait un jeune cracheur de feu qui, après sa prestation, allait d’une table à l’autre pour demander de l’argent en vendant des bonbons. Je me suis dit qu’en attendant patiemment à chaque table, il devait entendre plein d’histoires différentes chaque soir. J’ai ébauché une histoire dans ma tête, où il serait question d’un gamin cracheur de feu, d’une conversation entre trois jeunes gens et d’un accident de moto. J’ai choisi de broder entre le réalisme et le côté magique, car c’est une façon de nous élever spirituellement sans imposer trop de sérieux au spectateur, à qui je propose de se retrouver dans cet univers, de la façon la plus naturelle possible, en phase avec la société contemporaine.
Le film est un long plan-séquence. Avez-vous choisi cette méthode pour permettre au spectateur de mieux s’investir émotionnellement ?
Oui, tout à fait. Après avoir essayé plusieurs styles cinématographiques, j’ai compris que le plan-séquence permet de faire entrer le spectateur dans un univers réaliste. Les mouvements de la caméra sont quasi-invisibles, laissant les personnages entrer et sortir librement du cadre. Ainsi, le spectateur va avoir la sensation de vivre la scène en temps réel, et les événements inattendus n’en sont que plus frappants.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées ?
Certainement. Le format court m’a donné la liberté d’essayer différentes façons de filmer. Par exemple, j’ai essayé les longs plans fixes dans mon précédent court métrage. J’ai trouvé que ça marchait particulièrement bien pour amener le spectateur à entrer progressivement dans l’univers du film, tout en le laissant respirer. Pour ce nouveau film, tandis que j’ébauchais le scénario, je voyais déjà le mouvement de la caméra, la composition du plan, et comment relier tout ça aux actions des personnages, et puis je l’ai mis en pratique.
Quelles sont vos références cinématographiques ?
Les réalisateurs qui m’inspirent sont Michael Haneke, Theo Angelopoulos, Béla Tarr et Andreï Tarkovski.
Pour voir Hãy tỉnh thức và sẵn sàng (Reste éveillé, sois prêt), rendez-vous aux séances du programme I7 de la compétition internationale.