Lunch avec Route-3
Entretien avec Thanasis Neofotistos, réalisateur de Route-3 (Ligne 3)
Quelle est cette ligne 3 ? S’agit-il d’une véritable ligne de tramway à Sarajevo ? Pourquoi avoir choisi celle-ci ?
Oui, la ligne 3 est historiquement la ligne principale de tramway à Sarajevo. Le tramway était un cadeau de Vienne à la fin de la guerre, et la ligne 3, où se déroule mon film, est la seule ligne qui traverse le centre-ville. C’est aussi celle que le protagoniste, Amar, prend chaque jour. C’est la ligne la plus fréquentée.
Le personnage d’Amar est-il inspiré par une de vos connaissances ?
Le personnage d’Amar a été inventé par Marina Symeou (qui jouait le rôle principal dans Leoforos Patision, mon court métrage présenté à Clermont en 2019). Amar, c’est moi – un mec qui, à cause des barrières sociales, n’a pas le courage de s’exprimer dans un lieu public.
C’était comment de filmer dans le tramway ?
C’était une expérience très intéressante pour moi. Premièrement, je suis grec, je ne parle pas bosnien et la plupart des membres de l’équipe ne parlaient pas anglais (le film a été tourné à Sarajevo) ! Deuxièmement, il était drôle de voir cet espace restreint transformé en décor de cinéma, ça donnait l’impression d’être dans le film tout en le tournant.
Quels sujets avez-vous envie d’aborder dans vos prochains films ?
Mon prochain objectif est de réaliser un long métrage qui s’appellera Peter and the Wolf (Pierre et le Loup). En tant que réalisateur, j’ai envie d’explorer mon style cinématographique et de me trouver artistiquement. Quant aux sujets abordés, j’aime parler de la famille et de la diversité dans les différentes sociétés.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées ?
Absolument ! Le court métrage est le meilleur format pour faire des expériences. On n’a pas grand-chose (d’argent) à perdre et on peut être aussi libre et sincère qu’on en a envie. Et je ne m’en prive pas.
Pour voir Route-3 (Ligne 3), rendez-vous aux séances du programme I3 de la compétition internationale.