Breakfast avec 49 Years from the House on the Left (49 ans après la maison à gauche)
Entretien avec Sevgi Eker, réalisateur de 49 Years from the House on the Left (49 ans après la maison à gauche)
Où avez-vous tourné le film ? Quel a été le travail sur le décor et la lumière ?
Le film a été tourné sur une île à une heure de bateau d’une grande ville. Le lieu du tournage était, à lui seul, un élément central de l’élaboration du rythme du film. Les montées, les descentes et les plats du terrain ont fait une sorte de montage interne dans l’image même, car il faut parfois penser le rythme un peu différemment dans un film qui est un seul plan-séquence. Cette structure exige également une préparation minutieuse en termes de décors et d’éclairage, surtout si la caméra et les personnages bougent sans arrêt, comme c’est le cas dans 49 Years from the House on the Left. Nous avons énormément répété la chorégraphie et le calage temporel, tourné plusieurs versions en reprenant des choses à chaque fois.
Pourquoi le visiteur creuse-t-il un trou au début du film ?
Le film s’ouvre sur une séquence assez longue uniquement sonore, car j’y voyais un moyen de créer une image que l’image ne pouvait pas rendre, ou à laquelle l’image n’ajoutait rien. Bien que je mette l’image et le son sur un pied d’égalité, il arrive que l’un fonctionne mieux sans l’autre.
Pourquoi n’avoir pas montré ce qui se passe une fois que le personnage entre en contact avec un adulte ?
J’estimais que c’était le seul moyen de raconter cette histoire pour servir le propos du film.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées ?
Oui, dans un sens. Mes deux derniers courts métrages étaient aussi des films en un seul plan-séquence, et je pense que les risques et les défis liés à ce format-là sont peut-être plus faciles à gérer dans le cadre d’un court métrage. La prise de risques en général est souvent moindre avec les courts métrages, car ils n’ont pas les mêmes contraintes financières que les longs métrages. Cela dit, pour moi, c’est toujours l’histoire qui dicte la durée, et c’est naturellement que mes films sont tombés dans la catégorie du court.
Quelles sont vos références ?
Je n’ai pas spécialement de références précises pour ce film, mais j’ai été très marqué par les films de Krzysztof Kieślowski, qui continuent sans aucun doute à m’influencer.
Pour voir 49 Years from the House on the Left (49 ans après la maison à gauche), rendez-vous aux séances du programme L1 de la compétition labo.