Dîner avec Fin de saison
Entretien avec Matthieu Vigneau, réalisateur de Fin de saison
Qu’est-ce qui vous intéressait dans l’univers du camping ?
L’univers du camping ne m’intéressait pas particulièrement. Je cherchais à créer un huis-clos entrouvert, un espace restreint. Le camping permet au personnage principal de travailler et de vivre au même endroit. Un petit périmètre où des gens se côtoient quelques temps.
Comment avez-vous travaillé la composition musicale pour Fin de saison et le phrasé de chant ?
J’ai demandé à Arthur Larrègle, du groupe J.C. Satàn, de composer la musique du film. Nous avons cherché des pistes ensemble puis il a composé tous les morceaux. Ce n’est qu’ensuite que j’ai réécrits les textes des chansons en les adaptant aux mélodies.
Comment avez-vous composé votre galerie de personnages et avec quels objectifs ?
J’ai voulu créer quatre blocs indépendants, la famille de Douglas, la famille du petit Claude, le couple de photographes et les deux chevelus. Ils sont tous différents, ils ont des activités ou des envies différentes mais ont tous un lien avec Audrey, la disparue.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce personnage féminin dont tout le monde tombe amoureux mais que finalement personne ne connaît vraiment ?
Il y a souvent au cinéma la jolie fille que tout le monde regarde de loin. Je n’ai pas inventé grand-chose. L’amourette d’été est un classique mais lorsque l’on a 45 ans, une femme aimante et un enfant, c’est moins joli. Il fallait que la présence d’Audrey, que l’on voit d’ailleurs assez peu dans le film, soit fantomatique.
À quel point et pourquoi étiez-vous intéressé par la mise en avant de l’entrain du quotidien de la vie, a contrario de ses mystères qui n’auraient pas nécessairement besoin d’être explicités ?
Le quotidien filmé est rarement intéressant, il mérite d’être bousculé, peu importe la manière. J’ai tendance à supprimer l’explicite, ce qui n’aide pas forcément le spectateur mais je préfère.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Oui, bien sûr, je viens de faire une comédie musicale dans laquelle un personnage trouve une langue humaine dans une rivière.
Quelles sont vos œuvres de référence ? Cinématographiquement et musicalement ?
Je n’en ai plus vraiment, j’aime autant Bruno Dumont que John Mc Tiernan. Et musicalement entre Bach et J.C. Satán, mon cœur balance.
Pour voir Fin de saison, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F10.