Entretien avec Katherine Propper, réalisatrice de Birds (Oiseaux)

Comment est né Birds ?
Si je voulais faire ce film, c’est en partie pour explorer mon processus créatif. Pour mon court précédent, j’ai passé du temps avec un groupe de jeunes gens et nous avons travaillé ensemble pour filmer leur univers. Birds développe cette approche plus en profondeur : plus improvisé, comme pris sur le vif d’un point de vue d’observateur, il brouille les lignes entre documentaire et fiction d’une manière inédite pour moi. C’était aussi ma manière d’en découdre avec certaines notions, comme notre vulnérabilité lorsqu’on accède à certaines de nos plus grandes aspirations : l’amour, l’amitié, l’aventure, etc.

Comment s’est passé le travail avec les acteurs, qui sont pour la plupart des adolescents ? Y a-t-il une manière particulière de diriger les jeunes acteurs ?
Je choisis des personnes que je trouve charismatiques et intéressantes. Le plus gros de mon travail, c’était d’apprendre à les connaître et d’espérer que leur personnalité authentique se révélerait à travers le film. Dans cette démarche, il n’y a pas de manière spécifique de diriger les jeunes gens, j’apprends en permanence. Je crois surtout que c’est une chance de rencontrer des gens enthousiastes, prêts à collaborer et à donner une part d’eux-mêmes au projet.

Est-ce que vous vouliez vous adresser à un public particulier en écrivant le scénario ?
J’espère que chacun pourra se reconnaître ou être touché par le film.

Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur l’homme que rencontrent les deux adolescents dans la forêt ? Que représente ce personnage ?
Je me suis inspiré d’un homme qui squattait une propriété abandonnée : nous l’avions rencontré en explorant les lieux avec les acteurs. Pour moi, il évoque le fait d’emprunter des chemins qui paraissent communs ou incertains mais peuvent mener à quelque chose d’une grande beauté.

Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marquée ? 
J’adore The Chair et Boneshaker.

Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?  
Un bon film peut être esthétique, émouvant, révélateur ou distrayant, mais surtout il doit déborder d’âme et de cœur.

Pour voir Birds, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I10.