La réalisatrice Patricia Mazuy au jury national 2014
Petite-fille de paysans et fille de boulanger, Patricia Mazuy est née à Dijon en 1960 où elle fait de sérieuses études de piano, avant d’entrer pour un an à HEC où elle s’occupe surtout du ciné-club, apprenant à connaître quelques films, à défaut du cinéma.
Elle arrête ses études pour devenir jeune fille au pair à Los Angeles ce qui lui permet de financer un court métrage, avant d’en faire un autre, La boiteuse, sélectionné à Clermont-Ferrand en 1985. Elle rencontre Agnès Varda et grâce à Sabine Mamou, chef monteuse de Varda, elle devient stagiaire monteuse sur Une chambre en ville de Jacques Demy, entre autres, puis assistante et chef monteuse. En 1988, elle réalise son premier long métrage, Peaux de vaches, Prix Georges Sadoul et Prix du public au Festival Premiers Plans d’Angers.
Patricia Mazuy dans son long métrage Basse Normandie © Les films du Losange
En 1994, Patricia Mazuy réalise Travolta et Moi, sa contribution très remarquée à la série d’Arte « Tous les garçons et les filles de leur âge… ». Contactée dès 19914, elle est la première des neuf cinéastes de cette série à réaliser son film qui est sélectionné au Festival de Locarno où il obtient un Léopard de bronze.
En 2000, son deuxième long métrage, Saint-Cyr, sort sur les écrans. C’est le producteur Denis Freyd qui lui a proposé de réaliser ce film, alors qu’elle était encore dans la préparation de Travolta et moi. Il s’agit d’une adaptation libre du roman d’Yves Dangerfield, La Maison d’Esther : le film raconte l’histoire de l’école dédiée aux jeunes filles de la noblesse pauvre par Madame de Maintenon, la maîtresse de Louis XIV (incarnée par Isabelle Huppert). Patricia Mazuy parle de ce film comme d’un « Full metal jacket en jupons ». Il est sélectionné au Festival de Cannes dans la section Un Certain regard en 2002, et récompensé par le prix Jean-Vigo.
En 2004, Patricia Mazuy réalise avec son compagnon Simon Reggiani Basse Normandie. Il s’agit d’un film partant de Les carnets du sous-sol de Dostoïevski pour parler de la génération sacrifiée punk dont a fait partie Simon Reggiani, mêlant documentaire et fiction et parlant aussi de leur amour des chevaux. Au printemps 2011, elle achève le film Sport de filles avec Marina Hands, Bruno Ganz et Josiane Balasko. Marina Hands, qui a porté le projet pendant plusieurs années, incarne une jeune femme venue d’un milieu paysan, dont le rêve de devenir cavalière se heurte aux enjeux financiers et aux intérêts personnels du monde équestre.
Bande-annonce de Sport de filles