Découvrez l’affiche du festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2023

« J’ai été très heureuse d’être invitée par le festival du court métrage de Clermont-Ferrand à réaliser le visuel de leur édition 2023. Au-delà du fait que le court métrage reste mon format de prédilection, j’ai toujours admiré la ligne éditoriale des affiches de ce festival dont quelques-unes font partie de ma collection personnelle. Je suis reconnaissante de la confiance que l’équipe m’a accordée et  ce que vous voyez aujourd’hui est le résultat d’un dialogue continu, bienveillant et extrêmement positif entre nous.

Dans mon travail personnel, j’aime développer des images qui, bien qu’apparemment simples, possèdent plusieurs niveaux de lecture et ne se limitent pas à un simple coup d’œil. J’aime aussi explorer des personnages et des environnements qui révèlent un monde intérieur à la fois fascinant et troublant. Cette image pour Clermont-Ferrand ne fait pas exception et plusieurs éléments m’ont influencée dans cette composition, certains d’ordre personnel, d’autres issus des paysages alentours du festival et encore d’autres, de manière plus générale, du monde dans lequel nous vivons, qui est loin d’être monotone ces derniers temps :

• D’abord à propos du festival : se déroulant à Clermont-Ferrand, j’ai pensé qu’il serait intéressant de mettre à l’honneur quelque chose d’unique, typique de cette région. J’ai pensé à ses montagnes érodées, les anciens volcans, le puy de Dôme ! En l’observant, cette montagne m’a évoqué une jupe…
• J’ai pensé aux anciens cratères et ce nom de « PUY de Dôme » m’a rappelé Alice qui tombe dans un trou qui la conduit au Pays des Merveilles. Dans cette évocation précise, mon Alice de Clermont-Ferrand, en tombant dans le cratère, fait le poirier. Ce geste, par gravité, renverse sa jupe qui laisse apparaître le jupon couvert de dentelle qui se fond et se confond avec les chemins et les routes de la montagne, dont résulte une composition douce et très féminine.
• Sous la terre se trouve donc le Pays des Merveilles, qui est une référence au festival lui-même où, dans l’obscurité, un faisceau de lumière magique illumine le visage d’Alice. C’est aussi une allusion à l’obscurité de la salle de cinéma où l’on peut distinguer des silhouettes subtiles pouvant suggérer le public, tapi dans l’ombre.
• Le choix chromatique a été déterminé par le hasard et aussi par certaines actualités : je voulais quelques notes de bleu et de jaune, comme un hommage discret à une guerre trop proche de nous et trop absurde pour nous laisser indifférents.
• D’autre part, un jour en servant du café à des amis, j’ai réalisé que les tasses et les soucoupes avaient une combinaison de couleurs inhabituelle, d’un bleu violacé avec du vert. Cette étrange combinaison de couleurs m’a séduite et j’ai décidé de l’essayer dans cette composition.
• Si on renverse l’image, elle fonctionnera toujours et, dans ce sens, nous verrons Alice soulever ses jupes et regarder le spectateur d’un air coquin et complice… Il ne faut pas y voir nécessairement une provocation, mais plutôt un pied de nez aux atteintes à la liberté des femmes qui continue d’être menacée et bafouée dans diverses parties du monde, les empêchant de disposer librement de leur corps. Ici, Alice fait ouvertement face au public, comme si elle proclamait : « Ceci est mon corps, j’en dispose comme je veux”.
• Pour finir, cette composition peut aussi être une allusion au « monde à l’envers » dans lequel nous vivons aujourd’hui. Comme Alice, nous aimerions nous réfugier dans un coin rassurant, et trouver notre terrier, quelque part… à Clermont-Ferrand ? »

Regina Pessoa, août 2022

Regina Pessoa est née en 1969 à Coimbra au Portugal. Elle étudie la peinture à l’école des beaux-arts de l’université de Porto. En 1999, elle réalise et anime son premier film A Noite (La nuit) au moyen d’une technique de gravure sur des plaques de plâtre. Depuis, en travaillant avec de nombreuses techniques de gravure, elle continue de créer et réaliser des films d’auteur comme História Trágica com Final Feliz (Histoire tragique avec fin heureuse) en 2005, Kali le petit vampire en 2012 et Tio Tomás, a Contabilidade dos Dias (Oncle Thomas, la comptabilité des jours) en 2019. Ses films ont remporté plus de 150 prix dans de grands festivals de cinéma internationaux.

En 2016, elle devient conférencière à l’Institut d’animation de l’Académie du Film, en Allemagne. En 2018, elle devient membre de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences (qui remet chaque année les Oscars du cinéma.)

En 2021, elle se voit décerner la 3^e place et est la 1^e femme nommée sur la liste des 25 meilleur·e·s réalisateurs·rices de courts métrages d’animation des 25 dernières années. Ce classement est établi par un jury composé de 25 universitaires, chercheur·se·s, directeur·rice·s artistiques et journalistes de renommée mondiale d’après l’initiative d’Animac, le festival international du film d’animation de Catalogne, à l’occasion du 25^e anniversaire de la manifestation.

Regina exprime une vision personnelle, unique et créative, non seulement dans ses films mais aussi à travers ses travaux d’illustration, de peinture et de dessin.

Elle travaille actuellement sur son prochain film Mother Faces au sein de Ciclope Filmes. Son compagnon et elle détiennent cette société de production située près de la casa-museu de Vilar, leur charmant musée de l’image en mouvement.

En 2022, elle a fait partie du jury national de la 44e édition du festival du court métrage de Clermont-Ferrand.

Retrouvez cette affiche en vente dès à présent aux formats :
– A1 (51,4 x 84,1 cm)
– A2 (42 x 59,4 cm)
– carte postale (10 x 15 cm)
– magnet (7 x 4,5 cm)

sur notre boutique en ligne ou bien, pour les Clermontois·e·s, aux adresses suivantes :

La Jetée
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand

Du lundi au vendredi : 8h15-11h45 / 14h-17h30

Boutique Clermont Auvergne Tourisme
Place de la Victoire
63000 Clermont-Ferrand

Lundi : 14h-18h
Du mardi au dimanche : 10h-13h / 14h-18h

Fermetures :
– les dimanches de janvier et novembre
– les 25 décembre et 1er janvier