Découvrez l’affiche du festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2024
Le Jardin des délices
C’est avec un ravissement non dissimulé que nous vous dévoilons l’affiche officielle du 46e festival du court métrage de Clermont-Ferrand réalisée par la talentueuse illustratrice américaine Stacey Rozich.
Cette spécialiste de l’aquarelle nous offre une fresque foisonnante de personnages et décors acidulés sortis tout droit de son imagination et des courts métrages dont elle a pu se nourrir lors de son passage au jury international de l’édition 2023. Saurez-vous identifier les références filmiques qui peuplent ce visuel ?
Dans un méli-mélo riche de détails travaillés avec minutie, elle nous propose un drôle de bestiaire, convoquant l’univers fantas(ti)que de Jérôme Bosch (d’où ce titre qui s’inspire d’une de ses œuvres) mêlé à la spiritualité et aux palettes colorées issues à la fois de la culture mexicaine dont Stacey est familière et des peintures indiennes du XVIe siècle.
Le monde que Stacey Rozich met en scène nous offre une multitude d’amorces d’histoires comme autant de courts métrages programmés sur neuf jours, nous laissant la possibilité d’entamer, composer et clore ce récit où bon nous semble, avec une forte dimension empreinte de mythologie et de folklore dans la pure veine du pop art.
Il était une fois le court métrage, du 2 au 10 février 2024 à Clermont-Ferrand, bien évidemment.
« Durant l’automne dernier, j’ai eu le plaisir d’accepter la mission de créer l’affiche de l’édition 2024 du festival du court métrage de Clermont-Ferrand et d’être invitée comme jurée pour la compétition internationale du festival 2023.
J’ai eu l’immense joie de me rendre à Clermont-Ferrand, de rencontrer et de travailler avec l’équipe du festival et, surtout, de visionner de nombreux courts métrages inspirants. Certains d’entre eux sont restés gravés dans ma mémoire longtemps après mon retour à Los Angeles et ont constitué un matériau riche à travailler par la suite.
Ce qui m’a frappée en visionnant ces courts métrages, c’est le sentiment d’être transportée. Il était surréaliste de passer d’un trottoir froid en plein mois de février, pour finalement entrer dans une salle de cinéma bondée et de se retrouver soudain dans la ville animée de Taipei, dans le désert de Somalie ou dans les jungles torrides de Colombie. Vous, le spectateur ou la spectatrice, êtes embarqué·e dans un voyage qui vous mènera aux quatre coins du monde en un court laps de temps. Je me suis sentie chanceuse de pouvoir être témoin de ces perspectives disparates, d’observer des récits provenant d’une présentation diversifiée de tous ces pays. Cette idée m’a aidée à créer le concept de l’affiche que j’ai peinte pour le festival 2024. J’ai commencé à réfléchir à la manière de recréer des récits et des régions contrastés dans un espace vivant et cohérent.
Une grande partie de mon travail s’inspire de peintres surréalistes tels que Leonora Carrington et Jérôme Bosch. L’œuvre de Bosch en particulier m’inspire dans la manière de créer un scénario basé sur des vignettes singulièrement bizarres qui agissent de concert pour dépeindre un récit plus large. Je me suis ensuite tournée vers ma collection de livres d’art et une collection intitulée Gardens & Cosmos : the Royal paintings of Jodhpur (Jardins et cosmos : les peintures royales de Jodhpur) m’a sautée aux yeux. Ce qui m’a plu dans ce style de peintures miniatures du XVIe siècle de l’empire indien moghol, c’est qu’elles ont été créées pour documenter des événements importants pour les empereurs, car c’était la principale forme de présentation de l’information.
Ces scènes somptueuses figuraient dans des albums et des manuscrits décrivant des batailles, des histoires légendaires, des parties de chasse, des animaux sauvages, la mythologie et la vie quotidienne. Cette liste variée ressemble en quelque sorte à la programmation du festival. La création de cette affiche s’inspire d’une forme de narration des XVIe et XXIe siècle.
En outre, le style de la « peinture en miniature » m’a séduite, car j’aime peaufiner les petits détails dans mon travail. Je m’efforce de rendre une composition aussi riche que possible sur le plan visuel. Des feuilles des arbres aux vêtements portés par les personnages, tout s’accorde comme les musicien·ne·s d’une symphonie.
De nombreuses affiches du festival ont pour point commun de présenter un élément de la région elle-même. J’ai choisi de présenter le puy de Dôme et la chaîne de montagnes volcaniques qui l’entoure comme une rangée de sièges de cinéma. Les deux spectateurs principaux sont fermement installés au sommet de Clermont Ferrand et contemplent la beauté et le chaos de ce monde de contes qui se déroule devant eux. Bien sûr, je devais peindre le centre-ville et la magnifique et inquiétante cathédrale Notre-Dame de l’Assomption. De nombreuses petites vignettes sont tirées des films que j’ai vus pendant l’édition 2023, mais beaucoup d’entre elles sont des visions surréalistes issues de mon imagination. La composition à plusieurs niveaux permet à l’œil du spectateur ou de la spectatrice de descendre des deux personnages du haut vers les scènes en cascade qui se trouvent en dessous. Chacune d’entre elles offre la possibilité au regard de se poser sur un espace et de s’interroger : qui sont-ils ? Que font-ils ? Ou d’apprécier les petits motifs ou la texture d’un flanc de colline. Chaque partie de cette affiche est un régal pour l’œil. Ces moments se suffisent à eux-mêmes, mais s’assemblent avec autant de mystère que d’humour, à l’image du travail collectif de tous les cinéastes, acteurs et actrices et équipes de production extrêmement talentueux qui présentent leurs films.
Le festival a lieu au cours d’un mois gris et froid ; toutes les fleurs n’ont pas encore éclos et les arbres sont dénudés. Il fait froid ! Techniquement, l’hiver est une saison de lenteur et d’hibernation. Je voulais donc peindre quelque chose qui soit vivant et qui attire l’attention. Je travaille avec beaucoup de couleurs dans mes peintures et cette affiche était donc une excellente occasion d’utiliser une palette vibrante. Je voulais qu’elle projette la magie que le festival apporte à la ville et aux spectateurs et qu’elle fasse allusion à l’excitation qui les attend. J’espère que le public appréciera cette affiche autant que j’ai pris plaisir à la peindre. Ce fut un honneur de créer et de travailler avec les charmants organisateurs du festival qui croient vraiment en l’importance des arts dans nos communautés et dans nos vies à tous. »
Stacey Rozich, Los Angeles, août 2023
Qui es-tu, Stacey Rozich ?
Artiste et illustratrice, Stacey Rozich est née et a grandi à Seattle et réside maintenant à Los Angeles. Son univers se dessine à la croisée des chemins entre folklore, surréalisme et culture pop américaine. Elle puise son inspiration dans le monde du textile, ses voyages et ses souvenirs d’enfance, qui prennent vie sous ses pinceaux, à l’aquarelle et à la gouache, sur papier, toile ou sur des murs.
Parallèlement à la création de cette affiche, elle a travaillé sur son premier livre destiné aux enfants.
Making of de l’affiche
Points de vente
Retrouvez cette affiche en vente dès à présent aux formats :
– A1 (51,4 x 84,1 cm) portrait et paysage
– A2 (42 x 59,4 cm) portrait et paysage
– magnet (7 x 4,5 cm)
– cartes postales (10,5 x 15 cm) disponibles aux formats portrait ou paysage, ainsi que 8 déclinaisons de vignettes issues de l’affiche (pouvant être vendues par lot de 10 ou individuellement) :
ou bien, pour les Clermontois·e·s, aux adresses suivantes :
La Jetée
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand
Du lundi au jeudi :
8h30-12h / 14h-17h30
Fermé le vendredi
Boutique Clermont Auvergne Tourisme
Place de la Victoire
63000 Clermont-Ferrand
Du lundi* au dimanche :
10h-13h / 14h-18h
Fermetures :
– *le lundi matin jusqu’à 14h hors vacances scolaires et jours fériés
– les dimanches de janvier et novembre
– les 25 décembre et 1er janvier