Dernier verre avec Antarctica (Antarctique)
Entretien avec Jeroen Ceulebrouck, réalisateur de Antarctica (Antarctique)
Parlez-nous de l’histoire qui a inspiré votre film.
Mon film est né de plusieurs sources d’inspiration ainsi que de mon imagination. Au départ, je voulais faire un film qui se passe au pôle Nord ou au pôle Sud, pour montrer le contraste entre nature et civilisation humaine à son paroxysme. En commençant à me renseigner sur le sujet, j’ai découvert quelques incroyables histoires vraies sur les premiers explorateurs de l’Antarctique, dont celle de l’Endurance et d’Ernest Shackleton, qui a guidé et sauvé ses camarades d’expédition, leur permettant de survivre deux années entières dans l’Antarctique. La photo qui apparaît à la fin du film montre le capitaine Scott, un célèbre explorateur des régions polaires. La photo a été prise lorsque sa petite équipe a atteint le pôle Sud, avant de périr sur le trajet du retour. Les photographies de Frank Hurley et de Herbert Ponting ont énormément influencé ma façon de décrire cet environnement.
Dans le film, on sent vraiment le froid et le vent qui s’abat sur ces hommes. Pour vous, l’animation, c’était le meilleur moyen de raconter cette histoire ?
Je trouve que souvent, l’animation installe une distance entre le spectateur et le sujet. Mais on peut utiliser cette distance pour recréer une réalité complètement nouvelle où la fiction n’est pas remise en cause. Donc oui, il fallait raconter cette histoire à travers l’animation, cela m’a permis de représenter la nature comme un personnage à part entière.
Quelle est votre prochaine aventure ? Allez-vous vous lancer dans le long métrage ?
C’est peut-être un peu bateau de dire ça, mais je me cherche toujours en tant que réalisateur. Me lancer dans le long métrage, c’est une option pour l’avenir, mais pour l’instant c’est prématuré. Je voudrais exploiter mes compétences de scénariste et travailler sur des projets de courts métrages bien à moi.
Des coups de cœur cinématographiques l’année passée ?
Il y a eu quelques films vraiment bien cette année. Celui qui m’a le plus inspiré, c’est Captain Fantastic de Matt Ross. C’est un long métrage de fiction qui raconte vraiment une histoire. Il m’a donné envie de m’efforcer à faire des films qui marquent durablement et qui donnent l’impression d’avoir pris une belle leçon de vie.
Si vous êtes déjà venu à Clermont-Ferrand, pouvez-vous nous raconter une anecdote sur le festival ? Sinon, quelles sont vos attentes pour cette édition ?
J’étais au festival de Clermont-Ferrand il y a deux ans, je revenais juste d’un séjour Erasmus à Paris. J’ai été surpris par l’ampleur du festival et par l’affluence, même lorsqu’il s’est mis à neiger. C’est génial que mon film passe ici à présent, ça me touche beaucoup.
Antarctica sera projeté au festival du court métrage de Clermont-Ferrand en compétition internationale. Est-ce que d’autres sorties sont prévues ?
Je n’ai pas de projet en cours. J’ai toujours besoin de respirer un peu après la réalisation d’un projet, mais j’espère me remettre au travail bientôt.
Est-ce que vous participerez à d’autres événements pendant le festival de Clermont-Ferrand (Expressos, conférences ou autre) ?
Je viens au festival, mais je n’ai rien de prévu. Je verrai où le vent me porte.
Pour voir Antarctica, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I1.