Chronique de l’oncle Raoul #3 : Aujourd’hui, rien
Enfin pas tout à fait… Samedi matin, 10h, salle Cocteau, juré, craché, j’attaque le festival par la face nord, trop frustré toutes ces années de ne pas voir les films en salle. Mais il y a le vernissage de Iluminación à préparer à la Loupiote et je suis de garde de l’expo avec Isabelle toute l’après-midi. Résultat, pas de séance, même pas mis les pieds sur un site du festival. De quoi choper les boules mais je suis plutôt du genre fataliste à la méditerranéenne : cipagrave… Les expos c’est aussi attaquer le festival par une autre face. Anatomie, le Fugitif, Iluminación, trois expos qui nous racontent des films sous un oeil différent, particulier. Au total, soixante ou soixante-dix artistes qui ont pris du temps pour voir les films, chercher des idées, réaliser des oeuvres. Bel engagement. Vernissages réussis avec plein de monde aux trois endroits : Camille-Claudel, Espace Victoire et la Loupiote. C’est là que ça se termine tard le soir, ce samedi, et où je rencontre Kote Camacho et son co-scénariste Ander Lendinez. Ces Basques ont un film en compétition internationale Elkartea (Le club gastronomique) (I5). Je sors mon espagnol de bûcheron et et on se met à tchatcher en buvant du vino tinto et de la cerveza. Ça fait du bien de rencontrer des cinéastes et de prendre en pleine face leur enthousiasme d’être ici, de les entendre parler de leur joie hystérique à crier Clermont-Ferrand à tout bout de champ après avoir appris leur sélection. Ils miment la scène et mes mots sont trop courts pour vous la décrire : Kote, buste légèrement renversé, genoux un peu pliés, une bouteille à la main, hurle Clermont-Ferrand, avec le délicieux accent espagnol que vous pouvez imaginer, tout en retenant le volume pour ne pas effrayer nos voisins. J’ai hâte de voir son film, d’autant plus que son précédent court La gran carrera était passé à Clermont en 2011. Et La gran carrera, tout le monde s’en souvient : quel coup de poing cette course de chevaux littéralement désarçonnante. Il était vraiment difficile de passer à côté de ce film à Kote.