Goûter avec Babičino Seksualno Življenje (La Vie sexuelle de mamie)
Entretien avec Émilie Pigeard, co-réalisatrice de Babičino Seksualno Življenje (La Vie sexuelle de mamie)
Comment vous est venue, à vous et Urška, l’idée de demander à des vieilles femmes de parler de leur vie sexuelle ? Comment êtes-vous parvenues à aborder ce sujet délicat avec elles ?
L’idée du film vient d’un livre slovène intitulé Fire, Ass and Snakes Are Not for Toys qui retranscrit des témoignages de femmes autour de leur sexualité depuis la moitié du 20e siècle. Urška a utilisé certains passages de ces femmes pour les mettre bout à bout afin de raconter une histoire : celle de la petite Vera qui représente la voix de toutes ces femmes.
Vera a-t-elle vu votre film ? Et si oui, comment a-t-elle réagi ?
Vera est un personnage fictif que nous avons complètement inventé. Elle représente un cycle perpétuel qu’évoquent les souvenirs de ces femmes. Au tout début du film, Vera est spectatrice de la maltraitance sexuelle que subit sa mère et à la fin du film, elle en devient elle-même une victime.
Quand avez-vous pris conscience que l’animation était pour vous un moyen d’expression privilégié ?
J’ai commencé l’animation aux Arts décoratifs de Paris, pendant mes études. Au tout début, je voulais devenir illustratrice mais lorsque j’ai découvert que je pouvais mettre en mouvement mes dessins et leur donner vie avec du son et de la musique, je me suis découvert une nouvelle passion ! Je trouve le medium de l’animation très puissant dans l’évocation de souvenirs. Je ne suis pas une très grande technicienne mais j’essaie d’animer à travers mes émotions et mes ressentis.
Quel message souhaitez-vous transmettre au public, principalement ?
J’aimerais que le témoignage de ces femmes puisse se faire entendre un maximum à travers le film que nous avons réalisé. Certaines histoires et situations de femmes ne sont pas encore assez écoutées et je trouve ça important de continuer de mettre une voix sur ce sujet.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marquée ?
J’ai récemment découvert sur Arte Les Démons de Dorothy d’Alexis Langlois que j’ai particulièrement aimé par sa mise en scène tout en gloss et paillettes.
Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?
Pour moi un bon film est avant tout un film qui m’émeut par son sujet et le traitement de ce dernier. J’estime également qu’un film est bon quand je crois aux jeux des acteurs et à la mise en scène du réalisateur. J’ai d’ailleurs établi le label « bô film » à la fin du générique, lorsque celui-ci combine tous ces critères !
Pour voir Babičino Seksualno Življenje(La Vie sexuelle de mamie), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I4.