Dernière verre avec Biciklisti (Cyclistes)
Entretien avec Veljko Popovic, réalisateur de Biciklisti (Cyclistes)
Pouvez-vous nous dire deux mots de la saison de cyclisme ? Je suppose que c’est un événement majeur !
Dans ma ville natale, le sport fait partie intégrante de la vie des gens. Ça peut être le foot, le basket, le water-polo ou le cyclisme, peu importe. Ce qui importe, c’est la posture emblématique du sportif qui représente le mâle alpha du groupe qui est vénéré, envié, considéré comme le meilleur des hommes. Il finit par le croire, ça le gonfle à bloc et il tombe amoureux de sa propre image. J’avais envie de jouer avec cette idée sur un ton comique, satirique.
Lumière et sérénité se dégagent de votre film grâce au travail de la couleur, de la peinture. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre style ? Sur la raison pour laquelle vous avez choisi de le situer dans une ambiance années 20 ?
Les peintures sont celles de l’artiste Vasco Lipovac qui est un nostalgique de l’ambiance avant-guerre d’une petite ville de Dalmatie qu’il a connu dans son enfance. Nous avons en commun cette nostalgie d’un temps où la vie était plus simple, comme la plupart des gens d’ici je crois.
Quels sont les autres sujets que vous aimeriez explorer avec la technique de l’animation ? Est-ce que la prise de vues réelles vous intéresse aussi, ou d’autres genres encore ?
L’animation est pour moi une façon de relier ma passion pour l’art, la peinture et le dessin avec ma passion pour le cinéma et l’art de raconter des histoires. C’est un genre qui me permet d’explorer des univers fantastiques, de stimuler mon imagination et de faire transparaître la manière dont je vois les personnages par le biais de mes choix stylistiques. Comme je ne vois pas comment un genre autre que l’animation pourrait me permettre ça, je n’en démords pas.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Ah oui ! Le format court en soi est liberté. Parce qu’il permet l’exploration, davantage d’expressivité et permet à l’auteur de s’autoriser à être audacieux et visionnaire. C’est flagrant dans la façon dont les courts sont scénarisés et montés et dans les différentes approches visuelles que les auteurs ont de leur film.
Biciklisti (Cyclistes) a été projeté en compétition internationale.