Pays à l’honneur : Ô Canada, Québec, Premières Nations, etc.
Dans l’imaginaire collectif, le Canada, c’est : le deuxième plus grand pays du monde, de grandes plaines enneigées, Céline Dion, les expressions québécoises, le sirop d’érable et les chaussettes de Justin Trudeau. Mais saviez-vous que les deux plus grands succès de tous les temps au box-office ont été réalisés par un Canadien ? Que le plus drôle des acteurs américains est né en Ontario ? Que derrière la série d’HBO Big Little Lies, qui a raflé toutes les récompenses outre-Atlantique, se cache un réalisateur québécois ? Contrairement à ce que pourrait laisser penser l’hégémonisme de la culture américaine, le cinéma canadien est incontournable, en témoignent les immenses succès critiques et populaires des films de David Cronenberg ou encore Denis Villeneuve. Tous ces grands noms du 7eart sont passés par la case court métrage (sauf Céline Dion), et un certain nombre d’entre eux ont arpentés les rues clermontoises et sont même repartis avec le si précieux Vercingétorix, marquant à jamais l’histoire du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. Dans le tout premier programme de cette rétrospective, intitulé Flash Back, vous découvrirez des films de Jean-Marc Vallée (Les mots magiques, grand prix 1998), Guy Maddin (Night Mayor, grand prix labo 2011) et si vous tendez l’oreille, vous y entendrez même la voix de Xavier Dolan dans Les Journaux de Lipsett (meilleur film d’animation 2011) du maître de l’animation et Canadien d’adoption Theodore Ushev.
Les 5 autres programmes seront l’occasion de découvrir des noms moins familiers, grâce à des films inédits à Clermont produits ces 20 dernières années et sous-titrés en français et en anglais. Le Canada est un territoire complexe, avec ses 13 provinces et territoires, ses deux langues officielles (anglais et français), son histoire encore jeune (le pays a fêté ses 150 ans en 2018) et si méconnue des habitants du Vieux Continent. La trentaine de courts métrages qui composent cette rétrospective propose un voyage à travers ces territoires que nous connaissons mal, du Québec aux racines des premières nations. De ces populations natives (près de 1,3 millions de personnes), il en est question dans L’enfance déracinée, qui raconte les ravages de l’assimilation culturelle forcée et subie par des générations d’enfants indigènes dans les Residential Schools, mais aussi dans Tshiuetin de Caroline Monnet, artiste multidisciplinaire d’origine algonquine et membre du jury international cette année. Les courts québécois auront la part belle dans cette rétrospective, puisque leur production est l’une des plus importante du territoire canadien. Ces films nous emmènent du Saguenay dans Bleu Tonnerre – où Bruno, trentenaire largué, renoue avec son amour pour le catch – aux néons des grandes villes avec Pre-Drink, où deux amis (re)découvrent leur corps et leurs identités. Voyage dans le temps aussi, du dernier vol de l’aviateur Mynarski mort au combat en 1944 jusqu’au gymnase de La course navette, où un jeune adolescent fait face aux moqueries de ses camarades. Côté films anglophones, on pourra voir Ellen Page (Juno) dans son tout premier rôle (The Wet Season), se retrouver derrière la Camera de David Cronenberg et écouter une grand-mère juive raconter sa découverte du bacon (Bacon & God’s Warth). Bien entendu, les films de l’Office national du cinéma (qui fêtera ses 80 ans en 2019) seront aussi de la fête, avec des œuvres emblématiques comme Les ramoneurs cérébraux de Patrick Bouchard (en compétition labo cette année avec Le sujet).
Pour prolonger un peu ce voyage exceptionnel entre grands espaces et histoires intimes, vous pourrez également voir sur Facebook pendant le Festival, grâce à nos amis québécois de Plein(s) Ecran(s), un programme Flash Forward, qui vous permettra de (re)voir les films canadiens sélectionnés à Clermont ces dernières années, véritables ambassadeurs d’une Nouvelle Vague nord-américaine. Vous en voulez encore ? Courrez voir le programme Décibels 1 ou la Collection Phillip Barker, dont les œuvres inspireront une exposition exceptionnelle à retrouver dans les couloirs de la Maison de la culture. Et pour ceux pour qui voudraient revivre la désormais scène culte du karaoké de Mommy et qui seraient en manque de Céline Dion, rendez-vous pendant le Festival pour reprendre en cœur les plus beaux “vers d’oreilles” du Grand Nord lors d’une soirée exceptionnelle. Pour sa première rétrospective à Clermont-Ferrand, le Canada va vous faire voir les choses en grand, c’est hot, j’capote !
© Bleu tonnerre (Philippe David et Jean-Marc E. Roy, 2015)