Cannes 2019 : ils sont passés par Clermont
La 72e édition du festival de Cannes se tiendra du 14 au 25 mai. Comme chaque année, de nombreuses personnes parmi les sélectionnés et les jurés ne nous sont pas inconnues. Voici celles et ceux qui ont vu leurs films projetés à la Maison de la culture ou bien qui ont foulé son sol avant de monter les marches du Palais des festivals !
Longs métrages
Cette année, Ladj Ly sera en compétition officielle avec son film Les misérables. Ce nom vous dit quelque chose ? C’est parce qu’il a marqué la 38e édition du festival de court métrage de Clermont-Ferrand !
Ladj Ly, acteur et réalisateur français, est un membre actif du collectif Kourtrajmé créé en 1994 par Kim Chaperon et Romain Gavras (rapidement rejoints par Vincent Cassel, Mathieu Kassovitz, Oxmo Puccino ou encore JR). Il réalise 365 jours à Clichy Montfermeil en 2006, un documentaire qui se fait le témoin des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises. Dix ans plus tard, il réalise le court métrage Les misérables sélectionné en compétition nationale au festival de Clermont où il sera lauréat du prix CANAL+. Cette récompense sera suivi d’une nomination aux César en 2018.
Ce court métrage est la genèse du long métrage du même nom sélectionné à Cannes cette année.
Le réalisateur, scénariste et acteur palestinien Elia Suleiman est aussi en lice avec son film It Must Be Heaven. Il a déjà remporté le Prix du Jury cannois avec son film Intervention divine en 2002 et a été nominé deux fois avec Le Temps qu’il reste (sélection officielle 2009) et le court métrage Cyber Palestine (Quinzaine des réalisateurs 2001). Ce dernier a été projeté au festival de Clermont-Ferrand cette année à l’occasion du Court d’Histoire dédié à la Palestine.
Après Aquarius en 2016, le réalisateur, scénariste et ingénieur du son brésilien Kleber Mendonça Filho voit son long métrage Bacurau sélectionné cette année à Cannes.
D’abord journaliste et critique, il a commencé à réaliser dans les années 90. Ses courts métrages lui ont valu plus d’une centaine de récompenses à travers le monde.
Kleber Mendonça Filho est bien connu à Clermont-Ferrand. Deux des films auxquels il a participé ont été sélectionnés par le festival. En 2006, Electrodoméstica, dont il est le réalisateur, a été sélectionné en compétition internationale. En 2018, Muro, dont il est le monteur son, a été sélectionné en compétition labo et a reçu une mention spéciale du jury. Enfin, le réalisateur brésilien a aussi été membre du jury labo en 2016.
Arnaud Desplechin qui présente cette année son long métrage Roubaix, une lumière en compétition à Cannes, est aussi passé par le festival de Clermont-Ferrand en 1991 avec son court métrage La vie des morts, sélectionné en compétition nationale. Il a aussi été le directeur de la photographie de French Lovers, sélectionné en compétition nationale en 1985, et Présence féminine sélectionné en compétition internationale en 1987.
Nous retrouvons également la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner, avec Little Joe. Elle nous avait fait l’honneur de prendre part au jury numérique (devenu depuis jury labo) en 2002.
Pour finir, la réalisatrice et scénariste française Céline Sciamma sera en compétition officielle cette année avec son film Portrait de la jeune fille en feu. En 2006, elle réalise Naissance des pieuvres présenté en section Un Certain Regard à Cannes et salué par la critique. En 2010, elle écrit et réalise Tomboy qui rencontre un vrai succès public puis, en 2014, son film Bande de filles ouvre la Quinzaine des réalisateurs.
Elle était présente à Clermont-Ferrand en 2016 et s’est prêtée au jeu de la « Conversation de cinéastes » en compagnie de Aude Léa Rapin. Un moment où elles ont pu comparer et confronter leurs méthodes, leurs incertitudes et leurs désirs de réalisatrices.
L’année dernière, Midi Z était présent pour la 40e édition du festival de court métrage de Clermont-Ferrand en tant que membre du jury international. Il a réalisé plusieurs courts métrages, des documentaires mais aussi des longs métrages dont Ice Poison qui a représenté Taïwan, en 2014, aux Oscars dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère. Son court métrage The Palace on the Sea a quant à lui été sélectionné en compétition labo en 2013.
Cette année, son film Nina Wu sera présenté dans la sélection Un Certain Regard.
En 2017, le film Aya Wal Bahr de Maryam Touzani a été présenté dans la catégorie Regards d’Afrique du festival de Clermont-Ferrand.
Cette scénariste, réalisatrice et actrice marocaine a écrit son premier court métrage en 2011 puis, trois ans plus tard, le documentaire Much Loved (réalisé par Nabil Ayouch) traitant de la prostitution au Maroc qui donnera lieu au film du même nom en 2015. Son film Adam sera présenté dans la catégorie Un Certain Regard au festival de Cannes 2019.
La musique du long métrage de Lorenzo Mattotti, La fameuse invasion des ours de Sicile, en compétition à Un certain regard, a été réalisée par René Aubry. Lorenzo Mattotti et René Aubry ont tous les deux été membres du jury à Clermont la même année, en 1996. Le premier à l’international et le second au national. Lorenzo Mattotti a, par ailleurs, réalisé l’affiche 1997 de notre festival, trois ans avant de réaliser celle du festival de Cannes.
Claire Denis, jurée labo en février dernier à Clermont-Ferrand, est maintenant présidente du jury des courts métrages et de la Cinéfondation à Cannes. La réputation de cette réalisatrice et scénariste française n’est plus à faire. Avec 14 longs métrages et une dizaine de courts métrages à son actif en tant que réalisatrice, salués par les critiques et le public, elle fait partie des réalisateurs ayant su imposer un regard singulier, mais aussi un univers personnel, s’entourant depuis plusieurs années des équipes et comédiens qu’elle affectionne, parmi lesquels Grégoire Colin, Alex Descas, Vincent Gallo ou le groupe Tindersticks, qui a composé la plupart de ses bandes originales. Diplômée de l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, ancêtre de La fémis) en 1972, elle devient alors assistante de réalisation, côtoie les plus grands et travaille sur de nombreux films devenus cultes aujourd’hui, parmi lesquels on compte Le vieux fusil de Robert Enrico (1975), Hanna K. de Costa-Gavras (1983), Paris, Texas (1984) et Les ailes du désir (1987) de Wim Wenders, ou encore Down by Law de Jim Jarmusch (1986). Forte de ces expériences et poussée par les encouragements de ses pairs, elle réalise en 1988 son premier long métrage, Chocolat, fortement inspiré de son enfance passée en Afrique, film qui sera sélectionné en compétition officielle du festival de Cannes. S’ensuivront de nombreux longs métrages dont Beau travail (1999) Trouble Everyday (2001), 35 rhums (2008), White Material (2009), Les salauds (2013) nominé dans la sélection Un Certain Regard au festival de Cannes 2013, Un beau soleil intérieur (2017) sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2017 et High Life (2018).
Teemu Nikki , réalisateur, producteur et scénariste finlandais voit son film All Inclusive sélectionné parmi les 11 court métrages en compétition à Cannes cette année.
Son long métrage Euthanizer a représenté la Finlande aux Oscars 2019 dans la catégorie Meilleur Film en langue étrangère.
Teemu Nikki était présent à Clermont-Ferrand en 2007 pour défendre son film Kaveri et en février dernier pour représenter Siivooja sélectionné en compétition internationale.
Agnès Patron est une réalisatrice, scénariste et monteuse de films d’animation. Après des études aux arts décoratifs de Paris, ses courts métrages font le tour des festivals. Son court métrage L’heure de l’Ours est le seul film d’animation en lice pour obtenir la palme du meilleur court métrage cette année. La musique originale de L’Heure de l’Ours a été réalisée lors d’une résidence Musique à l’image en association avec le festival du court métrage de Clermont-Ferrand, à La Chaise-Dieu. La musique est composée par Pierre Oberkampf et a été enregistrée en décembre dernier. Son film La Veuve Caillou a été sélectionné en 2011 en compétition nationale à Clermont-Ferrand.
Franco Lolli est un réalisateur, scénariste et producteur colombien bien connu à Clermont-Ferrand. Diplômé de la Fémis en 2007, il réalise de nombreux courts métrages avant son premier long Gente de Bien présenté à la Semaine de la Critique en 2014.
Cette année, c’est son film Litigante qui ouvrira le bal de cette sélection avec une séance spéciale.
Habitué du festival de Clermont-Ferrand, il a été membre du jury international en 2017 et de nombreux courts sur lesquels il a travaillé ont été sélectionnés et récompensés. Como Todo el Mundo a remporté le Grand Prix en 2007, Un Juego de niños a gagné le prix de l’ASCE (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) en 2011 et Rodri a été couronné du même prix deux ans plus tard. Cette année, c’est le film Jauria de Pedro Pio qui a été sélectionné et dont il est le producteur.
Tout comme Franco Lolli, Aude Léa Rapin compte de nombreuses sélections en compétition nationale ou internationale au festival du court métrage de Clermont-Ferrand. Cette réalisatrice et scénariste française a débuté avec deux documentaires (Les Routes Perdues et Nino’s Place) avant de passer à la fiction avec son premier court métrage La météo des plages sélectionné en compétition nationale en 2013 à Clermont. En 2015, son film Ton coeur au hasard a reçu 3 prix : le Grand Prix, une mention spéciale du jury et le prix d’interprétation féminine. Il sera suivi en 2016 par Que Vive l’Empereur sélectionné en compétition internationale.
Cette année, son premier long métrage Les héros ne meurent jamais sera diffusé pour la première fois lors d’une séance spéciale dans le cadre de la sélection de la Semaine de la Critique.
En programmation à la Quinzaine des réalisateurs, côté longs métrages, nous pouvons également remarquer certains noms qui ont eu leur place dans les catalogues du festival du court métrage de Clermont-Ferrand.
Melina León, en compétition internationale à Clermont en 2009 avec El Paraíso de Lili, présentera son film Canción Sin Nombre cette année à Cannes.
Ala Eddine Slim était en compétition labo avec L’Automne en 2006 et sera à Cannes avec son long métrage Tlamess.
Kirill Mikhanovsky était monteur sur le film Mertvi Pivni sélectionné en compétition internationale en 2003 à Clermont. Cette année, il présentera son long métrage Give Me Liberty à la Quinzaine des réalisateurs.
Enfin, un réalisateur se démarque de cette programmation en raison de son histoire avec Clermont-Ferrand : Benoît Forgeard.
Habitué à la sélection clermontoise, il a déjà eu 5 films en compétition à Clermont-Ferrand. Laïkapark ouvre le bal en 2003 (compétition labo), puis il trouve sa place en compétition nationale avec des films comme Coloscopia en 2010 ou Les Lézards en 2012, cette fois en tant qu’acteur, où il forme avec Vincent Macaigne un duo aussi drôle qu’évident. Et comme Benoit Forgeard est quelqu’un de plutôt surprenant, il est aussi en compétition nationale en 2009 avec son film Le Grand Manteau. À cette occasion, il s’est présenté sous la fausse identité de Michel Moisan et déguisé pendant toute la durée du festival.
Côté court aussi on retrouve quelques têtes qui ne sont pas inconnues au festival de Clermont-Ferrand !
Dahee Jeong présentera son court métrage Movements. Cette réalisatrice a été deux fois en compétition internationale à Clermont. En 2014 avec Man On the Chair puis en 2016 avec The Empty.
Le réalisateur Gabriel Abrantes sera présent à Cannes avec son film Les extraordinaires mésaventure de la jeune fille de pierre. Deux de ses courts métrages ont été sélectionnés à Clermont-Ferrand. A Brief History of Princess X a été projeté en compétition labo en 2016 et Ennui Ennui a été récompensé d’une mention spéciale du jury national en 2014.
Enfin, le réalisateur français Morgan Simon sera aussi présent à Cannes avec son film Plaisir Fantôme. Il a déjà été sélectionné trois ans d’affilée à Clermont-Ferrand en compétition nationale avec Essaie de mourir jeune (2014), Réveiller les morts (2015) puis Goût Bacon en 2016 sur lequel il est intervenu en tant que scénariste et qui a été salué par une mention du jury Télérama.