Lunch avec Clanker Man [Bruiteur de fond]
Entretien avec Ben Steiner, réalisateur de Clanker Man [Bruiteur de fond]
Comment vous est venue l’idée d’un « bruiteur de fond » ?
Elle vient de Eli Silverman (coscénariste et acteur principal), qui avait passé une nuit blanche à cause de bruits de coups et de cris qui venaient de dehors, au point de se demander si les auteurs de ce tapage nocturne avaient un autre but que celui de l’enquiquiner. Cette mésaventure a fait naître l’idée d’un service gouvernemental chargé de créer les réalités de la vie urbaine.
Pouvez-vous nous parler du tournage ? Il y a un côté un peu cinéma-guérilla… Qu’en ont pensé les habitants du quartier ?
Le film a été commandé par un festival des quartiers nord de Londres, qui a généreusement participé au (tout petit) budget à la condition que l’on tourne dans leur secteur. Le scénario de Clanker Man était déjà prêt, et ce quartier était idéal pour notre budget. Pour le tournage, tout s’est fait effectivement à l’arrache, mais on n’a eu aucun problème avec les habitants, d’autant plus qu’on cherchait surtout des lieux déserts. Le seul moment où nous nous sommes fait remarquer, c’était pour les scènes où le personnage fait du vacarme (il frappe une barrière avec une barre métallique, il hurle parmi les HLM). Là, on nous a gentiment demandé de faire moins de bruit. Curieusement, la dernière scène où il hurle à vous glacer le sang dans le parc en pleine nuit est passée totalement inaperçue !
Est-il juste de qualifier votre film de « documenteur » ? Qu’est-ce qui vous attire dans ce format ? Êtes-vous influencé par un film ou un genre en particulier ?
C’est non seulement juste, c’est tout à fait correct. Il était primordial que le personnage soit vraiment crédible, le format du faux documentaire s’est donc imposé tout naturellement, et en s’adressant directement aux spectateurs, le personnage devient plus sympathique.
Pouvez-nous nous parler de votre parcours de réalisateur ?
Bruiteur de fond est mon deuxième court métrage produit par Dan Dixon, qui est aussi le cofondateur de Fume Films. Notre précédent court métrage est un film d’horreur intitulé The Stomach, et nous travaillons à présent sur sa version longue avec Creative England. Avant de m’associer avec Dan, j’ai réalisé quelques courts métrages, tous des films d’horreur, ou en tout cas très noirs, dont certains sont en ligne (si Bruiteur de fond vous a plu, vous aimerez sans doute Insecticide ou The Flea).
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Je dirais que la principale liberté est d’ordre pratique – pouvoir faire un film rapidement et pour pas cher par rapport au long métrage. D’un point de vue créatif, on fait ce qu’on veut dans un format comme dans l’autre, du moment qu’on trouve les bons financements et les bons collaborateurs.
Si vous êtes déjà venu, pouvez-vous nous raconter une anecdote vécue au festival de Clermont-Ferrand ? Sinon, qu’en attendez-vous ?
Nous ne sommes jamais venus, mais chacun sait que Clermont-Ferrand a une excellente réputation, donc nous espérons voir un échantillon des meilleurs courts métrages du monde et établir de nouveaux contacts.
Pour voir Clanker Man, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I5.