Lunch avec Crème de Menthe
Entretien avec Jean Marc E. Roy et Philippe David Gagné, réalisateurs de Crème de Menthe
Pourquoi avoir choisi de représenter le père comme un collectionneur compulsif ?
C’est arrivé à un ami dont le père est décédé, et qui a eu affaire au même « parcours » que notre personnage principal. On aimait les possibilités dramatiques et esthétiques que cette prémisse nous donnait.
Que cherchiez-vous à explorer à travers la réaction de la jeune femme face à la mort et la relation à son père ?
Sans vouloir tomber dans le cliché des « sept stades du deuil », on trouvait intéressant pour le personnage de Renée d’avoir un parcours émotif marqué. Débuter avec la colère nous permettait d’avoir un personnage opaque qui lentement se révèle, au fur et à mesure que son deuil se transforme.
Comment expliquez-vous la dernière scène du film ? Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
Pour nous, la crème de menthe a une valeur folklorique datée, puisque tout le monde au Québec a un fond de bouteille qui dort dans l’armoire. On aimait l’idée de jouer sur le kitsch de la chose, de lui donner un signifiant différent, plus incarné dans une dramaturgie qui nous ressemble. La scène finale est une sorte de rappel du côté rugueux du caractère de Renée, nous donnant espoir qu’elle reparte en cheminant vers la lumière.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre manière de travailler, vos collaborations, vos projets ?
Nous nous sommes rencontrés au Saguenay en 2002, et on travaille ensemble depuis 2008. On collabore à toutes les étapes, à quatre mains, autant en documentaire qu’en fiction. On a de multiples projets de courts et de longs en chantier.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
On a le droit de se péter la gueule sans que ça coûte des millions !
Si vous êtes déjà venus, racontez-nous une anecdote vécue au Festival de Clermont-Ferrand ? Sinon, qu’en attendez-vous ?
Nous souhaitons fortement déguster de bons tripoux !
Pour voir Crème de Menthe, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I6.