Dîner avec Hot Dog

Interview d’Alma Buddecke et de Marleen Valien, coréalisatrices de Hot Dog

Comment avez-vous imaginé Hot Dog ? Pouvez-vous nous parler un peu du processus de tournage ?
Nous ne connaissions aucun film dans lequel on parlait du vagin, bien qu’il existe des histoires très intéressantes à ce sujet. Nous avions donc envie de créer une version contemporaine des Monologues du vagin d’Eve Ensler. Il était important pour nous qu’il y ait dans le film un décalage entre ce que l’on entend et ce que l’on voit afin que l’effet des deux niveaux soit renforcé. Nous avons tourné le film pendant trois jours, dans différents lieux. Nous avons improvisé au fur et à mesure, notamment en ce qui concerne l’équipe. Nous n’étions pas très nombreux et certains ont dû occuper des postes dont ils n’avaient pas l’habitude. Cela a néanmoins été une expérience très intéressante. Nous avons fait les choses de manière très précise, et y avons pris beaucoup de plaisir. Vous seriez surpris de découvrir combien de fois vous pouvez verser du lait dans un café avant d’être satisfait du résultat.

Quel aspect de la relation qu’entretiennent les femmes avec leur vagin vouliez-vous explorer dans ce film ?          
Les femmes savent combien d’expériences bizarres, surprenantes mais aussi drôles vous pouvez vivre à cause de votre vulve ou de votre vagin. Et parfois, c’est émotionnellement et/ou physiquement douloureux, voire très gênant. Mais comme beaucoup de choses, c’est un processus, et vous devez apprendre à faire avec, à l’accepter et même commencer à l’apprécier. Et ce n’est pas la fin du monde si vous tachez accidentellement vos vêtements avec du sang.

Qu’espérez-vous que le public, féminin et masculin, retire de ce film ?
Nous espérons que les femmes pourront s’identifier avec certains des épisodes que vit Hannah, et se dire : « Je ne suis pas toute seule, tout le monde rencontre des difficultés ». C’est un sentiment agréable, car cela permet de dédramatiser certaines situations. Et j’espère que les hommes apprendront une ou deux nouvelles informations. De manière générale, ce serait fantastique si les hommes et les femmes pouvaient se sentir moins embarrassés ou gênés par tout ça.

Y a-t-il des libertés que le court métrage vous a apportées ?
Hot Dog est une courte histoire de la relation amour-haine qu’entretient Hannah avec son vagin. Nous avons choisi d’adopter une approche essayiste et épisodique. Et nous pensons que le format court nous a permis de faire cela « vite fait bien fait ».

Pour voir Hot Dog, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I3.