Dîner avec Dalej jest dzien (Au-delà est le jour)
Entretien avec Damian Kocur, réalisateur de Dalej jest dzien (Au-delà est le jour)
Comment est né Dalej jest dzien ?
Il y a eu beaucoup de films sur les réfugiés. Nous avons tous vu à la télévision ces images de la tragédie des migrants. Je me demandais à quoi ressemblerait une situation dans laquelle un de ces réfugiés nous regarderait dans les yeux, au sens propre du terme. De plus, la loi qui, dans certains pays européens, punit les gens qui viennent en aide aux réfugiés m’a fait penser à celle qui condamnait les gens qui aidaient les Juifs à se cacher en Pologne. C’est pour cela que j’ai décidé de filmer en noir et blanc.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans cette rencontre entre un Polonais solitaire et un réfugié palestinien ?
Ce qui m’intéressait, c’était d’abord, comme je l’ai dit, une situation dans laquelle la crise des migrants devient un vécu personnel. J’ai voulu réduire le monde et cette situation à l’échelle d’un petit village, un homme simple et une rivière qui symbolise la mer, dont la traversée est le seul moyen d’avoir une meilleure vie pour beaucoup de monde. Mais pour beaucoup, c’est aussi un piège mortel.
Comment avez-vous dirigé les acteurs ?
Le film est interprété par des acteurs non professionnels. L’homme qui joue le réfugié joue son propre rôle : son parcours et les histoires qu’il raconte à l’écran sont authentiques. Je ne donne pas de dialogues aux acteurs, il ont seulement certaines contraintes, mais beaucoup de situations sont le fruit de l’improvisation. Nous sommes à mi-chemin entre la fiction et le documentaire.
Pourquoi pensez-vous qu’il est important d’aborder ce thème au cinéma aujourd’hui ?
Je crois qu’il est toujours important de parler des réfugiés car l’immigration de masse va devenir un problème de plus en plus prégnant dans le monde. Non seulement à cause des guerres, mais aussi à cause du réchauffement climatique. Cette histoire me tenait également à cœur en tant que Polonais. La politique du gouvernement polonais envers les réfugiés est inacceptable, à mon sens. Cependant, mon film parle surtout du besoin de proximité, du manque de relations humaines, et c’est à l’heure actuelle ce qui semble le plus grand problème de l’humanité.
Quel est l’avenir du format court métrage d’après vous ?
J’ignore ce que réserve l’avenir. Mais je me réjouis de voir que beaucoup de séances de courts métrages ont eu lieu en ligne récemment, car on touche ainsi un plus grand nombre de gens. En Pologne, quasiment personne ne va s’intéresser à un court métrage.
Pour voir Dalej jest dzien (Au-delà est le jour), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I3.