Goûter avec Flounder (Court-bouillon)
Entretien avec Sam Cutler-Kreutz et David Cutler-Kreutz, coréalisateurs de Flounder (Court-bouillon)
Le film aborde les thèmes de la masculinité, des rituels, de la loyauté… Pouvez-vous nous dire ce qui vous a inspiré ? Des expériences vécues ?
Une fois majeurs, les jeunes hommes sont baignés dans une virilité toxique qui envahit plein de facettes de leurs vies, des activités associatives comme le sport, à l’intimité des salles de classe et des cercles d’amis. Dans les bizutages, il y a tellement de postures masculines auxquelles nous sommes étrangers que nous avons ressenti le besoin de traiter ce sujet de front dans notre pratique cinématographique.
Que pensez-vous que puisse apporter à la société d’aujourd’hui un autre point de vue masculin sur ce sujet ?
Certaines valeurs viriles représentent un danger profond, et si nous, en tant qu’hommes, nous commençons à le reconnaître et tendons le miroir aux autres hommes, je crois qu’on peut vraiment changer les choses. On vit dans un monde où la moitié des États-Unis s’est en gros contenté de hausser les épaules en apprenant que l’un des candidats au plus haut siège s’empêtrait dans des attitudes machos révoltantes. Nous restons insensibles face à des comportements mâles infiniment dérangeants, et c’est inacceptable. Notre métier, à nous autres cinéastes, c’est de confronter le public aux problèmes importants de notre civilisation.
En écrivant le scénario, est-ce que vous aviez en tête un public spécifique ?
Je crois que le film peut toucher une grande variété de personnes, mais j’espère qu’il aura un effet bénéfique sur les garçons qui, tout juste majeurs, vont se retrouver dans des situations éprouvantes.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marqué ?
On est fans du court de nos deux amis, Celine (Held) et Logan (George) : ça s’appelle Caroline. On a été impressionnés par le côté très intense, très naturel du film, et aussi par le jeu des acteurs et le montage. On l’a regardé plein de fois et ça reste magique à chaque visionnage.
Selon vous, qu’est ce qui fait un bon film ?
Pour celui-ci, on a travaillé dur à faire quelque chose dont on ne puisse pas détourner le regard : je crois que nous avons réussi ce défi. Chaque film a besoin d’une chose différente.
Pour voir Flounder(Court-bouillon), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I5.