Breakfast avec Nightclub
Entretien avec Davoud Rangkhaneh, réalisateur de Nightclub
Où avez-vous puisé l’inspiration pour Nightclub ?
Il n’y a pas de discothèques en Iran. Je n’ai jamais été dans une boîte de nuit. Je me suis principalement inspiré des mythes anciens iraniens ainsi que de ma propre expérience des fêtes et rencontres entre amis. La différence entre ces espaces et la vraie discothèque a formé cette histoire dans mon esprit.
Quelle est la spécificité de l’Iran ? Les jeunes iraniens ne vont-ils pas en Turquie pour faire la fête ? Avez-vous fait vous-même l’expérience de la vie nocturne et de ses fêtes ? Pensez-vous qu’il soit important, en tant que jeune adulte, d’expérimenter celle-ci ?
L’Iran est une terre de poésie et de légendes. J’en veux pour preuve le recueil Les mille et une nuits dont le titre a été mal traduit en arabe. Les histoires et légendes des pays voisins de l’Iran sont au cœur de ce recueil. Mon film ne cherche pas à transmettre un message ou une information. Le film suit un périple mythique qui considère l’ancien modèle de l’homme iranien contemporain et son implication dans l’esprit de l’époque. Le fait qu’une poignée de jeunes hommes se rendent dans un autre pays pour s’amuser n’a pas été un thème majeur pour moi.
Quel intérêt portez-vous à la question des libertés en Iran et avez-vous d’autres projets sur ce sujet ?
Oui. Un autre projet dans ce domaine, inspiré par les anciennes histoires iraniennes et par mes propres expériences, occupe mon esprit depuis un certain temps. Je suis en train d’écrire le script. C’est l’histoire du voyage mythique de plusieurs jeunes gens pour réaliser quelque chose dans un endroit inconnu.
Qu’incarne le personnage du vieil homme et quelle est l’importance de la confrontation avec le jeune homme ?
L’archétype, ou le vieil homme, est le maître. Il montre le chemin et informe Arman de sa destinée. Le vieil homme n’empêche pas le choix du personnage principal.
Y aura-t-il une suite à Nightclub ?
Il n’y a pas de suite intitulée Nightclub 2.
Quel est l’avenir du format court métrage d’après vous ?
Pour moi, le court métrage est idéaliste. Parce que le court métrage n’est pas impliqué dans les questions d’argent et dans l’industrie du cinéma, il continue à vivre indépendamment et suivant un idéal. C’est pour cela que le court métrage n’est pas devenu un produit de consommation. L’avenir des courts métrages a toujours été radieux grâce au travail de jeunes cinéastes indépendants et passionnés.
Demain on reconfine, quels plaisirs culturels conseillez-vous pour échapper à l’ennui ?
Je ne cherche pas à divertir qui que ce soit en faisant des films. Ce que j’aime, et ce à quoi j’aspire, c’est un cinéma qui donne matière à réflexion. Personnellement, j’aime lorsqu’un film incite le spectateur à penser plutôt que de lui ôter toute capacité de réflexion.
Pour voir Nightclub, rendez-vous aux séances de la compétition labo L1.