Lunch avec Pentola
Entretien avec Leo Černic, réalisateur de Pentola
D’où vous est venue l’idée de Pentola ?
Bien que Pentola ait l’air d’un film parfaitement loufoque (et c’est ce qu’il est !), il découle d’une histoire intime. Il y a quelques années, je suis tombé très amoureux d’un homme, et me suis trouvé confronté pour la première fois à une quantité de problèmes, de questions et de doutes auxquels je n’avais jamais eu à faire face auparavant. Au même moment, j’étais également fasciné par l’idée de super-héros losers, dotés de super-pouvoirs inutiles ; je ne sais pas pourquoi mais ça me faisait beaucoup rire. Si chacune des choses qu’il ne nous viendrait pas à l’idée de savoir faire au quotidien nous apparaît comme un super-pouvoir, ça veut dire qu’on peut tous être un super-héros ou une super-héroïne à sa façon. À l’époque j’ai aussi découvert la chanson “Superman” de Giovanni Truppi, sur un homme qui trompe sa copine avec Superman. J’avais vraiment envie de m’attaquer à ce thème sur un ton léger et ironique. Puis toutes ces idées se sont tout naturellement croisées pour donner forme à mon petit Pentola.
Quelles techniques d’animation avez-vous utilisées ?
J’ai entièrement réalisé Pentola en 2D numérique. Mais j’ai tout de même voulu donner un aspect artisanal et fait à la main pour rendre le récit un peu plus personnel et intime.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans les différentes formes d’amour ? Est-ce que vous avez d’autres projets sur ce thème ?
Je suis peut-être un peu bête et mièvre, mais je trouve que l’amour est une chose merveilleuse dont il est toujours intéressant de parler. Tant que ça m’émeut, je continuerai de le faire. Après tout, nous sommes tous à la recherche de ce qui peut nous réchauffer le cœur. Mon prochain film parlera de ça.
Dans Pentola, s’agit-il plus du refus du conformisme ou de la force et de l’ardeur que transmet l’amour ?
Je crois que ça va de pair dans le film. Pour sortir d’une situation enlisée dans les conventions, Pentola a besoin de l’élan et du courage que l’amour peut nous apporter.
Quel est votre court métrage de référence ?
Heu, aucune idée ! Le premier qui me vient à l’esprit, c’est Manivald de Chintis Lundgren, qui m’a époustouflé.
Que représente pour vous le festival de Clermont-Ferrand ?
Je suis carrément super content d’être sélectionné dans ce festival, pour le prestige que ça donne, bien sûr. Mais en même temps, toutes les initiatives qui font une place au film court, encore un peu sous-estimé dans le monde du cinéma, me rendent vraiment heureux. Merci !
Pour voir Pentola, rendez-vous aux séances de la compétition labo L2.