Dîner avec Strange Beasts (Étranges bêtes)
Entretien avec Darcy Prendergast, réalisateur de Strange Beasts (Étranges bêtes)
Quel est votre lien avec Prenda ? Je suppose que c’est le point de départ de votre envie de raconter cette histoire ?
Prenda est mon père, un homme passionné par les animaux qui, à l’âge de 17 ans, était gardien de fauves au parc animalier de la ville de Bacchus Marsh – une attraction touristique en vogue dans une toute petite ville australienne. Cela faisait un moment que je cherchais le format idéal pour raconter cette histoire, et lorsque mon père a eu des problèmes de santé, j’ai compris qu’il fallait l’aborder d’un point de vue biographique. Je n’avais jamais réalisé de documentaire, et bien que je prenne pas mal de libertés avec ce format, la véracité des faits était un élément indispensable à mon récit.
Quel est votre sentiment personnel sur l’histoire du parc ?
Je ne veux pas trop en dire sur le film, mais l’existence de ce parc suscitait aussi bien l’admiration que la tristesse, les avis étaient partagés. Mon père, qui n’avait que 17 ans, s’inquiétait pour le bien-être des animaux, dès le début et jusqu’à la fermeture. Je le rejoins moi-même sur ce point.
Pouvez-vous nous parler de votre style d’animation ?
En tant que puriste de l’animation, j’avais à cœur d’utiliser uniquement des techniques de l’époque : la peinture sur verre, le stop-motion, la pellicule grattée, le dessin, ces techniques classiques d’animation très utilisées à l’époque où le parc était ouvert, dans les années 1970 et 1980. Ce qui a été d’ailleurs un excellent prétexte pour solliciter certains de mes animateurs préférés, mais aussi de m’y remettre moi-même.
Quel est votre parcours de cinéaste ? Avez-vous des projets ?
J’ai commencé ma carrière dans le stop-motion, ce qui m’a amené à réaliser beaucoup de clips vidéo, puis j’ai bifurqué vers la prise de vues réelles et j’y suis resté plusieurs années. Finalement, Strange Beasts est un condensé de toutes mes passions : une approche du documentaire sous forme de clip musical, où la prise de vue, les images d’archives et l’animation cohabitent avec fluidité. Quelle que soit la tournure que prendra ma carrière, je pense que j’aimerais utiliser mon expérience dans tous ces domaines – trouver un autre projet dans lequel je puisse les mélanger.
Quel est votre court métrage de référence ?
Ça s’impose : Père et fille, de Michael Dudok de Wit.
Que représente pour vous le festival de Clermont-Ferrand ?
Sans vouloir faire trop mielleux, c’est vraiment un honneur de voir mon histoire familiale du fin fond de l’Australie projetée dans un festival aussi prestigieux. Ça fait des heures de vol, mais j’ai vraiment hâte de débarquer.
Strange Beasts (Étranges bêtes) in being shown as part of the International Competition I9.