Dernier verre avec Summer Rain (Pluie d’été)
Entretien avec Shao Tzu Lin, réalisatrice de Summer Rain (Pluie d’été)
Que vouliez-vous exprimer à travers la relation entre Kao Li-Hsuan et Kao Cheng-Hsuan ?
Pendant la pandémie, en 2021, je suis rentrée dans ma ville d’origine pour passer deux mois avec ma mère et mon frère. Malgré les téléphones et tout le temps passé sur les réseaux sociaux, on s’ennuyait ferme. Il y a une dizaine d’années, mon frère et moi passions beaucoup de temps ensemble à attendre que ma mère rentre du travail pendant les vacances d’été. On n’avait pas de smartphones, mais on rigolait bien. Je trouve que les temps changent trop vite. En grandissant, on passe moins de temps avec sa famille. J’avais envie d’évoquer ces souvenirs en racontant cette histoire, cette relation entre Kao Li-Hsuan et Kao Cheng-Hsuan, et en montrant la maison où j’habitais avec mon frère (la maison que l’on voit dans le film est celle où j’ai passé mon enfance).
Pourquoi avoir choisi le problème de l’eau comme catalyseur ?
La première version du scénario s’intitulait Summer Sun. À l’origine, l’histoire se déroulait par une chaude journée d’été, au son du chant des cigales. Malheureusement, un typhon s’est déclaré pendant que l’on tournait. Il a fallu adapter l’action à un jour de pluie, mais je trouve que c’est mieux que la version précédente.
Quels sont les histoires et les genres cinématographiques qui vous intéressent en tant que réalisatrice ?
Les thèmes de mes films reflètent en général mon histoire personnelle. Si je suis perturbée, si je fais face à une situation ou à une émotion que je n’arrive pas à gérer, je ressens le besoin d’exprimer ces émotions – et en ajoutant des éléments de fiction, j’en fais une histoire.
Quelle a été la plus grande source d’inspiration de votre carrière ?
Shiang-chyi Chen, une actrice taïwanaise célèbre qui était aussi ma prof à l’université. Je l’adore carrément.
Quel est votre court métrage de référence ?
En fait, la liste est longue, mais il y en a un qui m’a vraiment marquée, c’est And so We Put Goldfish in the Pool, (en japonais :うして私たちはプールに金魚を), 2017, de Makoto Nagahisa.
Que représente pour vous le festival de Clermont-Ferrand ?
Ce sera la première fois que je participe à un festival international. Bien que je ne parle pas super bien anglais, j’ai hâte de rencontrer des réalisateurs venus du monde entier. J’espère qu’on va sympathiser et passer ensemble de très bons moments.
Pour voir Summer Rain (Pluie d’été), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I7.