Lunch avec Brume, cailloux et métaphysique
Entretien avec Lisa Matuszak, réalisatrice de Brume, cailloux et métaphysique
Dans Brume, cailloux et métaphysique, celle qui intervient en premier, c’est la brume. Pourquoi étiez-vous intéressée par ce « brouillard » ?
Il s’agit à la base d’une envie purement esthétique. J’aime beaucoup les paysages brumeux, cela donne une atmosphère assez mystique, mystérieuse. Ça collait bien avec l’ambiance du film que je voulais faire.
Êtes-vous sensible à la Beauté de la Nature et à son observation ? Avez-vous déjà travaillé dans le film animalier ?
Absolument, je pense que ça paraît assez évident dans mon film. La Nature est une grande source d’inspiration. Je pense que les artistes en général sont sensibles à la l’observation de la Nature, car elle amène des questions esthétiques comme la lumière, la perspective, les couleurs, et comment les retranscrire en image.
Je n’ai jamais travaillé dans le film animalier.
Pourquoi avoir choisi de donner des visages d’animaux à vos personnages ? Ne pouvaient-ils avoir des figures humaines ?
Avant tout pour une question de préférence, j’aime travailler avec des personnages animalisés, je me sens plus à l’aise qu’avec des êtres humains.
Dessiner des animaux est également plus simple pour leur donner une personnalité, surtout quand on n’est pas vraiment super balèze en chara-design comme moi. J’ai choisi un renard, qui correspond à un personnage mystérieux et réfléchi. À l’inverse, un canard est un animal super rigolo, qui correspondait bien à un personnage naïf et joyeux.
Aussi, dans Brume, cailloux et métaphysique, on ne voit pas d’où viennent et comment vivent vos personnages. Avez-vous imaginé des situations particulières à chacun des deux protagonistes ?
Absolument pas.
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D’après vous, pourquoi jette-t-on des cailloux à l’eau ?
Je pense que c’est parce que c’est rigolo.
Comment avez-vous travaillé le dessin et en particulier les effets de mouvements du film ?
Il s’agit d’animation 2D sur TVpaint.
Pensez-vous que tous les espaces soient ouverts à la métaphysique ?
Oui, sûrement. Après, certains le sont sûrement plus que d’autres. Mais bon, pourquoi pas se questionner sur le sens de la vie quand on se brosse les dents ?
Quelle est l’importance de l’eau dans votre travail de création ? La préférez-vous stagnante, ruisselante, agitée, précipitée… ?
Aucune idée. Pareil que pour la brume, l’eau est pratique pour composer une image car elle présente des reflets et c’est plutôt joli.
Mais bon, s’il fallait vraiment choisir, l’eau stagnante est quand même mieux, ça évite de faire de l’animation en plus ou d’utiliser trop d’effets sur After.
Comment avez-vous pensé le parcours du rythme de vos deux personnages dans Brume, cailloux et métaphysique ?
Je n’y ai pas vraiment réfléchi. J’avais simplement dans l’idée que le renard ne se levait qu’à la fin du film, ce qui est révélateur d’une prise de décision. J’imaginais le canard plutôt comme un genre d’apparition un peu fantastique, au milieu de la brume et de la pluie, et qui était à l’inverse un personnage qui bouge beaucoup.
Pensez-vous que le court métrage soit un bon outil pour questionner la « méga » cellule sociale ?
Je ne sais pas ce que vous entendez par « mega cellule sociale », mais si vous parlez de questionner la société en général alors je pense plutôt que non. Le court métrage a tout de même un public limité. Moi-même avant de faire de l’animation j’ignorais tout des festivals et du Marché du Film Court qui est pourtant très important et très intéressant.
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Pour voir Brume, cailloux et métaphysique, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F11.