Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org Festival du court métrage de Clermont-Ferrand | 31 Janv. > 8 Fév. 2025 Tue, 03 Dec 2024 15:26:57 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.5 https://clermont-filmfest.org/wp-content/uploads/2017/10/lutin-sqp-1-300x275.png Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org 32 32 Ciné-kids – 𝙋𝙚𝙖𝙪 𝙙’𝙖̂𝙣𝙚 https://clermont-filmfest.org/cine-kids-%f0%9d%99%8b%f0%9d%99%9a%f0%9d%99%96%f0%9d%99%aa-%f0%9d%99%99%f0%9d%99%96%cc%82%f0%9d%99%a3%f0%9d%99%9a/ Tue, 03 Dec 2024 15:26:56 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66264

Mon premier ciné-club :

Avec Ciné-kids, les enfants ont enfin leur propre ciné-club : partir à la découverte du cinéma, c’est pas que pour les grands !

Alors si tu as 6 ans ou plus, que tu es curieux et que tu aimes le cinéma, rendez-vous à La Jetée pour découvrir sur grand écran des films pour t’évader, rire ou t’émouvoir !

Au programme : un conte enchanté de Jacques Demy, avec Catherine Deneuve !

Peau d’âne (1970/1h30)

Une princesse s’échappe de son château car son père, le Roi, souhaite l’épouser. Elle trouve refuge dans un royaume voisin, se faisant passer pour une paysanne nommée Peau d’âne.

Mais comment vivre heureuse pour toujours quand on habite dans une petite cabane perdue au milieu de la forêt ?

Découvrez-le dans cette adaptation magique du conte de fées réalisée par Jacques Demy, avec une Catherine Deneuve sublime et des chansons qui vous resteront longtemps dans la tête !

Projection suivie d’une discussion animée par Florine du FAR

Extrait


Vendredi 7 décembre à 16h

📍Centre de documentation de La Jetée – salle de projection
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand

Public : à partir de 6 ans

Entrée libre et gratuite
Type d’événement : projection

📱 04 73 14 73 02
📧 bibliotheque.lajetee@clermontmetropole.eu
🌐 bibliotheques-clermontmetropole.eu

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Ciné-kids – 𝘾𝙝𝙖𝙣𝙩𝙤𝙣𝙨 𝙨𝙤𝙪𝙨 𝙡𝙖 𝙋𝙡𝙪𝙞𝙚 https://clermont-filmfest.org/cine-kids-%f0%9d%98%be%f0%9d%99%9d%f0%9d%99%96%f0%9d%99%a3%f0%9d%99%a9%f0%9d%99%a4%f0%9d%99%a3%f0%9d%99%a8-%f0%9d%99%a8%f0%9d%99%a4%f0%9d%99%aa%f0%9d%99%a8-%f0%9d%99%a1%f0%9d%99%96-%f0%9d%99%8b/ Tue, 03 Dec 2024 15:26:56 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66984

Mon premier ciné-club :

Avec Ciné-kids, les enfants ont enfin leur propre ciné-club : partir à la découverte du cinéma, c’est pas que pour les grands !

Alors si tu as 6 ans ou plus, que tu es curieux et que tu aimes le cinéma, rendez-vous à La Jetée pour découvrir sur grand écran des films pour t’évader, rire ou t’émouvoir !

Au programme : une comédie musicale de Gene Kelly et Stanley Donen.

Chantons sous la Pluie (1952/1h43)

1927, dans les studios de la Monumental Pictures à Hollywood. Don Lockwood et Lina Lamont forment le couple phare du cinéma muet. Adulés du public, perpétuellement amoureux à l’écran, ils ne peuvent en réalité pas se souffrir. L’arrivée du cinéma parlant provoque un drame. Car, malgré son port de reine, Lina a une voix de crécelle.

Bande- annonce


Mercredi 19 février à 16h

📍Centre de documentation de La Jetée – salle de projection
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand

Public : à partir de 6 ans

Entrée libre et gratuite
Type d’événement : projection

📱 04 73 14 73 02
📧 bibliotheque.lajetee@clermontmetropole.eu
🌐 bibliotheques-clermontmetropole.eu

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L’Heure du doc ​​: 𝙇𝙖 𝙇𝙖𝙣𝙜𝙪𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙊𝙞𝙨𝙚𝙖𝙪𝙭 https://clermont-filmfest.org/lheure-du-doc-%f0%9d%99%87%f0%9d%99%96-%f0%9d%99%87%f0%9d%99%96%f0%9d%99%a3%f0%9d%99%9c%f0%9d%99%aa%f0%9d%99%9a-%f0%9d%99%99%f0%9d%99%9a%f0%9d%99%a8-%f0%9d%99%8a%f0%9d%99%9e/ Tue, 03 Dec 2024 15:12:41 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66979

Mercredi 12 février 2025 à 17h30

📍Centre de documentation de La Jetée – mezzanine
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles (19 places)
Type d’événement : projection, analyse et discussion

𝗥𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 :
☎️ 04 73 14 73 02
 📧bibliotheque.lajetee@clermontmetropole.eu
 🌐bibliotheques-clermontmetropole.eu


Un mercredi par mois, le centre de documentation de La Jetée se met à l’Heure du Doc : parce que le cinéma documentaire, c’est aussi du cinéma !

Dans le cadre de la thématique :  Le Bruit qui court- Le son au cinéma du festival du court métrage 2025, le Centre de documentation de La Jetée vous invite découvrir un film documentaire !

La Langue des Oiseaux, de Érik Bullot (2022 / 54 min)

Langue des oiseaux explore les vertus de la traduction et le désir de communication entre les humains et les oiseaux. Raconté par une narratrice depuis le futur, après la sixième extinction, le film observe les tentatives menées pour établir un échange possible. 

Bande-annonce

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Court particulier : Les Mystérieuses Aventures de Claude Conseil https://clermont-filmfest.org/court-particulier-les-mysterieuses-aventures-de-claude-conseil/ Tue, 03 Dec 2024 15:02:00 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66976

Chaque mois, on décortique un court métrage en compagnie d’un intervenant.

Au programme : projection, analyse et discussion !

Court particulier : Les Mystérieuses Aventures de Claude Conseil (Paul Jousselin et Marie-Lola Terver, 2023, 24 min)

Claude Conseil vit une retraite paisible avec son mari dans une maison au milieu des bois. Elle occupe son temps à écouter et enregistrer les oiseaux.

Un soir de printemps, d’incessants et énigmatiques appels viennent rompre le calme de la forêt.

Film présenté par les co-réalisateur·rice·s

Bande-annonce


Vendredi 14 février à 18h30

📍 La Jetée – salle de projection
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand

Public : Enfants/ados/adultes

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles (92 places)
Type d’événement : projection, analyse et discussion

𝗥𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 :
📱 04 73 14 73 02
📧 bibliotheque.lajetee@clermontmetropole.eu
🌐 bibliotheques-clermontmetropole.eu

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Projection de « 𝘽𝙡𝙤𝙬 𝙊𝙪𝙩 » de Brian De Palma https://clermont-filmfest.org/projection-de-%f0%9d%98%bd%f0%9d%99%a1%f0%9d%99%a4%f0%9d%99%ac-%f0%9d%99%8a%f0%9d%99%aa%f0%9d%99%a9-de-brian-de-palma/ Tue, 03 Dec 2024 14:48:46 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66972

📅Jeudi 30 janvier à 20h15

📍Centre de documentation de La Jetée – salle de projection
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles (92 places)
Type d’événement : projection

𝗥𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 :
☎️ 04 73 14 73 02
 📧bibliotheque.lajetee@clermontmetropole.eu
 🌐bibliotheques-clermontmetropole.eu


𝘽𝙡𝙤𝙬 𝙊𝙪𝙩 de Brian De Palma (Thriller / Film à énigme / 1981 / 88 min)

Synopsis :

Un soir, dans un parc, Jack Terry, ingénieur du son, enregistre des ambiances sonores pour les besoins d’un film. Il perçoit soudain le bruit d’une voiture arrivant à vive allure. Un pneu éclate. Le véhicule fou défonce le parapet et chute dans la rivière. Il réussit à sauver la passagère, Sally, mais le conducteur périt. Jack apprend qu’il s’agissait de McRyan, candidat à la présidentielle et accepte de taire la présence de la jeune femme dans le véhicule. En écoutant sa bande, Jack est intrigué par un bruit bizarre qui précède l’éclatement du pneu.

Bande-annonce

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L’Heure du doc ​​: 𝘽𝙮 𝙩𝙝𝙚 𝙩𝙝𝙧𝙤𝙖𝙩 https://clermont-filmfest.org/lheure-du-doc/ Tue, 03 Dec 2024 14:27:53 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66967

Mercredi 15 janvier 2025 à 17h30

📍Centre de documentation de La Jetée – mezzanine
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles (19 places)
Type d’événement : projection, analyse et discussion

𝗥𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 :
☎️ 04 73 14 73 02
 📧bibliotheque.lajetee@clermontmetropole.eu
 🌐bibliotheques-clermontmetropole.eu


Un mercredi par mois, le centre de documentation de La Jetée se met à l’Heure du Doc : parce que le cinéma documentaire, c’est aussi du cinéma !

Dans le cadre de la thématique :  Le Bruit qui court- Le son au cinéma du festival du court métrage 2025, le Centre de documentation de La Jetée vous invite découvrir un film documentaire !

By the Throat, de Effi et Amir (2021 / 78 min)

Prenant pour point de départ un contrôle de sécurité à l’aéroport de Tel-Aviv, ce film explore une frontière plus profondément marquée, bien qu’invisible, qui détermine les sons et les mots que nous prononçons. Nous transportons avec nous cette limite, créée par notre langue maternelle, devenant nous-mêmes des checkpoints mobiles, où que nous soyons.

Bande-annonce

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BICI CINÉ CLUB : Ciné-discussion féministe https://clermont-filmfest.org/bici-cine-club-feministe/ Thu, 28 Nov 2024 09:22:09 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66955

Mercredi 11 décembre 2024 de 20h à 22h

📍Cinéma Le Rio,
178 Rue sous les Vignes
63100 Clermont-Ferrand


Tram (Arrêt Les Vignes), Bus (Ligne 3)
Accessible PMR

Modalités d’accès : billetterie en ligne ou sur place le soir-même
Tarif plein : 7€50
Tarif réduit : 5€50 (adhérent·es du Bici Social Crew ou du Rio et toute personne concernée par le tarif réduit tel qu’indiqué sur le site du Rio)

Type d’événement : projection + échanges

𝗥𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 :
☎️ 04 73 24 22 62

🎟️Billetterie en ligne
 📧leriocloud@gmail.com
 🌐cinemalerio.com


Le Bici Social Crew s’associe à Sauve qui peut le court métrage et au Cinéma Le Rio pour proposer une séance spéciale autour de courts métrages aux thématiques féministes. Au programme, 5 courts ayant été diffusés lors de précédentes éditions du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand : « Kleptomami » de Pola Beck, « Beach Flags » de Sarah Saidan, « L’Effort commercial » de Sarah Arnold, « Un corps brûlant » de Lauriane Lagarde et « À mort le bikini! » de Justine Gauthier. A la suite de la projection qui durera environ 1h10, les spectateur·ices qui le désirent seront invité·es à rester un peu avec nous pour échanger autour des films et des ressentis de chacun·e.

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Projection de « Jerk » de Gisèle Vienne https://clermont-filmfest.org/projection-jerk/ Fri, 15 Nov 2024 11:00:06 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66888 La Comédie de Clermont Ferrand vous invite à une projection dans le cadre d’ Actions ! Automne 2024

ℹ️ En savoir plus

📅 Vendredi 29 novembre à 20h

📍 La Jetée – salle de projection

6 place Michel-de-L’Hospital

63000 Clermont-Ferrand

Entrée gratuite et accessible à un public averti.

Réservation conseillée auprès de la billetterie 

𝗥𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 :

📧 billetterie@lacomediedeclermont.com

📱 04 43 55 43 43

Au programme :  JERK de Gisèle Vienne (Horreur / Drame / 2021 / 72 min)

Une adaptation cinématographique de la nouvelle de Dennis Cooper inspirée de faits réels, avec Jonathan Capdeville !

Synopsis :

Au milieu des années 70, Dean Corll, avec l’aide de deux jeunes, David Brooks et Wayne Henley, a assassiné plus de vingt garçons au Texas. Désormais condamné à perpétuité, David Brooks, devenu ventriloque et marionnettiste, nous raconte son histoire depuis sa prison où il a imaginé un spectacle.

Extrait


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Panorama 2025 : focus géographique https://clermont-filmfest.org/panorama-2025-focus-geographique/ Wed, 06 Nov 2024 17:03:32 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=66726 Maabar* – Une traversée dans le jeune cinéma libanais

Bienvenue au pays du miel et de l’encens, dont l’histoire agitée de tragiques soubresauts est difficile à résumer ici. Le Liban a vécu la thawra (révolution) en 2019, la pandémie de COVID-19, l’explosion du port de Beyrouth en août 2020 et une nouvelle agression de l’armée israélienne en 2024. Les lieux de production ont été balayés, la livre libanaise a perdu 95 % de sa valeur et 82 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Face à cette situation, les artistes demeurent et se réinventent en dépit de tous ces obstacles. Pour un pays d’une superficie un peu inférieure à celle de deux départements français de taille moyenne (10 452 km2), le septième art libanais a pris dans les dernières années une ampleur et une portée étonnantes. Le nombre de réalisateur·rice·s va croissant, chacun·e pétri·e de ses propres expériences et références. En résulte un mélange de genres et de styles issus d’un pays cosmopolite où se brassent cultures et idées, où les coproductions internationales et l’identité multiple des réalisateur·rice·s, souvent ballotté·e·s entre deux pays, sont autant de facteurs qui favorisent la créativité.


Trois programmes du focus montrent cette vitalité, proposant de nouvelles idées pour faire du cinéma, partager des films et surtout retrouver des espaces perdus. Quasi exclusivement tournées sur la dernière décennie, nombre de ces propositions sont portées par des femmes. Par exemple, Dania Bdeir et son film Warsha (photo 1) avaient bouleversé le festival en 2021. Également primé à Sundance, son court métrage magnifie les circonvolutions de ce migrant syrien au-dessus de Beyrouth. Suspendu à une immense grue, le voilà enfin libre.

Dans des conditions précaires, la jeune génération de cinéastes qui ne se résout pas à l’exil se replie sur des techniques peu coûteuses, telles que la vidéo. C’est ainsi que toute une culture d’art vidéo, à la croisée des chemins entre cinéma expérimental et documentaire, s’est instaurée au Liban. Des artistes comme Waël Noureddine explorent cette voie. Avec Ça sera beau (From Beirut with Love) (photo 2), il met en œuvre montage cinétique, collage calligraphique, mosaïque musicale, pour servir sa conception héroïque de l’image : « Une caméra est dangereuse, lorsqu’on fait des images, on les fait « pour l’éternité », c’est une responsabilité que de faire des images ».  Avec Pasolini au cœur et F. J. Ossang pour la bande-son, le film irradie et résonne douloureusement avec l’actualité.

Inédit au festival, Les Chenilles (photo 3) des sœurs Michelle et Noel Keserwany, a été récompensé par l’Ours d’or au festival de Berlin en 2023. Inspirées par les conditions difficiles du travail des femmes dans les soieries françaises du XIXe siècle au Levant, et notamment au Mont-Liban, les Keserwany créent une histoire contemporaine qui aborde également le sujet de l’émigration.

Ely Dagher a reçu la Palme d’Or à Cannes en 2015 avec son court métrage Waves ’98 (photo 4). En 1998, la capitale libanaise est pleine d’espoir. Huit années après la guerre civile, elle tente de se reconstruire avec ses habitant·e·s et sa jeunesse en colmatant les blessures et les fissures. Mais une décennie plus tard, l’optimisme semble être retombé, les problèmes urbains se multiplient, la mauvaise santé des bâtiments et l’instabilité constante rongent Beyrouth. C’est dans ce contexte que le cinéaste Ely Dagher a grandi, oscillant entre l’irrémédiable lassitude et l’amour profond qu’il porte à sa ville. Inédit au festival, son film adopte une technique d’animation particulièrement belle, mêlant dessin pur et photographie. Le réalisateur offre un hommage poignant à sa ville, à la fois tant haïe et pourtant tant aimée.

Les vies de Maki, une Éthiopienne, travailleuse immigrée et suicidaire, et Zorro, une actrice au chômage, se croisent lorsqu’une opération de trafic de diamants à Beyrouth déraille. Avec un casting explosif et une mise en scène nerveuse, Maki & Zorro (photo 5) est un film d’action qui surprend. La malice et le rythme que lui insuffle Rami Kodeih, son réalisateur, vont scotcher les spectateur·rice·s à leur siège.

Tout comme avec White Noise (photo 6), on reste proche du film de genre : Said effectue sa première nuit d’agent de sécurité sous le grand pont au centre de Beyrouth. Entre les caïds du coin et un vagabond suicidaire, équipé seulement d’un talkie-walkie et d’une lampe torche, il essaie de prendre son travail au sérieux. Au lever du soleil, la ville l’aura avalé. Coréalisé par Lucie La Chimia & Ahmad Ghossein, ce film a eu une belle carrière en festivals.

Un quatrième programme est entièrement consacré à un ami du festival : Wissam Charaf, sélectionné et primé à de multiples reprises à Clermont, il a été membre du jury national en 2020. Son film, Et si le soleil plongeait dans l’océan des nues, a reçu le prix spécial du jury lors de la dernière édition du festival (photo ci-contre). Autodidacte, Wissam vient du journalisme, il a l’habitude de tourner vite ; ses courts métrages dressent un état des lieux du Liban empli de poésie et ourlé d’un humour absurde et minimaliste tendance Kaurismäki.

Grâce à Oiseaux-Tempête, nous avons eu la chance de faire la connaissance dans Khamsin (Grégoire Orio & Grégoire Couvert, programme Décibels ! Clermont-Fd 2020) de militants et artistes qui ont décidé que la création et l’action devaient l’emporter et ouvrir un cycle plus heureux pour le pays. Cette musique si importante, on vous invite à la découvrir dans un programme Décibels ! entièrement dévolu au Liban.  Nous y trouverons Nadim Tabet qui réunit dans Enfin la nuit (photo 7) les deux figures tutélaires de la scène musicale libanaise : Fadi Tabbal et Charbel Haber. Le film rend hommage au club mythique AHM, les quatre morceaux d’Enfin la nuit accompagnent les images d’une jeunesse beyrouthine qui dansait encore, un mois seulement avant les explosions, dans l’euphorie de nuits de fêtes. 

Joyaux brut sublimé par les images de Vincent Moon, Nâr déploie ses volutes aux premières lueurs du jour tout en haut de l’immeuble Mkaless, cœur palpitant de la musique indépendante beyrouthine (photo 8). La réalisatrice Jessy Mousallem filme des ouvriers agricoles dans la vallée de la plaine de la Bekaa. Son Heart of Sky (photo 9) à une familiarité avec les clips vidéo de The Blaze, il mêle l’électro de Damian Lazarus & The Ancient Moon à une réalisation virtuose.

Un programme Collections est consacré à l’autrice la plus importante de la période : Jocelyne Saab (photo 10). Issue de la bourgeoisie chrétienne beyrouthine, Jocelyne Saab n’en fut pas moins une militante de gauche acharnée. Sa trilogie de Beyrouthraconte « sa » guerre dans des documentaires déchirants. Des fragments du passé remontent à la surface grâce à la puissance créatrice. C’est du côté des femmes, comme souvent, que la mémoire peut redevenir un outil d’analyse et une étape bienfaitrice dans une acceptation de l’impossible résilience. Un second programme Collections, Letters (photo 11), capture formidablement le Liban tumultueux de 2024, sur fond de guerre à Gaza. Le film réunit 18 réalisateur·rice·s qui transforment des récits personnels en réflexions cinématographiques, tissant une mosaïque de résilience et de créativité au milieu des bouleversements régionaux et mondiaux. Il se déploie comme un projet cinématographique collaboratif initié par Josef Khallouf rassemblant tous ces cinéastes libanais·es aux horizons divers. L’initiative commence avec chaque participant·e rédigeant une lettre en réponse à la question : « Que ressentez-vous en ce moment ? »

Le cinéma libanais a le vent en poupe. Mais la grande histoire ne semble pas vouloir le laisse souffler un peu…


*Le Passage


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Panorama 2024 : focus géographique https://clermont-filmfest.org/panorama-2024-eurovisions/ https://clermont-filmfest.org/?p=63236 Eur♀Visions – Les femmes européennes à la caméra

Le public clermontois a pour habitude, chaque année, d’embarquer dans un voyage vers un pays à travers notre rétrospective géographique. Il y (re)découvre une culture, un ton, des histoires du bout du monde à travers des courts métrages inédits ou des coups de cœur passés. Mais on le sait : depuis quelques années maintenant, et l’annonce de la candidature de notre ville, Clermont-Ferrand s’est mise à l’heure européenne. Et même si nous n’avons pas décroché le titre, le festival a décidé de continuer sur cette belle lancée, et ce n’est pas un pays mais un continent entier que nous pourrons parcourir dans ce focus 2024. Et puisque notre rétrospective thématique sera cette année consacrée aux figures féminines fortes, nous nous sommes dit que l’Europe au féminin, ça sonnait bien. Cette sélection de courts métrages, produits entre 2013 et 2023, est un hommage à la diversité du regard féminin sur le monde et à la pluralité du cinéma européen. Chaque film offre une perspective unique, éclairant les aspects de la vie, de la société et de l’humanité, par le prisme des talents féminins.

« P*tain, p*tain, C’est vachement bien, Nous sommes quand même, Tous des Européens » – Arno

22 films, 24 réalisatrices, 25 pays. Les plus attentif·ve·s remarqueront que le Royaume-Uni et la Suisse sont venus s’ajouter aux 20 pays membres de l’Union européenne présents dans ce focus. Ce n’est pas une Europe politique ou une Europe géographique que nous avons choisi de mettre à l’honneur cette année, mais une Europe culturelle. Une Europe plurielle, kaléidoscopique, ouverte sur le monde et profondément ancrée dans son temps. Elle ouvre ses frontières, elle parle d’elle et du reste du monde qui l’entoure, la nourrit et l’enrichit depuis des siècles. Défenseuse enragée de la cause féministe et de ses racines africaines, la réalisatrice Jenn Nkiru, Britannique d’origine nigérienne, jurée labo en 2019, propose avec son Rebirth Is Necessary (prix CANAL+ labo 2018) [1] une expérience sonore et visuelle de haut vol au son du hip-hop et du jazz pour rythmer son exploration de l’afrofuturisme. Plus que jamais : « Black is beautiful ». Le cinéma européen a toujours été le témoin d’un monde qui change, qui bouge, et qui parfois devient monstrueux et grotesque. Ces questions sont au cœur du cinéma de Corina Schwingruber Ilić, réalisatrice suisse. Impressionnante carrière pour ce brûlot anticapitaliste (plusieurs dizaines de prix reçus pour près de 300 sélections en festivals après Clermont 2019), All Inclusive [2] torpille les travers consuméristes de la société actuelle avec un regard plein d’humour, sans le moindre dialogue, et en laissant, sans juger, toute latitude aux spectatrices et spectateurs de se forger leurs propres opinions.

Réka Bucsi nous émerveille avec Symphony no. 42 [3], son film de fin d’études nominé aux Oscars. Avec cette composition virtuose, très musicale, toute en couleurs et en rythme, la réalisatrice hongroise explore les relations entre les humains et la nature, oscillant entre l’absurde et la prise de conscience, toujours avec un humour désarçonnant très personnel. Mais c’est aussi dans son esthétique que le cinéma européen se transforme, expérimente, faisant dialoguer le fond et la forme. Dans Tracing Addai [4], Esther Niemeier dessine ce qu’elle ne peut pas ou ne veut pas montrer, dans une quête de réponses au départ d’un de ses amis d’enfance pour la Syrie. Elle reconstruit des images, des souvenirs, tente de donner forme et sens à ce qui n’en a pas. Dans Love, Dad (primé en 2022) [5], Diana Cam Van Nguyen use des mots et des images pour tenter de reconstruire une relation perdue avec son père. Les lettres se croisent, se complètent et paraissent ne jamais vraiment se trouver, illustrées par de multiples techniques d’animation (2D, découpe, rotoscopie). Un monde qui change et seulement des mots pour essayer de le raconter, c’est aussi ce que raconte Bella de Thelyia Petraki (déjà sélectionnée à Clermont avec Helga Is In Lund) [6]. À la veille de la chute du mur de Berlin, entre documentaire et fiction, une femme raconte la sensation de vertige juste avant le grand saut, le moment où tout va basculer, l’Histoire et l’intime.

« Si on me demande ce qu’est le female gaze, pour moi, c’est partager. » – Céline Sciamma

L’Europe, et des visions de femmes. Si le court métrage peut être considéré comme plus paritaire que son grand frère le long, il n’en est pas moins toujours plus difficile pour les cinéastes de se faire voir, entendre et comprendre par le public. Clermont leur offre cette année le devant de la scène, et donne à voir un cinéma de genres, au pluriel. Le genre cinématographique d’abord : dans Deer Boy [7], un jeune garçon naît avec des bois de cerf, et tente de trouver sa place dans une famille qui le rejette. Sans un mot, le film installe une atmosphère entre rêve et réalité, un univers fantastique et fantasmagorique. Dans Kaksi Ruumista Rannalla (Deux corps nus sur une plage) [8], la réalisatrice Anna Paavilainen convoque un imaginaire commun, des visions entre poésie et cauchemars de Lynch aux grands films de guerre et d’action. Dans Sorry, Not Sorry [9], la Suédoise Julia Thelin convoque les mythes nordiques pour faire changer la peur de camp et nous faire douter : qui est le chasseur, et qui est la proie ? Entre deux genres, celui du conte de fées trop parfait et de la comédie, il n’y a qu’un pas dans Son Altesse Protocole (prix de la presse Télérama 2022) [10]. Aurélie Reinhorn nous entraîne dans un tourbillon d’inattendu et de franche rigolade, suivant le premier jour loufoque d’une employée de parc d’attraction. Mais c’est surtout le genre humain qui se retrouve dans chacun des films de ce focus.

Une plongée dans l’intime et l’universel, des films tournés vers soi et vers les autres, d’une génération à l’autre. Lauréate par deux fois du grand prix de la compétition labo (en 2002 avec Mama et en 2004 avec Diary), la Lituanienne Oksana Buraja excelle à vous transpercer le cœur. Dans Liza, Namo! (Liza, à la maison!) [11], sans repère, elle nous met face à l’enfance d’une fillette qui a su créer son cocon protecteur pour mettre à distance l’âpreté du monde des adultes qui l’entoure. L’acuité de son regard est désarmante, tout autant que la beauté de ses images. Babičino Seksualno Življenje (La Vie sexuelle de mamie) [12], fiction animée d’Urška Djukić et Émilie Pigeard, explore la vie d’une grand-mère, entre rires et larmes. Le film joue de tendresse, illustrant les souvenirs et les petits secrets qui rendent chaque individu unique.

On parle aussi d’amour dans Ensom Cowgirl [13] de la Danoise Gina Kippenbroeck, celui qui vient de se terminer et qu’on ne veut pas laisser partir. Récemment séparée de sa petite amie, une jeune femme se remémore leurs souvenirs ensemble et s’isole du monde extérieur, restant seule avec sa peine. Mais parfois la solution vient de l’extérieur : dans le tout en tension Une sœur (inédit au festival, et que vous pourrez également retrouver en section Polar cette année) [14], une opératrice téléphonique reçoit un étrange appel qui va changer sa vie et celle de la femme au bout du fil.

Vous l’aurez compris, c’est une rétrospective inclusive, ouverte sur le monde et les autres, mouvante et émouvante, drôle et envoûtante, diverse et surprenante, que nous vous proposons de découvrir cette année, à travers les talents de 24 cinéastes, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Alors, qu’importe si Clermont n’a pas été couronnée capitale européenne de la Culture : elle est déjà la reine du court européen chaque année, au cœur de l’hiver. Et nous le fêterons comme il se doit en février 2024 avec vous !

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