Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org Festival du court métrage de Clermont-Ferrand | 31 Janv. > 8 Fév. 2025 Mon, 10 Jun 2024 13:34:01 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.5 https://clermont-filmfest.org/wp-content/uploads/2017/10/lutin-sqp-1-300x275.png Clermont ISFF https://clermont-filmfest.org 32 32 Offre de mission service civique : Promotion du festival et médiation autour du court métrage auprès du jeune public https://clermont-filmfest.org/service-civique-jeune-public/ Mon, 10 Jun 2024 13:06:01 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=61300 Au sein de l’association Sauve qui peut le court métrage.

L’association SAUVE QUI PEUT LE COURT METRAGE organise chaque année le festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Le festival accueille plus de 165 000 spectateurs mais également plus de 3 600 professionnel·le·s venu·e·s du monde entier pour le plus grand évènement dédié au genre. Notre festival du court métrage est la plus importante manifestation cinématographique mondiale consacrée à ce format. C’est un véritable lieu de rencontre et de croisements de différents horizons. Environ 21% des entrées de notre festival sont assurées par les entrées Jeunes publics. Cette immense popularité auprès des enfants s’explique par le lien fort que l’association tisse avec son territoire tout au long de l’année.


En quelques mots

Cette mission consiste à sensibiliser les enfants, à aiguiser leur œil ainsi que leur sens critique pour devenir des spectateur·rice·s aguerri·e·s aux images en proposant de nombreux ateliers tout au long de l’année.

Objectifs

Notre mission contribue à l’ouverture culturelle et à l’émancipation des jeunes publics et leurs accompagnants à travers le développement de leur sensibilité, de leur créativité et de leur esprit critique et citoyen. Nous favorisons l’accès aux œuvres, la rencontre avec les artistes et les pratiques artistiques. Cette mission s’intègre donc pleinement dans les objectifs principaux de l’association qui sont la défense et la promotion du cinéma pour tous les publics, dès le plus jeune âge. Plus largement, cette mission permet au ou à la jeune volontaire d’acquérir une expérience humainement enrichissante et de découvrir à sa manière la mise en place de dispositifs d’éducation aux images, de médiation envers les publics jeunes et plus largement l’organisation d’une manifestation culturelle.

Actions

Dans ce cadre, le ou la volontaire sera aux côtés du coordinateur des programmes Jeunes publics et il·elle pourra ainsi prendre part aux différentes étapes de l’organisation des diverses actions attachées à la promotion de ces programmes. Dans cette optique, le ou la volontaire pourra être force de proposition dans la constitution des programmes du prochain festival et viendra en support pour l’organisation des séances et rencontres lors du festival. Il·elle aura également pour tâche :

  • d’aider à la préparation de rencontres et d’ateliers de sensibilisation à la réalisation de créations audiovisuelles
  • de présenter des séances de projections destinées aux jeunes publics (petite enfance)
  • d’accompagner la mise en place du dispositif « Passeurs d’images » en Auvergne
  • de participer aux actions de « Circuit court » pour les jeunes publics et faire de la médiation auprès de ces derniers

Localisation de la mission

La Jetée
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand


Profil : 1 volontaire âgé·e de plus de 18 ans

Public bénéficiaire : enfants

Période : 8 mois (à partir du lundi 2 décembre 2024)

Contrat : 28h/semaine (flexible)

Gratification : 619,83€/mois


📧 Contact pour envoi des candidatures : Possibilité de postuler via le site de l’agence service.civique.gouv ou bien d’envoyer un mail à info@clermont-filmfest.org ou encore à Bertrand Rouchit / b.rouchit@clermont-filmfest.org

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Offre de mission service civique : Animer les missions de médiation du Pôle d’éducation aux images https://clermont-filmfest.org/service-civique-pole/ Mon, 10 Jun 2024 13:06:01 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=65852 Au sein de l’association Sauve qui peut le court métrage.

L’association SAUVE QUI PEUT LE COURT METRAGE organise chaque année le festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Le festival accueille plus de 165 000 spectateurs mais également plus de 3 600 professionnel·le·s venu·e·s du monde entier pour le plus grand évènement dédié au genre. Notre festival du court métrage est la plus importante manifestation cinématographique mondiale consacrée à ce format. C’est un véritable lieu de rencontre et de croisements de différents horizons. Au-delà de la manifestation, l’association poursuit son travail de défense et de promotion du court métrage en formant les spectateur·rice·s de demain. En étant labellisé pôle régional d’éducation aux images, l’association œuvre à la sensibilisation et à l’éducation artistique au cinéma et à l’audiovisuel en proposant de nombreuses formations et en appliquant de nombreux dispositifs nationaux et régionaux sur le territoire auvergnat.


En quelques mots

Le·la volontaire contribuera à la poursuite des actions du Pôle d’éducation aux images sur le territoire auvergnat.

Objectifs

Notre mission contribue à l’ouverture culturelle et à l’émancipation des publics jeunes et leurs accompagnants à travers le développement de leur sensibilité, de leur créativité et de leur esprit critique et citoyen. Nous favorisons l’accès aux oeuvres, la rencontre avec les artistes et les pratiques artistiques. Cette mission s’intègre donc pleinement dans les objectifs principaux de l’association qui sont la défense et la promotion du cinéma pour tous les publics, dès le plus jeune âge. Plus largement, cette mission permet au·à la jeune volontaire d’acquérir une expérience humainement enrichissante et de découvrir à sa manière la mise en place de dispositifs d’éducation aux images, de médiation envers les publics jeunes et plus largement l’organisation d’une manifestation culturelle.

Actions

Le ou la volontaire aura notamment l’opportunité d’être force de proposition sur la mise en place de manifestations pour le réseau des pôles de l’éducation à l’image et animer des rencontres, des projections et des ateliers d’éducation à l’image. Il/elle pourra :

  • participer à la rédaction et à l’animation des différents supports de communication liés au pôle de l’éducation à l’image en Auvergne (site FOCALES, blog ressource TRANSMISSION IMPOSSIBLE, réseaux sociaux)
  • aider à la préparation de la rencontre nationale des pôles d’éducation à l’image
  • accompagner la mise en oeuvre de la programmation des séances spéciales « Réalités immersives » » » durant le festival.

Localisation de la mission

La Jetée
6 place Michel-de-L’Hospital
63000 Clermont-Ferrand


Profil : 1 volontaire âgé·e de plus de 18 ans

Public bénéficiaire : enfants, adolescent·e·s, jeunes adultes

Période : 8 mois (à partir du lundi 4 novembre 2024)

Contrat : 28h/semaine (flexible)

Gratification : 619,83€/mois


📧 Contact pour envoi des candidatures : Possibilité de postuler via le site de l’agence service.civique.gouv ou bien d’envoyer un mail à info@clermont-filmfest.org ou encore à Sébastien Duclocher / s.duclocher@clermont-filmfest.org

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Retour d’expérience : résidence d’écriture de scénario à Moulins 2024 https://clermont-filmfest.org/retour-dexperience-residence-moulins-2024/ Fri, 17 May 2024 14:25:44 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=65542 Rencontre avec Bertille Z et Hekuran Isufi, tou·te·s deux réalisateur·rice et scénaristes.

En 2024, pour la sixième édition de la résidence, ce sont Hekuran Isufi et Bertille Estramon qui se sont installés au printemps pour 6 semaines dans les locaux du Musée de l’Illustration Jeunesse à Moulins.

Ces deux cinéastes intimement liés au territoire avaient été sélectionnés et répérés en compétition au festival du court métrage avec leurs films de fin d’études.

Bertille Estramon avait présenté en 2021 son court métrage Chienne en compétition internationale. Elle est venue à Moulins pour écrire le scénario de son projet La Folie douce, une fiction autour de la question de l’appartenance, de l’adhésion ou pas à un groupe.

Hekuran Isufi avait quant à lui remporté le prix SACD de la meilleure première œuvre de fiction lors du festival 2023 pour son court métrage I Kemi Varros Baballarët (On a enterré nos pères). Il travaillera à l’écriture de son projet intitulé Le Ciel tombera mais d’abord tu danseras autour d’un jeune homme qui doit organiser les fiançailles de sa sœur… mais où tout ne se dérourela pas comme prévu.

La résidence est l’occasion pour les cinéastes de développer l’écriture de leur court métrage en s’appuyant sur un accompagnement personnalisé par des professionnel·le·s du secteur.


« Ce que je recherchais avant tout, c’était un cadre. Parce que je sais que sans cadre, j’ai beaucoup de mal à écrire. Être en résidence, dans une ville que je ne connaissais pas, sans mes amis et sans mes proches, où je n’étais là vraiment que pour écrire, c’était une opportunité exceptionnelle pour finir ce scénario, plus vite que prévu et beaucoup mieux que prévu. Parce que je n’aurais jamais pu travailler comme ça ailleurs. »

Hekuran Isufi
« Ce qui est parfait, c’est que les deux intervenantes sont hyper complémentaires dans ce processus.
Pascale Faure va avoir un regard beaucoup plus large, plus global, sur le propos, sur ce qu’on raconte vraiment avec cette histoire. Et Marie Belhomme arrive dans un deuxième temps, en étant très technique, très forte sur les détails.
Concrètement, c’est grâce à Pascale que j’ai pu transformer mes personnages et réorienter mon propos. Faire un film demande tellement d’endurance et d’énergie que si ce n’est pas un sujet qui nous colle totalement à la peau, ça va être compliqué de tenir sur la durée.
Lors de nos discussions, elle a soulevé des questions de fond qui m’ont permis de faire ressortir des envies, des motivations. Je me suis autorisée à franchir le pas et à partir dans des directions où je n’osais pas aller jusque-là.« 

Bertille Z

Bonjour, Pourriez-vous vous présenter rapidement ?

Hekuran Isufi : Bonjour, je m’appelle Hekuran. J’ai réalisé deux courts métrages, sélectionnés à Clermont-Ferrand en compétition nationale. Le premier, en 2023, s’intitule I Kemi Varros Baballaret (On a enterré nos pères) (ndlr : il a obtenu le Prix SACD de la meilleure première œuvre de fiction). C’est mon film de fin d’études à la Cinéfabrique. L’histoire d’un jeune expatrié, en vacances dans sa famille au Kosovo, qui demande à se recueillir sur la tombe de son père avant de rentrer en France. En 2024, c’était Dom Juan, réalisé dans le cadre d’une commande lancée par le théâtre des Célestins de Lyon, autour des spectacles de leur programmation. Et là, je travaille sur mon prochain court métrage, Le Ciel tombera, mais d’abord tu danseras !, qui va bientôt entrer en production j’espère.

Bertille Z : Bonjour, je m’appelle Bertille. J’ai présenté Chienne au festival de Clermont-Ferrand 2021, en compétition internationale, l’année du festival en ligne à cause du virus…. C’était mon film de fin d’études de l’Institut des Arts de Diffusion de Louvain-la-Neuve, en Belgique. L’histoire d’une jeune femme violée, qui part à la recherche de son agresseur : un film autour du sentiment d’injustice, avec un personnage féminin vraiment puissant. Entre-temps, j’ai autoproduit un autre court métrage qui va bientôt sortir, Fuir. Et là, je suis en train d’écrire un nouveau film que j’espère tourner bientôt, La Folie douce.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la naissance du projet, ce qui vous a donné envie de travailler sur ce thème ?

HI : Ce film est inspiré d’une histoire familiale. L’idée m’est venue alors que je devais m’occuper de la machine à fumée et des feux d’artifice, au cours des fiançailles de ma sœur. Et du coup, le scénario s’inscrit littéralement dans ce contexte. C’est un mec qui doit s’occuper de la machinerie utilisée traditionnellement au moment de la première danse, lors des cérémonies de fiançailles Kosovares. Sauf que c’est le chaos total et que sa sœur, la fiancée, est furieuse. Et le frère prend conscience à cette occasion d’un héritage religieux, culturel et familial qui le dépasse. Mais il ne faut pas que j’en dise trop quand même !
Comme dans mon précédent film, je joue énormément avec le rythme des situations et l’énergie des personnages.

BZ : L’idée du film me vient de deux envies très fortes. La première est de travailler avec des personnes sourdes, et même maintenant d’écrire un rôle principal pour un jeune personnage sourd. Un sujet extrêmement important pour moi. J’effectue un apprentissage intensif de la langue des signes, qui me passionne depuis un exercice filmé réalisé dans le cadre de mes études. Et je suis également fortement impliquée auprès des jeunes, en tant qu’éducatrice spécialisée avec de jeunes sourds, ou coach enfants sur des tournages.

La seconde envie consiste à ancrer l’histoire dans un lieu qui m’a fascinée quand je l’ai découvert l’année passée, dans une station de ski. La Folie douce est un restaurant / bar / boîte d’altitude hyper branché, basé sur un concept ciblant une population très guindée et très riche. C’est une énorme machine qui emploie chaque année huit cents saisonniers de douze nationalités différentes, répartis sur sept sites différents, avec des conditions de logement et de travail assez sommaires. Mon entrée dans ce monde va se faire grâce aux yeux de mon personnage sourd, qui va vivre sa première journée de travail.

Et ce qui m’intéresse plus particulièrement d’explorer ici, c’est à la fois la proximité entre deux populations, vacanciers fortunés et travailleurs précaires qui ne se seraient jamais rencontrés ailleurs et le mélange travail/fête non-stop. L’idée est que le regard naïf du personnage de Malcolm sur ce monde à priori très branché mais extrêmement codé, porteur d’une violence systémique destructrice, va amener le spectateur à se questionner sur où se situe vraiment la folie douce.

Vous avez été sélectionné·e·s au festival du court métrage de Clermont-Ferrand avec vos films de fin d’études. Comment ce projet s’inscrit-il dans vosparcours de cinéastes ?

HI : Pour mon premier court, j’ai énormément travaillé le fond. C’est un film lent, en plans fixes, qui parle de choses très personnelles. Sur le Kosovo, un pays marqué par la guerre, par son passé, un passé qui pèse sur la jeune génération qui n’a pas vécu la guerre en tant que telle, mais en subit les conséquences. Et sur l’immigration, en questionnant celles et ceux qui sont partis et veulent revenir et les autres, qui sont restés, mais veulent partir. 
Pour Dom Juan, j’ai énormément travaillé la forme, en partant à contre-courant de ce que j’avais fait précédemment, en me détachant de l’intime. C’est une épopée dans un quartier de Lyon, autour de deux vendeurs à la sauvette au rythme de vie survolté. Il y a énormément de mouvements de caméras, des dialogues incessants entre les protagonistes, en différentes langues, avec de longs plans séquences et un montage frénétique.
Et là, pour celui que j’écris, je pioche un peu le meilleur des deux. Je prends le fond du premier en abordant un sujet très personnel. Avec la forme du deuxième, qui m’intéresse beaucoup plus, qui correspond mieux à mon style de cinéma. J’espère que c’est mon dernier court, parce que j’aurai un peu exploré tout ce que je souhaitais avec ces 3 premiers films.

BZ : De par mon parcours, cela fait très longtemps que j’ai envie de réaliser un film porté par des personnages sourds, mais je n’osais pas vraiment me lancer complètement.
D’un point de vue formel, j’y réfléchis depuis un moment, et déjà dans Chienne, il y avait très peu de dialogues, par exemple.
Mais là, je veux aller encore plus loin dans cette démarche, pour rendre compte de cet univers à l’écran, un exercice passionnant en termes de narration de de mise en scène.

Cette écriture se construit en résidence à Moulins. Qu’est-ce qui vous a motivé à candidater ?

HI : Ce que je recherchais avant tout, c’était un cadre. Parce que je sais que sans cadre, j’ai beaucoup de mal à écrire. Être en résidence, dans une ville que je ne connaissais pas, sans mes amis et sans mes proches, où je n’étais là vraiment que pour écrire, c’était une opportunité exceptionnelle pour finir ce scénario, plus vite que prévu et beaucoup mieux que prévu. Parce que je n’aurais jamais pu travailler comme ça ailleurs.

BZ : J’étais dans une motivation similaire. C’était vraiment un besoin de cadre. Je vis à Bruxelles où je connais beaucoup de monde, où je travaille sur pas mal de tournages en tant que coach enfant et c’est très compliqué de m’extraire du rythme de mon quotidien pour me mettre dans cette transe nécessaire à l’écriture. C’est beaucoup plus simple dans un endroit qu’on ne connaît pas, où la seule mission à accomplir est de produire un scénario. Au bout du deuxième jour, naturellement, j’ai senti que j’avais basculé dans cet état où seul importe d’écrire, sans se préoccuper du reste.
Je savais que c’était nécessaire à ce moment-là du projet, pour effectuer la première étape qui est toujours la plus difficile pour moi : la sortie de terre. Et oui, ça a vraiment porté ses fruits !

C’est la première fois que vous participez à une résidence d’écriture ?

BZ : Moi, oui.

HI : À La Cinéfabrique, j’ai participé à des travaux d’écriture accompagnés par un intervenant, mais en visio, jamais physiquement en résidence.

À quelle étape de la construction du récit étiez-vous en arrivant à Moulins ?

BZ : J’avais candidaté avec quelques pages, une simple idée de film qui me trottait dans la tête depuis quelques mois. C’était en septembre. Entre-temps, j’ai travaillé sur trois tournages et du coup, je n’avais touché à rien de plus avant d’arriver. J’attendais la résidence avec hâte pour pouvoir vraiment m’y mettre à fond. C’était vraiment le tout, tout début de l’écriture pour moi et comme je l’ai dit tout à l’heure, Moulins a véritablement permis au scénario de sortir de terre.

HI : Moi, c’est assez drôle. J’avais une version dialoguée avant de postuler. Et j’ai vu que pour le dépôt, il fallait avoir un synopsis détaillé. Du coup, j’ai repris mon projet et j’ai rédigé un séquencier pour tenter la résidence. Au final, ça m’a beaucoup aidé parce que j’ai eu un autre point de vue sur mon scénario. J’étais très avancé dans l’écriture en arrivant, mais je commençais à peiner, je n’arrivais plus à prendre de recul : j’avais donc un besoin urgent de regards extérieurs.

Quand vous arrivez, vous vous fixez un objectif pour les six semaines à venir, vous vous dites…

HI : Il faut que le scénario soit bouclé, qu’il y ait une note d’intention, et un mood board – que je n’ai pas eu le temps de concevoir, mais en même temps, Je ne suis pas très fan de mood board – afin d’être vraiment prêt pour envoyer une demande d’aides financières. J’y suis presque, il me faut encore une petite semaine je pense, mais avec mes producteurs maintenant, quand je rentrerai à Lyon.

BZ : Moi, mon objectif, c’était d’arriver à une première version dialoguée. Et c’est ce que j’ai fait. Ce n’est certainement pas une version définitive. Mais il faut toujours avoir cette version zéro, avec énormément de défauts, et partir de cette base pour bâtir le reste. Et là, ça y est, je l’ai.

Par rapport à ce qui était dans vos têtes au début, comment le projet s’est transformé ?

BZ : La grande transformation, chez moi, c’est le personnage principal. À la base, c’était une fille fragilisée et traumatisée qui arrivait à la Folie douce. Et c’est par son regard qu’on rentrait dans ce monde. Là, j’ai fait bouger mes personnages. Cette fille est devenue un personnage secondaire maintenant. Et le nouveau personnage principal est son opposé : c’est désormais un sourd, au caractère naïf, qui va découvrir cet univers.

HI : Moi, c’est au niveau de la structure qu’il y a eu des changements. Lors des premières lectures, les deux intervenantes ne comprenaient pas trop les sentiments des personnages. Pour elles, il existait un gouffre entre ce que je racontais du film à l’oral et ce qu’elles découvraient dans le scénario. Pareil, je leur décrivais une ambiance chaotique, voire même totalement « bordélique », mais ça ne l’était pas franchement au niveau de la narration. Comme si les personnes, les situations et les enjeux n’étaient pas les mêmes.
Du coup, j’ai retravaillé beaucoup de dialogues, où les gens se coupent sans cesse la parole. Et j’ai créé beaucoup plus de mouvements, en décrivant vraiment les séquences comme j’imaginais les filmer. Cela fait pas mal de changements au final, tant dans la structure que dans la forme. Mais le fond de l’histoire, je ne l’ai pas trop touché.

Vous dites que les intervenantes vous ont permis de comprendre ce qu’il était nécessaire de transformer dans vos scénarios. Comment avez-vous été accompagné·e·s ?

HI : La première semaine, on a travaillé avec Pascale Faure, qui nous a fait des retours sur le scénario, de façon plutôt globale. Et puis on a eu deux semaines pour récrire librement au vu de ses retours et des pistes de travail proposées. Ensuite, on a eu une autre intervention avec Marie Belhomme, qui m’a énormément aidée en s’intéressant vraiment aux détails.
C’était sur la fin, j’avais besoin de ça. Elle a littéralement sorti mon scénario qui faisait trente pages, elle avait pris des notes sur tous les détails, sur tout ce qui selon elle, ne fonctionnait pas. Et moi, soit je prenais, soit je laissais. J’ai beaucoup appris, et c’était très utile d’avoir ce temps avant la fin de la résidence. Je leur ai envoyé une autre version en fin de semaine dernière et j’ai reçu un retour hier. Belle conclusion pour ce séjour !

BZ : Mêmes interventions pour moi, mais j’étais vraiment au tout début du projet. Une période dans l’écriture toujours très fragile. Où il faut faire extrêmement attention aux retours, jusqu’à ce qu’on trouve vraiment LE truc et qu’on saisisse l’essence du film. Ce qui est parfait, c’est que les deux intervenantes sont hyper complémentaires dans ce processus.
Pascale Faure va avoir un regard beaucoup plus large, plus global, sur le propos, sur ce qu’on raconte vraiment avec cette histoire. Et Marie Belhomme arrive dans un deuxième temps, en étant très technique, très forte sur les détails.
Concrètement, c’est grâce à Pascale que j’ai pu transformer mes personnages et réorienter mon propos. Faire un film demande tellement d’endurance et d’énergie que si ce n’est pas un sujet qui nous colle totalement à la peau, ça va être compliqué de tenir sur la durée.
Lors de nos discussions, elle a soulevé des questions de fond qui m’ont permis de faire ressortir des envies, des motivations. Je me suis autorisée à franchir le pas et à partir dans des directions où je n’osais pas aller jusque-là.

Est ce qu’il y a eu d’autres rencontres pendant la résidence qui vous ont permis d’avancer sur vos projets ?

HI : Pour moi, c’était assez compliqué, car le film est très personnel. Donc je n’en avais pas vraiment besoin. J’ai puisé dans les relations avec mes proches, ma famille.

BZ : Déjà, on a bénéficié d’un accès à la base de données de Sauve qui peut le court métrage et on a récupéré des listes de films en relation avec les thèmes que l’on aborde.

HI : Ha oui, j’en ai vu pas mal aussi.

BZ : Ensuite, j’ai eu un contact avec une personne qui a travaillé très longtemps en tant que saisonnier dans les Alpes, ce qui m’a beaucoup aidée pour écrire. Je pensais exagérer certains aspects, quand je parlais des conditions de travail ou d’hébergement notamment. Mais j’ai découvert en discutant que j’étais loin du compte, que je pouvais relater les situations auxquelles je pensais. Et j’ai rencontré Fabienne Jacquy (ndlr : traductrice en langues des signes qui intervient lors des débats au festival du court métrage). On a beaucoup échangé, c’était très riche et en plus, grâce à elle, j’ai pu côtoyer un jeune sourd non implanté âgé de 20 ans qui habite à Clermont-Fd. Ce qui nourrit fortement les caractéristiques de mon personnage principal.

Et là, quelles sont les prochaines étapes ? Pouvez-vous dès à présent envoyer un dossier pour demander des financements ?

HI : Un dernier temps de travail est nécessaire avec mes producteurs avant les dépôts de dossier auprès de financeurs. On poursuit notre collaboration avec Adèle Galliot et Florian Séjourné, étudiants avec moi à la Cinéfabrique, qui ont créé Tchik Tchik Production.
Il faut bien fignoler la note d’intention, apporter quelques détails sur le scénario, préparer un mood board d’ici juin juin pour solliciter une demande d’aide à la production auprès de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Comme j’adore filmer dans Lyon et que tous les amis avec lesquels je tourne sont Lyonnais, je rêve de faire ce film à Lyon avec eux. Toute l’histoire se passe dans une salle de mariage, on pourrait donc tourner n’importe tout, mais j’ai ces préférences de lieu et d’équipe.

BZ : Le projet est moins avancé pour moi. Il faut encore effectuer un gros bloc d’écriture pour avoir un scénario vraiment abouti. L’idée serait de déposer un dossier pour une aide à la production en Belgique en septembre. J’ai un producteur belge qui m’accompagnera sur ce tournage et on va faire une coproduction avec la France pour tourner dans les Alpes. Il faudra qu’on continue d’échanger sur ce sujet après la résidence, que vous m’aidiez à rencontrer des producteurs français.

HI : Mes producteurs peut-être !

Vous avez passé six semaines dans une ville que vous ne connaissiez pas. Comment s’est passée la vie au Musée de l’Illustration Jeunesse ?

BZ : Franchement : trop bien ! Le cadre est incroyable, on loge dans un appartement situé dans le MIJ, un ancien hôtel particulier, avec un très bel accueil et une grande disponibilité de la directrice, Yasmine Laïb-Renard, et de son équipe. Et finalement, la colocation s’est très bien passée ! On a chacun fait notre vie, on a des rythmes différents, Hekuran écrit la nuit et moi le matin, mais on est quand même devenus des potes ! Surtout que Moulins, c’est vraiment la bonne taille de ville pour écrire. Il y a moins de distractions qu’à Bruxelles, on peut faire nos petites courses à pied, on est à dix minutes du fleuve, on peut faire des grandes balades. C’est hyper agréable, ce mix ville-nature. Je n’ai pas ça chez moi. Pour écrire, c’est tellement ressourçant.

HI : Tout pareil que Bertille, j’ai adoré le cadre et l’accueil bien sûr, avec un gros coup de cœur pour les balades au bord de l’eau, puisque j’ai énormément marché en réfléchissant au scénario. On est très proche de la nature, beaucoup plus qu’à Lyon.

À Moulins, il y a aussi une structure qui s’occupe de son, de musique, de bruitages. Avez-vous pu commencer à réfléchir à ces aspects avec le responsable, Théophile Collier ?

BZ : Les Studios Palace, c’est un lieu incroyable pour travailler sur la post-production son, encore plus avec leurs nouveaux espaces. On y a organisé une projection de nos films dans l’auditorium, suivie d’une rencontre avec le public.
Mais clairement, je n’étais pas assez avancée dans mon travail d’écriture pour déjà penser cet aspect. C’est vraiment quelque chose que j’aurais adoré faire avec Théophile, surtout pour ce film où il y a un personnage principal sourd, une ambiance de neige, donc plein de prétextes pour s’amuser au son. Mais malheureusement, il fallait que je me concentre sur la rédaction du scénario.

HI : J’étais plus avancé dans l’écriture, mais tout de même pas encore prêt à travailler le son. Sur mes films précédents, j’ai vu cette partie avec une amie qui a fait la Cinéfabrique aussi. On réfléchira donc à ça ensemble, beaucoup plus tard. Mais les Studios et l’accueil de Théophile sont hyper importants dans le cadre de la résidence, pour échanger, rencontrer du monde, se divertir.

Propos recueillis par Stéphane Souillat le jeudi 11 avril 2024

Ce projet de résidence est possible grâce à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Allier, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, le Ministère de la Culture et le CNC.


En savoir plus sur la résidence d’écriture de scénario court et long métrage

L’association Sauve qui peut le court métrage et les Musées départementaux de l’Allier ont organisé durant les mois de mars et avril 2023 (sur 6 semaines consécutives) à Moulins, une résidence d’écriture de scénario de court métrage de fiction, cofinancée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le CNC, et en partenariat avec Les Studios Palace avec pour objectifs :

  • Accompagner la création cinématographique.
  • Ancrer sur le territoire régional des auteur·rice·s remarqué·e·s en leur faisant découvrir les aides à la création proposées et les ressources locales (décors, prestataires, dispositifs d’aide, etc.).

Cette sixième résidence était ouverte aux réalisateur·rice·s francophones dont l’œuvre a été sélectionnée au festival du court métrage de Clermont-Ferrand entre 2021 et 2023, dans une des trois compétitions (nationale, internationale, labo) ou dans un programme hors-compétition (Jeunes publics, Films en Région, Regards d’Afrique, Pop-Up), ainsi qu’aux réalisateur·rice·s soutenu·e·s par le Fonds d’aide à la production cinéma et audiovisuelle (FACCAM) pour un court métrage sur les 3 dernières années.

MOYENS MIS À DISPOSITION
  • Une bourse d’écriture de 3 000 € versée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes en début de résidence.
  • Un accès aux connaissances et contacts des personnels des Musées départementaux (Musée de l’Illustration Jeunesse, Maison Mantin, Musée Anne-de-Beaujeu) et du réseau Lecture publique : personnels scientifiques et techniques, médiateurs, conférenciers…
  • Un accès privilégié aux collections des musées en lien avec le conservateur et le responsable scientifique et aux ressources de la médiathèque départementale de l’Allier.
  • Un accès au centre de documentation de La Jetée, centre unique au monde avec 155 000 courts métrages disponibles, 5 000 longs métrages, une documentation papier spécialisée sur le cinéma, l’intégralité des archives de l’INA, etc.
ACCOMPAGNEMENTS PROFESSIONNELS

Les intervenantes en écriture travaillent avec les résidents, à la fois à Moulins et en visioconférence.

Les membres de Sauve qui peut le court métrage répondent également à leurs sollicitations, à Moulins ou à Clermont-Ferrand et les accompagnent lors de repérages de décors et rencontres d’experts thématiques. Stéphane Souillat et Fanny Barrot sont les référents pour l’équipe clermontoise.

Un accompagnement sur-mesure concernant l’écriture de scénario est assuré par Pascale Faure, consultante cinéma court et long métrage, au sein de la société L’Œil en plus et Marie Belhomme, réalisatrice et scénariste.

Chaque résident·e peut aussi échanger avec Théophile Collier sur des pistes de sons et musiques adaptées à leur projet de film.

Yasmine Laïb-Renard et l’équipe des Musées départementaux de l’Allier assurent le suivi au quotidien et la coordination des contacts en local.

Chaque résident·e bénéficie de rencontres spécifiques afin de nourrir son écriture.

En contrepartie des équipements et services offerts, il sera demandé aux résident·e·s de participer à des interventions (rencontres, ateliers… ) sur une demi-journée par semaine maximum.

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La Nuit de l’image européenne 2024 https://clermont-filmfest.org/la-nuit-de-limage-europeenne-2024/ Thu, 16 May 2024 09:13:57 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=65431 Samedi 25 mai 2024
De 15h à minuit
Jardin Lecoq, Clermont-Ferrand
Entrée libre et gratuite

Télécharger le programme [PDF]

Venez jouer, découvrir et vous émerveiller autour de l’image européenne, au cœur du jardin Lecoq.

Clermont-Ferrand est une ville d’image : l’année culturelle est rythmée par de grands événements culturels qui donnent à voir toute la diversité des expressions visuelles. C’est pourquoi La Nuit de l’image européenne propose un moment convivial et festif au cœur du Jardin Lecoq, qui immerge petits et grands dans un bain d’images, du cinéma à l’art contemporain, en passant par les images animées, les performances, la photographie ou la vidéo d’artiste.


Au programme toute l’après-midi

  • Projections de films d’animation : dès 3 ans. Une sélection de Vidéoformes et du Festival international du court métrage.
  • La cabane aux images : Allongé ou assis, découvrez une proposition qui invite à la contemplation.
  • Suivez la piste : en famille. Suivez les indices disposés un peu partout dans le jardin et trouvez la petite surprise finale. Une proposition des volontaires en service civique d’Unis-Cité.
  • Rencontre avec Lina Schobel et Paul Ressl : Les deux artistes allemands ont été sélectionnés dans le cadre d’un programme d’échanges artistiques avec Regensburg, ville jumelle de Clermont-Ferrand située en Bavière. Leur résidence de deux mois se déroule dans le cadre idyllique du chalet Lecoq, l’ancienne maison du gardien rénovée grâce au budget participatif de la Ville.
  • Œuvre du collectif Île/Mer/Froid. Découvrez l’ensemble de formes organiques et praticables réalisé par le collectif Île/Mer/Froid lors d’une résidence, à partir de morceaux d’un séquoia provenant du Jardin Lecoq. Un partenariat avec les Arts en balade et la Biennale d’art contemporain de Saint-Flour Communauté.
  • L’Irlande dans l’Europe. Cette exposition à découvrir sur les grilles du Jardin Lecoq retrace 50 ans d’appartenance de l’Irlande à l’Union européenne.

Ateliers de 15h à 19h

ATELIERS IMAGE ANIMÉE

  • Formes informelles : dès 2 ans. L’artiste Léa Enjalbert invite les petits et les grands à (se) raconter des histoires dans une fresque animée qui prend vie image par image où vous pourrez planter des arbres en guimauve, faire danser une girafe à tête d’ours et donner vie à tout un tas d’autres choses. Une coproduction mille formes et Sauve qui peut le court métrage.
  • Dans les yeux de Georges Méliès : dès 3 ans. Une lanterne magique, une voix et de la musique pour un voyage à travers les contes européens. Une proposition des volontaires en service civique d’Unis-Cité.
  • À vous de tourner : dès 6 ans. Confectionnez les premiers mécanismes de l’image animée avec du papier, quelques couleurs et un peu d’imagination. Une proposition des volontaires en service civique d’Unis-Cité.

ATELIERS IMAGE PHOTOGRAPHIQUE

  • L’éveil des images : dès 3 ans. Composez une image grâce à la technique du cyanotype avec les étudiants et étudiantes de l’École supérieure d’art de Clermont Métropole. Une proposition de la Balise, pôle d’éducation artistique et culturelle de l’ESACM.
  • Stéréophoto : dès 6 ans. Découvrez le secret des images anaglyphes et créez votre propre photo en 3D ! En utilisant plusieurs photographies et des lunettes spéciales, vous verrez votre image apparaître en relief. Une proposition du Frac Auvergne.
  • Dans les pas des époques : dès 7 ans. Muni de votre smartphone, mettez-vous en quête des lieux du jardin représentés sur des photographies d’époque du Jardin Lecoq et immortalisez-les en les cadrant de la même manière. Ouvrages photographiques à gagner. Une proposition de l’Hôtel Fontfreyde-centre photographique, en collaboration avec les Archives Départementales 63.

ATELIERS IMAGE DESSINÉE/IMPRIMÉE

  • Formes et contre formes : dès 3 ans. Créez un inventaire de formes et de contre formes avec les papiers peints par l’artiste et illustratrice Steffie Brocoli. Les créations seront ensuite assemblées afin de réaliser une fresque. Une proposition de l’artiste Steffie Brocoli.
  • Au hasard des formes : dès 5 ans. Activez la roue de l’abstraction et laissez le hasard vous attribuer des formes. Imaginez ensuite une composition colorée et totalement abstraite à partir de ces formes et de plusieurs techniques (découpage, collage, dessin…). Une proposition de la Salle Gilbert-Gaillard, inspirée par l’univers de la peintre Hélène Latte.
  • Sériquadri : dès 7 ans. Imprimez en sérigraphie votre affiche personnalisée de La Nuit de l’image européenne. Une proposition de Briancougar.

JEUX AUTOUR DE L’EUROPE

  • Des étoiles plein les yeux : dès 6 ans. Puzzle, quiz, casque de VR, exposition, photobooth… Venez tester vos connaissances et en apprendre plus sur l’Europe à la veille des élections européennes ! Une proposition du Centre Europe Direct Clermont Puy-de-Dôme.
  • Les petits plats européens dans les grands : dès 7 ans. Un quiz sur les drapeaux et les capitales des pays de l’Union européenne et leurs plats traditionnels ! Une proposition des Jeunes européens Auvergne.
  • Memory Europe : dès 10 ans. Sollicitez votre mémoire pour trouver les cartes correspondantes et répondre aux questions les plus insolites sur les traditions, les cultures et les anecdotes de l’Union européenne ! Une proposition des volontaires en Corps Européen de Solidarité de Concordia.
  • Europe Express : dès 12 ans. Partez à la découverte des pays d’Europe et répondez aux questions pièges pour débloquer d’autres étapes du voyage. Une proposition des volontaires en Corps Européen de Solidarité de Concordia.
  • Chantier Express : dès 14 ans. Un chantier international de bénévoles, qu’est-ce que c’est ? Un challenge ludique pour tester sa réactivité et se préparer à partir en chantier. Une proposition de Caciaura.

Jusqu’au bout de la nuit

  • Pique-nique géant. Coté restauration, l’objectif sera zéro déchet ! Soit en apportant votre vaisselle réemployable, soit avec le concours de l’association Raboule. Sachez également que Les Grandes Tables de la Comédie proposent plats sucrés et salés, sandwichs chauds et smoothies et You bakery des goûters.
  • 20 h 45 : vidéo-clips clap. (Re)découvrez des clips musicaux imaginés ou réalisés en Auvergne. Une sélection réalisée en collaboration avec Biscuit production.
  • 21 h 30 : films européens. Projection sur écran géant de films et vidéos de jeunes réalisateurs et réalisatrices au regard décalé et poétique. Une sélection du Festival international du court métrage et de Vidéoformes.
  • 23 h 30 / minuit : gardens I, BRM + ALCRUD3. Pour cette performance audiovisuelle, Bruno Rodrigues Martins et ALCRUD3 mixent en direct vidéos et sons enregistrés au sein même du Jardin Lecoq par l’artiste portugais lors d’une résidence.

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La Nuit de l’image européenne 2023 https://clermont-filmfest.org/la-nuit-de-limage-europeenne-2023/ Thu, 16 May 2024 07:57:50 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=61077 Samedi 6 mai 2023
De 15h à minuit
Jardin Lecoq, Clermont-Ferrand
Entrée libre et gratuite

Télécharger le programme [PDF]

Venez jouer, découvrir et vous émerveiller autour de l’image européenne, au cœur du jardin Lecoq.

Clermont-Ferrand est une ville d’image : l’année culturelle est rythmée par de grands événements culturels qui donnent à voir toute la diversité des expressions visuelles. C’est pourquoi La Nuit de l’image européenne propose un moment convivial et festif au cœur du Jardin Lecoq, qui immerge petits et grands dans un bain d’images, du cinéma à l’art contemporain, en passant par les images animées, les performances, la photographie ou la vidéo d’artiste.

Au programme toute l’après-midi

● Rencontre avec l’artiste allemand Hans Lankes : sélectionné dans le cadre d’un programme d’échanges artistiques avec Regensburg, ville jumelle de Clermont-Ferrand, il est en résidence pour 3 mois dans le cadre idyllique du Chalet Lecoq, l’ancienne maison du gardien, rénovée grâce au Budget participatif de la Ville.

Urban sketchers de Clermont : Rencontrez ces « croqueur·se·s » aux multiples talents de dessinateur·rice·s, de peintre·esse·s et d’écrivain·e·s.

15h / 16h / 17h30 : projections de films d’animation

Dès 3 ans. Avec Videoformes et le festival du court métrage.

● 16h45-17h15 : live-sketch avec Gabrielle Cornuault
Une artiste, une caméra, un grand écran. Cette performance permettra de suivre pas à pas la construction d’une illustration par la carnettiste et de découvrir quelques- unes de ses astuces.

18h-19h : conférence sur l’histoire de l’image imprimée et de l’estampe
Philippe Hugot, collectionneur d’estampes depuis près de 50 ans et Ben Quêne, directeur du pôle arts graphiques du Bief nous guident dans les univers fascinants de Gutenberg, Dürer, Abraham Bosse, Goya… et dévoilent les enjeux de la production d’images depuis le Moyen Âge, tout en abordant les techniques de l’imprimerie (typographie, lithographie, taille douce et taille d’épargne).

Ateliers de 15h à 19h

ATELIERS IMAGE ANIMÉE

● Sable (é)mouvant : dès 2 ans.
Réalisatrice, scénariste, décoratrice et graphiste, Chaïtane Conversat réalise des images animées à partir d’un matériau particulier : le sable. Une invitation à laisser libre cours à son, imagination. Un atelier coproduit par mille formes et le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand.

● Du son à l’image : dès 3 ans.
Que serait un film sans son, bruitages et dialogues ? Cet atelier proposé par le festival du court métrage propose de créer la bande-son d’un film.

● Les petits papiers : dès 4 ans.
Découvrez la technique d’animation du papier découpé avec Léa Enjalbert. La recette : des feuilles, des ciseaux, un banc-titre et beaucoup d’imagination, par le Far (Filmer l’air de rien) et le Festival international du court métrage.

ATELIERS IMAGE PHOTOGRAPHIQUE

● L’indice mémoire, cyanotypie : dès 5 ans. Réalisez votre propre cyanotype (ancien procédé photographique) représentant des détails du Jardin Lecoq puis, munis d’une carte, tentez de les retrouver et, après un tirage au sort, peut-être de gagner des éditions photographiques. Une proposition de l’Hôtel Fontfreyde – Centre photographique et d’Anthony Duranthon, artiste en résidence aux ateliers Bains d’huile de la Ville de Clermont-Ferrand.

● C’est dans la boîte : dès 6 ans. Réalisez une photographie avec l’incroyable sténopé, ancêtre de l’appareil photo, puis développez-la comme un pro en chambre noire. Une proposition du Frac Auvergne.

ATELIERS IMAGE DESSINÉE/IMPRIMÉE

● Peintures et paravent : dès 2 ans. Guillaumit, artiste plasticien et vidéaste, nous entraîne dans son univers foisonnant habité d’animaux fantastiques, de personnages peu ordinaires et de végétaux rigolos. Empruntez à petits pas le chemin des couleurs pour entrer dans son univers imaginaire. Une coproduction mille formes et Videoformes.

● Laissez parler votre imagination et vagabondez au milieu des étoiles : dès 5 ans. La carnettiste Gabrielle Cornuault invite petits et grands à laisser parler leur imagination avec un crayon et des pinceaux, tout en s’inspirant de la nature environnante ou, pourquoi pas, des étoiles (européennes). Deux ateliers programmés à 15h30 et 17h30. Inscription le jour même au stand du Rendez-vous du carnet de voyage.

● Linogravure : dès 8 ans. Petits et grands sont invités à graver une plaque en linogravure, technique d’impression d’images inventée à la fin du XIXe siècle, afin de pouvoir ensuite l’encrer et l’imprimer. N’hésitez pas à venir avec vos dessins ou idées ! Une proposition du Bief (Ambert).

JEUX AUTOUR DE L’EUROPE

Dès 6 ans

Clermont-Ferrand Massif Central 2028 : Venez à la rencontre des équipes chargées de la candidature de la Ville à la Capitale européenne de la culture. L’occasion de poser toutes vos questions et, peut-être, de devenir ambassadeur du projet.

● Europe Sans Frontières : Qui est incollable sur les pays européens? Participez au puzzle géant, essayez le casque VR et remportez des défis avec le Centre Europe Direct Clermont Puy-de-Dôme ! Avec #ClermontParticipatif : découvrez les projets du 3e Budget participatif de la Ville et votez pour vos préférés. Les projets qui auront le plus de votes seront réalisés par la Ville.

● Carte géante : Testez vos connaissances sur les pays d’Europe avec les Jeunes Européens Auvergne.

● Chantier express : Entraînez-vous à monter des tentes avec Caciaura, projet Études et Chantiers, comme si vous étiez sur un chantier international et faites la photo la plus originale !

● Voyage interculturel : Découvrez les différentes richesses culturelles que l’on peut rencontrer en Europe puis échangez vos impressions avec les volontaires de Concordia Auvergne.

Jusqu’au bout de la nuit

● 19h15 – 21h : concert rock avec Les Cruz Castillo : Pause musicale en attendant la tombée de la nuit avec l’indie pop du groupe Les Cruz Castillo from Durtol, constitué par 3 anciens membres de La Position du Tireur Couché. L’occasion de faire danser petits et grands au son des guitares.

● 19h15 – 21h : pique-nique avec les Grandes Tables de La Comédie : Retrouvez dans le jardin les carrioles des Grandes Tables de La Comédie, des paniers à partager, des goûters gourmands ou amenez votre propre pique-nique. N’oubliez pas votre couverture pour vous installer sur l’herbe !

● 21h15 – minuit : films de jeunes réalisateurs.trices européen.ne.s : Découvrez sur écran géant les films et vidéos de jeunes réalisateurs.trices européen.ne.s au regard décalé et poétique, dont le meilleur film européen 2023. Une sélection du festival du court métrage, de Videoformes et du festival Les Nuits photo (à retrouver à l’Hôtel Fontfreyde – Centre photographique jusqu’au 17 juin).

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Écologies à l’œuvre : les jardins du tiers paysage https://clermont-filmfest.org/ecologies-a-loeuvre/ Thu, 25 Apr 2024 09:00:41 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=65335 Concevoir avec, faire pour le vivant, prendre sa part

Mercredi 15 et jeudi 16 mai 2024
École nationale d’architecture de Clermont-Ferrand
85 rue du Docteur Bousquet
63100 Clermont-Ferrand
Séances de ocurts métrages en plein air
Accès libre et gratuit

Un groupe d’étudiant·e·s de l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand travaille sur une transformation lente, sur plusieurs années autour de l’élaboration d’un plan guide évolutif du jardin de Sabourin. L’élaboration de ce plan guide donnera des orientations et une philosophie aux travaux qui seront effectués dans les années futures.

Le jardin devient un lieu d’expérimentation, où il s’agit de tester les usages. La démarche pédagogique est aussi de « faire » en s’appuyant sur un existant. Ces expérimentations engagent la participation des étudiants de « Design build » et de Laetitia Belala, en charge de l’enseignement, aux côtés de Bertrand Rétif, paysagiste.

Dans le cadre de cet événement et en partenariat avec sauve qui peut le court métrage, deux séances en plein air sont proposées.

Nature(s)

Mercredi 15 mai à 21h30

Durée totale : 99′

(Un entracte sera proposé)

Insoumises

Jeudi 16 mai à 21h30

Durée totale : 85′


Partenaires :

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De Clermont à Cannes 2024 https://clermont-filmfest.org/de-clermont-a-cannes-2024/ Wed, 24 Apr 2024 07:39:09 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=65267 Le 77e festival international du Film de Cannes, qui se tiendra sur la Croisette du 14 au 25 mai 2024, mettra une nouvelle fois en lumière des réalisateur·rice·s dont nous avons pu voir les courts métrages dans la salle Jean Cocteau, ou que nous avons peut-être croisé·e·s dans les rues de Clermont-Ferrand par une froide nuit de février, il y a quelques années. En lice pour la Palme d’or : 19 longs métrages, 11 courts métrages auxquels s’ajoutent de nombreuses programmations intégrées à la sélection officielle (Cannes première, des séances spéciales, des séances de minuit, Un Certain regard), mais aussi les programmations parallèles comme La Semaine de la critique, La Quinzaine des réalisateurs, ou la sélection de l’ACID. 

Voici donc un petit focus : Cannes, vu de Clermont-Ferrand.

Photo © Shochiku Co., Ltd. / Kurosawa prod. / Création graphique © Hartland Villa | Rhapsodie en août d’Akira Kurosawa (1991)

SÉLECTION OFFICIELLE

| LE JURY DE LA SÉLECTION OFFICIELLE COURT MÉTRAGE |

Cette année, ce jury décernera la Palme d’or du court métrage et les 3 prix de La Cinef, sélection du Festival de Cannes destinée aux films d’école. Les cinq membres du jury découvriront les 11 films de la Compétition des courts métrages ainsi que les 18 films de la Sélection de La Cinef. L’actrice belge Lubna Azabal est présidente du jury. On l’a croisée plusieurs fois à Clermont puisqu’elle a joué dans le court métrage Disney Ramallah de Tamara Erde diffusé au festival dans le cadre du panorama Palestine en 2015. Elle a également joué dans J’adore le cinéma, diffusé en 1999 dans le cadre de la compétition internationale du festival. Enfin, elle était membre du jury international en 2007.

Autre membre du jury, passé par Clermont : le réalisateur serbe Vladimir Perišić. Son court métrage de fin d’études Dremano Oko a été diffusé en 2004 dans le cadre de la compétition nationale. À leurs côtés, la réalisatrice, scénariste et productrice Marie-Castille Mention-Schaar siège, quant à elle, depuis de nombreuses années au jury SACD pour le prix de la meilleure première œuvre de fiction dans le cadre du festival de Clermont-Ferrand.

Lubna Azabal, dans le jury international du festival en 2007

Baloji avec son prix lors de la cérémonie de clôture en 2020 (© SQPLCM, Baptiste Chanat) et Gilles Porte lors de la présentation de son film interactif Tantale (© SQPLCM, Juan Alonso)

| LE JURY DE LA SÉLECTION OFFICIELLE POUR LA CAMÉRA D’OR |

Depuis 1978, la Caméra d’or est attribuée à un des premiers films présentés en Sélection officielle, à la Semaine de la Critique ou à la Quinzaine des Cinéastes. Un jury de six personnalités du cinéma sera réuni à Cannes pour décider du lauréat ou de la lauréate de ce prix destiné à encourager la jeune création. Un tandem co-présidera ce jury : l’actrice française Emmanuelle Béart, que les spectateur·rice·s clermontois·es ont notamment pu voir dans Le Dernier Chaperon rouge de Jan Kounen en compétition nationale 1997 puis dans la rétrospective Courts de Contes en 2011, et le réalisateur et auteur-compositeur Baloji. L’artiste pulridisciplinaire a quant à lui été lauréat d’un prix à Cannes l’an dernier pour son premier long métrage Augure, et avait reçu le prix Festivals Connexion à Clermont-Ferrand pour son court métrage Zombies en 2020 en compétition labo. Gilles Porte, réalisateur et directeur de la photographie, fera aussi partie de ce jury : il était à Clermont-Ferrand en 2006 en tant que membre du jury national, puis est revenu en 2019 pour présenter son court métrage interactif Tantale

|EN LICE POUR LA PALME D’OR |

Parmi les longs métrages sélectionnés, nous remarquons 5 réalisateur·rice·s connu·e·s du circuit clermontois dont Andrea Arnold, qui sera en compétition avec son film Bird : son court métrage Wasp (Oscar du meilleur court métrage en 2005) était diffusé en 2006 au festival du court métrage dans la cadre du panorama Royaume-Uni, une dizaine d’années après sa précédente venue au festival. Agathe Riedinger présentera son tout premier long métrage Diamant Brut, dont le synopsis « Liane, 19 ans, téméraire et incandescente, vit avec sa mère et sa petite sœur sous le soleil poussiéreux de Fréjus. Obsédée par la beauté et le besoin de devenir quelqu’un, elle voit en la télé-réalité la possibilité d’être aimée » n’est pas sans rappeler son court métrage J’attends Jupiter, sélectionné en compétition nationale en 2018. L’année suivante, elle était revenue au festival présenter film Eve, en compétition labo. Le réalisateur canadien David Cronenberg sera sur la Croisette avec son long métrage The Shrouds. Son court métrage Camera était diffusé en 2019 à Clermont-Ferrand dans le cadre du focus canadien. Miguel Gomes, qui avait réalisé Entretantocourt diffusé dans le panorama Portugal en 2002, présentera son long métrage Grand Tour. Le comédien et réalisateur Gilles Lellouche présentera quant à lui son quatrième long métrage L’Amour ouf : 3 courts métrages le mettant à l’affiche ont été sélectionnés à Clermont-Ferrand, parmi lesquels Pourquoi…Passkeu qu’il avait co-réalisé avec Tristian Aurouet, en compétition nationale 2002.

Agathe Riedinger en 2019 et Andrea Arnold en 1998 ©Sauve qui peut le court métrage 

Daniel Soares en 2023 / Samir Karahoda en 2019 @SQPLCM

Côté court métrages, 11 films seront présentés cette année en compétition, issus de 10 pays.

Parmi les courts présentés, nous retrouvons deux personnalités passées par Clermont. Tout d’abord, Samir Karahoda qui a réalisé Në Mes sélectionné en compétition internationale en 2020 et Pa Vend, sélectionné en compétition internationale 2022. Ensuite, Daniel Soares, réalisateur de O que Resta, diffusé en 2022 dans le cadre de la compétition internationale, et Please Make It Work en 2023, toujours en compétition internationale.

| LE JURY UN CERTAIN REGARD |

À côté de la compétition officielle, la sélection Un certain regard se compose de 15 films et met à l’honneur les premiers et deuxièmes longs métrages. Parmi les membres du jury : Maïmouna Doucouré, réalisatrice du court métrage Maman(s), sélectionné en compétition nationale en 2016 et reprogrammé en 2024 dans le cadre de la rétrospective Insoumises.

Ariane Labed et Mo Harawe, © SQPLCM, Baptiste Chanat

Parmi les cinéastes mis·e·s à l’honneur, nous retrouvons quelques têtes passées par le circuit clermontois, parmi lesquelles : Lætitia Dosch, plus connue en tant que comédienne, elle présentera son tout premier film Le Procès du chien. Les habitué·e·s du festival ont pu la voir dans 4 courts métrages notamment dans Extrasystole qui avait reçu une mention spéciale du jury en 2014 et Ennui Ennui qui avait également reçu une mention spéciale qui saluait l’interprétation de l’actrice. Truong Minh Quy présentera son deuxième long métrage Viet and nam, il était en compétition labo en 2015 avec son court métrage Sao Hoa Noi Day Gieng qu’il avait coréalisé et coproduit avec Freddy Nadolny Poustochkine et dans lequel il joue également. Ariane Labed, comédienne (notamment vue dans des longs métrages comme Attenberg ou The Lobster) et réalisatrice, était à Clermont-Ferrand en 2020 avec son premier film Olla qui avait raflé le grand prix, le prix de la meilleure première œuvre de fiction, et le prix étudiant. Olla était également diffusé cette année dans le cadre de la rétrospective Insoumises, portraits de femmes indociles et est actuellement en tournée avec Circuit Court dans le programme Insoumises. Ariane Labed présentera son premier long métrage intitulé September Says. Mo Harawe, qui a reçu le grand prix de la compétition internationale à Clermont en 2023 avec son court métrage Will my Parents Come to See Me, sera à Cannes pour présenter The Village next to Paradise. La comédienne Céline Salette dont le court métrage L’Arche des canopées était diffusé à Clermont en 2022 dévoilera son premier long métrage à Cannes : Niki.

SÉLECTIONS NON COMPÉTITIVES

Cette section comprend notamment Cannes Premières, les séances spéciales ainsi que les séances de minuit qui offrent aux cinéastes une vitrine sans pareille pour leurs films.

| CANNES PREMIÈRES |

Leos Carax y présentera C’est pas moi : trois de ses courts métrages ont été diffusés au festival du court métrage dans des collections, carte blanche ou en compétition nationale : MerdeSans titreStrangulation Blues.
Alain Guiraudie dévoilera quant à lui Miséricorde, film noir dans lequel Jérémie, trentenaire, retourne dans le Massif central pour les funérailles d’un ami. Entre 2002 et 2023, quatre de ses courts métrages ont été diffusés dans les salles clermontoises et il était membre du jury national en 2023 auprès de Bastien Dubois, Claude Le Pape, Fanny Sidney et Rabah Naït Oufella (photo ci-contre).

La réalisatrice Jessica Palud, qui était en compétition nationale en 2018 avec son court métrage Marlon, présentera son long métrage Maria.

Gaël Morel qui présentait son court La Vie à Rebours en 1995 au festival, présentera Vivre, Mourir, Renaitre à Cannes.

© SQPLCM, Anthonin Robineau

| SÉANCES SPÉCIALES | 

Dans les séances spéciales, nous retrouvons Claire Simon, elle dévoilera son film documentaire Apprendre. Deux de ses courts métrages ont été diffusés à Clermont : Police en compétition nationale en 1989 et Scènes de ménage en 2013 à l’occasion d’une carte blanche donnée au festival international du film de femmes de Créteil. Arnaud Desplechin présentera quant à lui le long métrage Spectateurs, tourné une fois de plus à Roubaix, il était en compétition nationale à Clermont en 1991 avec le remarquable La Vie des Morts.

| HORS COMPÉTITION |

Guy Maddin a reçu le grand prix du Labo en 2013 avec son film Night Mayor, également diffusé lors du focus canadien en 2019. Son long métrage Rumours, coréalisé avec Galen et Evan Johnson, et dont Cate Blanchett fait partie du casting, sera proposé hors compétition à Cannes. Le réalisateur Matthieu Delaporte, dont le court métrage Musique de Chambre était diffusé dans la catégorie Films en Région au festival du court métrage de Clermont en 1997, présentera Le Comte de Monte Cristo coréalisé avec Alexandre De La Patellière.

Sur l’affiche de cette 63e Semaine de la Critique, Hafsia Herzi échange un sourire et un regard avec Nina Meurisse, dans Le Ravissement, premier long d’Iris Kaltenbäck. 

En 2024, cette sélection se compose de 11 longs métrages (dont 7 en compétition), 10 courts métrages en compétition et des séances spéciales.

| LE JURY |

Le réalisateur, scénariste et producteur espagnol Rodrigo Sorogoyen a qui l’on doit Que Dios nos Perdone ou encore As Bestas, présidera le jury de la Semaine de la critique. Son court métrage Madre était diffusé en 2022 au festival du court métrage dans le cadre du focus Espagne. Il sera accompagné par quatre professionnel·le·s dont l’actrice Eliane Umuhire, qui jouait dans le court métrage Bazigaga, diffusé dans la catégorie Regards d’Afrique en 2023, rôle qui lui avait permis de décrocher une prix d’interprétation UniFrance.

Dans la liste des réalisateur·rice·s sélectionné·e·s avec un court métrage, nous retrouvons : Jan Bujnowski, qui présentera Dancing in the Corner, il était à Clermont-Ferrand en 2023 où son film Diabeł avait reçu une mention spéciale du jury international. La réalisatrice Daphné Hérétakis qui avait présenté à Clermont Les Algues dans les cheveux en 2017, sera en compétition avec Ce qu’on demande à une statue c’est qu’elle ne bouge pas. En séance spéciale, nous retrouvons la comédienne et réalisatrice Lucie Borteleau : elle était à Clermont en février dernier en tant qu’intervenante sur une table ronde proposée autour de la question « Comment filmer le corps féminin en 2024 ? », elle a joué dans deux courts diffusés à Clermont : Vous voulez une histoire ? (prix de la presse Télérama en 2015), Dustin en 2020, mais aussi dans Les Vœux qu’elle a également réalisé.

Jan Bujnowski  (© SQPLCM, Baptiste Chanat) et Lucie Bortleteau (© SQPLCM, Camille Dampierre)

Marcelo Cætano, Jonathan Millet et Emma Benestan ©Sauve qui peut le court métrage

Côté longs métrages : Le long métrage qui ouvrira la Semaine de la critique cette année sera Les Fantômes du réalisateur Jonathan Millet. Son court métrage Et toujours nous marcherons était en compétition nationale en 2017, et le film fut diffusé à nouveau en 2022 lors d’une carte blanche Films Grand Huit. Marcelao Cætano, qui était en sélection internationale en 2013 avec Na Sua Companhiasera à Cannes pour présenter son long métrage Baby. Saïd Hamich Benlarbi, qui a produit ou réalisé huit courts métrages diffusés au festival du court métrage, présentera son deuxième long métrage en tant que réalisateur : La Mer au loin en séances spéciales. Le film qui clôturera la Semaine de la critique sera le long métrage d’Emma Benestan : Animale. Scénariste, réalisatrice, monteuse… Emma Benestan a vu plusieurs des films sur lesquels elle a participé sélectionnés Clermont, notamment Goût Bacon, qu’elle a réalisé, et qui a reçu une mention du jury presse Télérama en 2017.

QUINZAINE DES CINÉASTES

Créée en 1969 par la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films), la Quinzaine des Cinéastes est une sélection parallèle du Festival de Cannes qui a pour vocation de faire découvrir un large spectre de films, afin de mettre en valeur les pratiques les plus singulières et visionnaires du cinéma contemporain. L’affiche de cette année est signée du réalisateur japonais © Takeshi Kitano.

C’est Ma vie ma Gueule, film posthume de Sophie Fillières qui ouvrira cette sélection, afin de rendre un hommage à cette figure du cinéma d’auteur français décédée en 2023. Son court métrage Des filles et des chiens a été diffusé à l’ouverture du dernier festival du court métrage afin d’honorer sa mémoire, film qui avait reçu une mention spéciale du jury en 1992 alors qu’il concourrait en compétition nationale à Clermont-Ferrand.

Kōji Yamamuranréalisateur japonais très prolifique, présentera son dernier court métrage Extremely short. Sept courts métrages de ce réalisateur ont été montrés sur les écrans clermontois, entre la compétition internationale de 1988 et la rétrospective Particules imaginaires de 2013. Jules Follet révèlera Les Météos d’Antoine (Antoine, Élise and Léandre) : il était à Clermont-Ferrand en 2018 pour présenter Waterfountain en compétition nationale. Thierry de Peretti dévoilera son nouveau long métrage À son image : son court métrage Le Jour de ma mort était en compétition nationale à Clermont-Ferrand en 2007. Le duo Caroline Poggi et Jonathan Vinel qui avait marqué les esprits avec leur court métrage Tant qu’il nous reste des fusils à pompe (en compétition nationale à Clermont en 2015), présentera son long métrage Eat the Night. Le réalisateur Matthew Rankin sera en sélection avec son long métrage Une langue universelle : deux de ses courts métrages ont été diffusés à Clermont (Mynarski, chute mortelle lors du focus Canada en 2019 et Où est Maurice ? dans le cadre de la rétrospective Comédies musicales en 2009). Enfin, le duo chilien composé de Cristóbal León & Joaquín Cociña présentera Los Hiperbóreos : connus pour leurs collaborations artistiques et notamment pour leurs clips, deux de leurs productions ont été diffusées dans les programmes Décibels ! du festival, une clip pour PJ Harvey et un autre pour The Smile (mené par Thom Yorke).

Jules Follet, Caroline Poggi et Jonathan Vinel © Sauve qui peut le court métrage

L’ACID (Association du Cinéma Indépendants pour sa Diffusion) prône depuis 1992 le renouvellement et la pluralité des regards en donnant de la visibilité à des œuvres insuffisamment diffusées. Elle propose chaque année une sélection de longs métrages qui dévoilent l’audace des cinéastes et la diversité des regards qui composent la palette du cinéma indépendant en France et à l’étranger. © Lemon Fee.

Parmi les 9 films présentés cette année, notons la présence du réalisateur Guillaume Brac (photo ci-contre), qui était membre du jury national en 2014 et dont le court métrage Le Funambule était diffusé en 2006. Il présentera à Cannes son long métrage Ce n’est qu’un au revoir. Hélène Milano dévoilera Château Rouge : son film Comme ça j’entends la mer était diffusé en Films en régions en 2002, dans la même programmation mais cette fois en 2004 les spectateur·rice·s clermontois·es ont pu la voir dans Grand Ciel de Noël Alpi. Enfin le film Mi Bestia de la colombienne Camila Beltrán sera présenté dans cette sélection : elle avait notamment réalisé Pacifico Oscuro diffusé en 2022 dans le cadre d’une carte blanche à Film Grand Huit.

Guillaume Brac ©Sauve qui peut le court métrage


Pour ce 77° festival international du film de Cannes, ce sera l’actrice Camille Cottin qui sera maitresse des cérémonies d’ouverture et de clôture. Rendez-vous donc le 25 mai pour savoir qui succédera à Justine Triet qui avait reçu la palme d’or avec Anatomie d’une chute, et à Flòra Ana Buda, lauréate de la Palme d’or du court métrage pour 27avant de venir le présenter à Clermont et de remporter le prix de la meilleure musique originale en 2024.

Affiche du long métrage Anatomie d’une chute / Affiche du court métrage 27 / Flòra Ana Buda, réalisatrice de 27 au festival de Clermont 2024

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De Clermont à Cannes 2023 https://clermont-filmfest.org/de-clermont-a-cannes-2023/ Fri, 19 Apr 2024 08:14:53 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=60828 D’un festival l’autre, focus sur ces cinéastes passé·e·s par les salles clermontoises pour y présenter leurs courts métrages et cette année sélectionné·e·s dans l’une des sections du prestigieux festival de Cannes, qui se déroulera du 16 au 27 mai prochains.

Photo © Jack Garofalo/Paris Match/Scoop – Création graphique © Hartland Villa

Comme toujours, il y aura du beau monde du côté de la sélection officielle et des différentes sections, en voici un rapide tour d’horizon.

Côté courts métrages en compétition, deux noms retiennent notre attention : le cinéaste polonais Damian Kocur présente As it Was (coréalisé avec Anastasia Solonevych) après avoir remporté chez nous le prix du meilleur film européen pour Dalej Jest Dzien (Au-delà est le jour) en 2021.

Notons aussi la présence du duo britannico-israélien Saul Freed et Karni Arieli que nous aurons le bonheur de retrouver avec leur nouvelle création visuelle Wild Summon. Ils avaient marqué tour à tour les sélections labo et internationale de leur patte créatrice folle avec Turning en 2011 et Flytopia en 2013.

Damian Kocur / Saul Freed et Karni Arieli en 2011

Côté longs métrages, c’est Maïwenn qui ouvrira le bal avec son sixième court métrage Jeanne du Barry qui sera projeté le mardi 16 mai sur l’écran du Grand Théâtre Lumière, après la cérémonie d’ouverture. Côté courts, nous nous souvenons de son I’m an actrice (compétition nationale 2004), premier film autobiographique dans lequel elle incarnait sa propre mère.

Ramata-Toulaye Sy en 2022 (© Baptiste Chanat) / Wang Bing en 2015 / Kaouther Ben Hania en 2017

En compétition officielle, plusieurs grands noms croisés côté court défendront leur nouveau long dans la course à la palme d’or : Ramata-Toulaye Sy présentera son premier long Banel & Adama, après son court métrage Astel qui avait remporté le prix SACD de la meilleure première œuvre de fiction et le prix spécial du jury national en 2022. Elle sera aux côtés du cinéaste chinois Wang Bing et son long Jeunesse, qui nous avait fait l’honneur de prendre part au jury international en 2015 (année de la rétrospective consacrée à la Chine), quelques années après avoir présenté son court métrage BaYueZhouWen en compétition internationale (en 2002) : il présentera également Man in Black en séance spéciale.

Le cinéaste français d’origine vietnamienne Tran Anh Hùng présentera son septième long La Passion de Dodin Bouffant : de l’eau a coulé sous les ponts depuis ses derniers courts sélectionnés à Clermont, à savoir La Femme mariée de Nam Xuong en 1989 et La Pierre de l’attente en 1992. L’incontournable cinéaste et photographe turc Nuri Bilge Ceylan présentera sa nouvelle production Kuru Otlar Ustune (Les Herbes sèches) après 5 prix cannois dont une palme d’or et un passage clermontois par la compétition internationale en 1996 avec Koza.

La réalisatrice et scénariste tunisienne Kaouther Ben Hania accompagnera son 5e long métrage Les Filles d’Olfa après avoir notamment siégé au jury international clermontois en 2017. Enfin, malgré la polémique concernant les conditions de tournage de son dernier film, la réalisatrice Catherine Corsini présentera bien son long métrage Le Retour sur l’écran de la grande salle Lumière après une sélection clermontoise en compétition nationale remontant à 1984 (!) pour Ballades.

Du côté des séances de minuit, deux visages amis : Just Philippot présentera la version longue de son court métrage Acide, sélectionné en compétition nationale et Collection CANAL+ 2018.

Elias Belkeddar revient avec le très attendu Omar la fraise qui compte Reda Kateb et Benoît Magimel au casting, 9 ans après avoir remporté le prix de l’ACSÉ national pour Todo se Puede (Tout est possible) à Clermont-Ferrand.

Au jury longs métrages enfin, qui se veut représentatif d’une nouvelle génération d’artistes, et parmi tous les noms magnifiques qui le composent, nous ne pouvions que relever la présence du comédien français cher à nos cœurs clermontois Denis Ménochet, dont la carrure et l’interprétation ont passablement marqué les esprits dans T’étais où quand Michael Jackson est mort ? de Jean-Baptiste Pouilloux, prix SACD de la meilleure première œuvre de fiction 2014, et bien sûr le quadruplement primé Avant que de tout perdre de Xavier Legrand (grand prix, prix du public, prix de la jeunesse, prix de la presse 2013), préquelle à son premier long Jusqu’à la garde que le comédien était venu présenter exceptionnellement en avant-première lors du festival 2018, aux côtés notamment du réalisateur et de sa partenaire à l’écran, Léa Drucker.

En séance spéciale, notre camarade brésilien Kleber Mendonça Filho reviendra avec son nouveau long métrage Retratos Fantasmas (Portraits fantômes) après un passage remarqué chez nous au jury labo en 2016.

Just Philippot en 2018 (© Rémi Boissau) / Elias Belkeddar en 2014 (© Rémi Boissau) / Denis Ménochet au trombino en 2018 (© Juan Alonso) / Kleber Mendonça Filho en 2016

Thomas Cailley en 2015 / Davy Chou en 2011 / Baloji en 2020 (© Baptiste Chanat) / Delphine Deloget en 2019 0 (© Baptiste Chanat) / Jean-Bernard Marlin en 2014 (© Michel Vasset)

C’est le long métrage Le Règne animal de Thomas Cailley qui ouvrira la sélection Un Certain regard. Le scénariste et réalisateur avait notamment fait un passage remarqué par la compétition nationale avec son court Paris Shangai en 2011 avant de rejoindre les rangs du jury en 2015. Côté jury de la sélection justement, nous notons la présence du réalisateur franco-cambodgien Davy Chou, qui avait notamment vu son court métrage Cambodia 2099 sélectionné en compétition nationale en 2015.

En sélection, nous découvrirons avec bonheur le premier long Augure de Baloji, qui cumule chez nous deux sélections dont le fameux Zombies, prix Festivals Connexion de la compétition labo 2020. À ses côtés, et également avec un premier long, Delphine Deloget (prix CANAL+ national 2019 pour son court métrage Tigre) présentera Rien à perdre et le réalisateur marocain Kamal Lazraq (sélection internationale 2015 pour Moul Lkelb (L’homme au chien)) accompagnera Les Meutes.

Le réalisateur Alireza Khatami présentera lui, aux côtés de Ali Asgari, Terrestrial Verses, 13 ans après sa sélection internationale clermontoise pour Focal Point (Point focal) (coréalisé avec Ali Seiffouri). Enfin, un superbe ajout de dernière minute : le réalisateur Jean-Bernard Marlin revient avec Salem, 5 ans après le très remarqué Shéhérazade et 9 ans après son prix de la presse clermontois et le prix d’interprétation masculine pour son comédien Adel Bencherif dans son court métrage La Fugue.

Enfin, le réalisateur Martin Provost, dont la seule sélection en compétition nationale clermontoise remonte à 1991 (!) avec J’ai peur du noir, présentera son nouveau long Bonnard, Pierre et Marthe dans la section Cannes Première.

Depuis 1962, date de sa création par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma, la Semaine de la Critique, section parallèle du Festival de Cannes, se consacre à la découverte des jeunes talents de la création cinématographique, en mettant à l’honneur leurs premiers et deuxièmes longs métrages.

Nans Laborde-Jourdàa / Dawid Bodzak en 2018 (© Rémi Boissau) / Morad Mostafa en 2022 (© Anthonin Robinau) / Amanda Nell Eu en 2018

Dans la catégorie des courts métrages en compétition, nous retrouverons 3 visages bien connus des Clermontois·e·s : le réalisateur, scénariste et comédien français Nans Laborde-Jourdàa, en compétition nationale 2022 avec son très beau Léo la nuit viendra présenter sa nouvelle création, Boléro. Après avoir marqué les esprits en 2018 avec l’obtention sur grand prix international pour son film Drżenia (Tremblements), le réalisateur polonais Dawid Bodzak présentera cette année Krokodyl. Enfin, le cinéaste égyptien Morad Mostafa qui cumule pas moins de 3 sélections clermontoises dont 2 en compétition internationale (pour Henet Ward (Ward et la fête du henné) en 2020 et Khadiga en 2022), viendra présenter I Promise You Paradise.

Du côté des longs métrages en compétition, notons la présence du Serbe Vladimir Perišić dont la dernière sélection clermontoise remonte à 2004 en compétition internationale avec Dremano Oko : il présentera son deuxième long métrage, Lost Country. La réalisatrice malaisienne Amanda Nell Eu viendra, elle, accompagner son premier long métrage : Tiger Stripes. Elle avait notamment obtenu la mention spéciale du jury labo en 2018 pour son film Lagi Senang Jaga Sekandang Lembu (Indomptables) qui figure dans le Blu-ray des 20 ans du labo.

Dans les séances spéciales, les réalisatrices françaises Mathilde Chavanne et Iris Chassaigne accompagneront leur nouveau court : la première, qui avait remporté le prix Égalité et Diversité en 2020 pour Amour(s), présentera Pleure pas Gabriel quant à la seconde, dont nous avons pu voir cette année Swan dans le centre, présentera Stranger, qu’elle a coréalisé avec Jehnny Beth.

C’est Marie Amachoukeli qui ouvrira le bal de la Semaine avec son nouveau long métrage Ama Gloria réalisé en solo : elle compte 3 sélections clermontoises en compétition nationale avec C’est gratuit pour les filles (coréalisé avec Claire Burger) en 2010 qui avait remporté une mention spéciale du jury, Demolition Party en 2014 (également coréalisé avec Claire Burger) et I Want Pluto to be A Planet Again (Je veux que Pluton redevienne à nouveau une planète) (coréalisé avec Vladimir Mavounia-Kouka) qui concourait également en compétition internationale en 2017.

Hors compétition toujours, le cinéaste et comédien français Stéphan Castang présentera son premier long métrage Vincent doit mourir lors d’une séance spéciale. Son Panthéon Discount avait notamment marqué les esprits en 2017 après avoir remporté le prix étudiant et le prix du public et nous avions eu le plaisir de le retrouver en compétition nationale en 2021 avec Finale.

Mathilde Chavanne en 2020 (© Baptiste Chanat) / Iris Chassaigne en 2023 (© Anthonin Robineau) / Marie Amachoukeli en 2017 (© Rémi Boissau) / Stéphan Castang en 2021 (© Camille Dampierre)

Créée en 1969 par la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films), la Quinzaine des Cinéastes est une sélection parallèle du Festival de Cannes qui a pour vocation de faire découvrir un large spectre de films, afin de mettre en valeur les pratiques les plus singulières et visionnaires du cinéma contemporain.

Julia Kowalsi / Claude Schmitz en 2019 (© Rémi Boissau) / Kanu Behl en 2019 (© Baptiste Chanat) / Thien An Pham

Nous retrouverons dans la catégorie courts métrages la réalisatrice française Julia Kowalski avec son nouveau film J’ai vu le visage du diable. Nous avions déjà croisé le chemin de Julia en 2013 avec son court métrage Musique de chambre sélectionné en compétition nationale en 2013.

Côté longs, le cinéaste français Cédric Kahn viendra présenter Le Procès Goldman qui ouvrira la sélection. Même si cela remonte à bientôt plus de 30 ans (!), nous avions sélectionné en compétition nationale son court métrage Les Dernières heures du millénaire en 1991. Plus récent dans nos mémoires, le réalisateur Claude Schmitz, qui avait remporté le prix Égalité et Diversité en compétition nationale 2019 avec Braquer Poitiers viendra présenter L’Autre Laurens.

C’est en 2019 également que le cinéaste indien Kanu Behl avait remporté le prix étudiant international pour Binnu ka Sapna (Bonnu : sa vie, son histoire) : il présentera cette année son long Agra. Le cinéaste vietnamien Thien An Pham passera du format court au long avec Bên trong vỏ kén vàng (Inside the Yellow Cocoon Shell) : nous avions présenté son précédent court, Hãy tỉnh thức và sẵn sàng (Reste éveillé, sois prêt) en compétition internationale en 2020.

Le réalisateur, comédien et scénariste marocain Faouzi Bensaïdi cumule chez nous 3 sélections dont deux en compétitions : côté international en 2001 avec Trajets et en national en 2010 avec Le Mur. Il présentera cette année son long métrage Déserts.

Mais le « recordman » des sélections clermontoises dans cette section reste le cinéaste français Bertrand Mandico, qui viendra présenter son troisième long métrage Conann après pas moins de 10 sélections à Clermont dont 6 en compétitions nationale et internationale (Il dit qu’il est mort… en 2008, Essai 135 en 2009, Boro in the Box (Boro dans la boîte) en 2012, Living Still Life (La Résurrection des natures mortes) en 2013, Prehistoric Cabaret en 2014 et Notre Dame des hormones en 2015).

Faouzi Bensaïdi en 1998 / Bertrand Mandico en 2015 (© Rémi Boissau)

L’ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s’emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d’exposition et d’accès aux programmateurs et spectateurs.

Chiara Malta en 2006 / Sébastien Laudenbach en 2015 (© Michel Vasset)

Parmi les 9 films présentés cette année, notons la présence du couple Sébastien LaudenbachChiara Malta, qui présentent leur nouveau long métrage d’animation Linda veut du poulet !, une coproduction franco-italienne portée notamment par les voix de Clotilde Hesme, Laetitia Dosch ou encore Esteban.

Sébastien Laudenbach est un habitué du festival puisqu’il cumule pas moins de 7 sélections dont 6 en compétition nationale avec Journal en 1999 pour lequel il a remporté le prix de la jeunesse, Des câlins dans les cuisines en 2004, Regarder Oana en 2009, Vasco en 2011, Daphné ou la belle plante en 2015 ou encore Vibrato en 2018.

Chiara Malta, passée par la compétition nationale en 2006 pour son film L’Isle, a souvent collaboré de près ou de loin aux œuvres de Sébastien Laudenbach et vice versa, c’est pourquoi il n’est pas surprenant de les retrouver à la tête de cette nouvelle production, dont la sortie est prévue le 18 octobre 2023.

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Retour des rencontres avec les scolaires : résidence d’écriture de scénario à Clermont-Ferrand 2024 https://clermont-filmfest.org/retour-des-rencontres-avec-les-scolaires-residence-decriture-de-scenario-a-clermont-ferrand-2024/ Thu, 18 Apr 2024 13:12:42 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=65231 Rencontres entre Thomas Soulignac (scénariste et réalisateur en résidence) et des élèves/étudiant.e.s d’établissements scolaires de Clermont-Ferrand.

Thomas Soulignac travaille actuellement sur son premier long métrage En attendant le miracle dans le cadre de la neuvième édition de la résidence d’écriture de scénario de court et long métrage à la Villa Sabourin (Clermont-Ferrand). Ce film arrive à la suite de deux courts métrages produits dont Bruits blancs, qui a été sélectionné en compétition nationale au festival du court métrage de Clermont-Ferrand en 2021. Cette résidence court du 4 mars au 18 avril 2024.


8 Interventions
209 élèves/étudiant.e.s
1 établissement du premier degré
5 établissements du second degré
2 établissements supérieurs

Thomas Soulignac

Rencontre avec les élèves de l’école primaire Charles Perrault

Une pluie de questions, des bras levés dans tous les sens, pour tous les sujets de questions, des fonds verts dans les effets spéciaux à la collaboration avec les comédiens sur un tournage. Et toujours cette même façon avec les plus petits de revenir à l’essentiel : ce que j’aime dans mon métier, ce qu’il provoque en moi. Une élève réalise que je peux écrire sur absolument tous les sujets que je veux. Moi-même, je m’en étonne : je ne me l’étais jamais formulé ainsi : oui, je suis libre de travailler sur tout, absolument tout. Pour être honnête, j’avais toujours ressenti cette liberté sans la conscientiser directement. 

Je me risque à partager l’histoire de mon long métrage, de solliciter quelques idées, et elles fusent. Chaque main levée est, à sa manière, une piste à suivre tout à fait crédible dans mon histoire. Je suis ravi de l’aspect de jeu d’imagination que prend la séance, le tout cadré par un enseignant qui ne manque pas de créer de la participation et de valoriser les ressentis de chacun. 

Rencontre avec les élèves du Collège Albert Camus

Faut il garder son âme d’enfant pour créer ? Est ce que la critique vous touche ? Très vite, parmi les collégiens, ce sont des questions extrêmement intimes qui occupent l’espace, me poussant naturellement à me dévoiler. Le moment de partage est drôle, unique. Malgré la différence d’âge, le ressenti des élèves et le mien se retrouvent sur la question de la création d’histoires, ce qu’elles impliquent en termes d’émotions, de plaisir de jouer. Une nouvelle fois, une discussion presque plus aboutie que celles que pourraient se permettre des scénaristes professionnels entre eux. 

Rencontre avec les lycéen.ne.s du Lycée professionnel Roger Claustre

Puisque les élèves se préparent à un domaine technique a priori très éloignés des métiers du cinéma (l’aéronautique), la curiosité des élèves s’est très vite portée sur les spécificités précises du métier de scénariste : temps de travail, délais, rémunérations, ses particularités sont parfois dures à expliquer. Mais le faire avec autant d’attention des élèves m’a permis de mettre en regard ses spécificités parfois abstraites, parfois injustes (absurdes?), parfois épuisantes. L’occasion de mettre en regard ma propre pratique de manière totalement inattendue. Chose que je n’ai plus l’habitude de faire, côtoyant la plupart du temps un milieu qui, comme moi, en connaît les principaux rouages. 

Rencontre avec les lycéen.ne.s du Lycée Ambroise Brugière

Une rencontre passionnante avec des étudiants eux mêmes impliqués dans des enjeux de création, autour de films qu’ils doivent rendre à la fin de l’année. En prenant le temps d’échanger, la conversation s’articule autour de leurs projets. Des doutes inhérents à la création, des difficultés à faire équipe, à l’écriture ou dans la planification concrète de la fabrication du film. Le simple fait de verbaliser mes propres doutes et leur absolue normalité semble déclencher d’autant plus de prises de paroles. 

Rencontre avec les étudiant.e.s de troisième année de licence d’Art du spectacle (Université Clermont Auvergne), les lycéen.ne.s de la Cité de tous les talents et du Lycée Jeanne d’Arc

En partant de la question de comment étaient “consommés” les films pour chacun des élèves, nous nous mettons à discuter du marché du cinéma. Quels sont les films qui sortent en salle ? Pourquoi ? Que valent les plateformes proposant de la fiction en termes de création ? Sont-elles attirantes ou contraignantes pour un scénariste ? L’échange est aussi agréable qu’inattendu, sur un sujet qui déchire la plupart des scénaristes professionnels, et pour lequel – évidemment – chaque spectateur a aussi un avis à émettre. Le tout est absolument précis, dans une écoute commune qui nous pousse à aller au bout des idées, des échanges et des ressentis. 

Ce projet de résidence est possible grâce à la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, le Ministère de la Culture et le CNC.


En savoir plus sur la résidence d’écriture de scénario court et long métrage

En 2015, à l’occasion de l’implantation de l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand au cœur d’un quartier en zone prioritaire, l’ENSACF et Sauve qui peut le court métrage, avec l’appui de la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, développent une résidence d’écriture de scénario avec 2 ambitions :

  • Accompagner au plus près la création cinématographique.
  • Rayonner et fédérer sur un territoire en zone prioritaire.

Cette résidence est ouverte à toutes les écritures cinématographiques : documentaire, fiction, animation, expérimental, court ou long métrage.

MOYENS MIS À DISPOSITION
  • Une bourse d’écriture de 3000 €
  • Un espace de travail et de vie : la villa Sabourin, pour la durée de la résidence (200 m2, 2 chambres, bureau, projecteur vidéo, Wi-fi…)
  • Un accès à la bibliothèque de l’école d’architecture
  • Un accès au centre de documentation de La Jetée, centre unique au monde avec 155 000 courts métrages disponibles, 5 000 longs métrages, une documentation papier spécialisée sur le cinéma, l’intégralité des archives de l’INA, etc
ACCOMPAGNEMENTS PROFESSIONNELS

Un accompagnement à l’écriture assuré par Pascale Faure, consultante cinéma court et long métrage chez L’Œil en plus, Nicolas Ducray, scénariste et Jérôme Ters, membre de Sauve qui peut le court métrage.

Un accompagnement au développement en lien avec le scénario assuré par un rabbin, une couturière, un instrumentiste, un enseignant de musique…

En contrepartie, la résidence implique les lauréats à 8 interventions en classe lors de projections, échanges et ateliers en écoles, collèges, lycées et établissements supérieurs. Les lauréats abordent la création filmique, du scénario au montage en passant par l’inspiration et la question du point de vue.

Cette année, les interventions ont regroupé 227 élèves et étudiant·e·s de 8 établissements.

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Retour d’expérience : résidence d’écriture de scénario à Clermont-Ferrand 2024 https://clermont-filmfest.org/retour-dexperience-shortcuts-sabourin-2024/ Mon, 08 Apr 2024 09:50:02 +0000 https://clermont-filmfest.org/?p=65097 Rencontre avec Thomas Soulignac, scénariste et réalisateur en résidence et son producteur, Nelson Ghrénassia.

Thomas Soulignac travaille actuellement sur son premier long métrage En attendant le miracle dans le cadre de la neuvième édition de la résidence d’écriture de scénario de court et long métrage à la Villa Sabourin (Clermont-Ferrand). Ce film arrive à la suite de deux courts métrages produits dont Bruits blancs, qui a été sélectionné en compétition nationale au festival du court métrage de Clermont-Ferrand en 2021. Cette résidence court du 4 mars au 18 avril 2024.

Nelson Ghrénassia est producteur au sein de la société Yukunkun Productions qu’il a créée il y a plus de dix ans et avec laquelle il a fait beaucoup de courts métrages ainsi que trois longs métrages à ce jour. Il produit Thomas Soulignac depuis ses deux premiers courts et sur son long métrage qu’il développe à Clermont-Ferrand en ce moment.


Synopsis : Lucie, Médecin de 40 ans, revient là où elle a grandi pour vendre la maison de son père disparu et tenter de refaire sa vie. Une maison isolée aux abords d’une zone commerciale sinistrée. Mais Hervé, son grand frère, persuadé qu’il s’agit d’une terre sacrée dont leur père tirait des pouvoirs de guérisseur, s’y oppose. Il en est persuadé, Lucie est de retour pour prendre sa relève : ici, bientôt, vont avoir lieu des miracles..

« [La résidence, c’est] l’idée de partir ailleurs et de se retrouver dans un endroit qui, du coup, devient un décor de fait puisqu’on parle de scénario, enrichi de nouvelles rencontres et de regards extérieurs : il y a ces temps de tutorat qui sont des temps de rencontres professionnelles, mais avec des personnes qu’on n’a pas choisies. C’est un exercice un peu particulier de faire lire son scénario à des gens qu’on n’a pas choisis, de se confronter à un premier regard extérieur, professionnel. 
C’est aussi pour ça qu’on postule en résidence, dans cette mouvance à faire vivre son projet dans la tête des autres, de ses pairs. Ça permet de faire exister le film ailleurs et autrement. Ce regard extérieur permet de faire vivre le projet, ça lui donne corps et ça l’amène même ailleurs, hors de ma zone de confort, que je me construis ici hors de mes habitudes. C’est une situation assez particulière et introspective. Quand on n’est pas dans son quotidien, le film vous rattrape autrement. »

Thomas Soulignac

Quel est l’intérêt pour vous de répondre à une résidence d’écriture ?

Thomas Soulignac : C’est toujours un marqueur important dans un parcours d’écriture puisque ça peut peut donner du crédit aux projets qu’on est en train de faire au nom d’une institution ou d’un réseau professionnel, dans un premier temps. Ça donne confiance, ça donne de la valeur au projet et surtout, ça permet de l’ancrer sur un rail de travail professionnel. Que ce soit au niveau des rencontres permises par la résidence – via le tutorat, l’encadrement ou les potentielles rencontres qu’on peut faire sur le terrain – mais aussi du temps qui est dégagé, autrement dit ce temps et cet espace précieux pour travailler, c’est quelque chose en tant qu’auteur qu’on n’a pas toujours la possibilité de s’accorder.

Ces six semaines de résidence me permettent donc d’accorder ce temps-là au nom du travail, de couper toute sollicitation extérieure, de me plonger dans une réflexion et dans une écoute. C’est également une manière de se nourrir, de s’inspirer, qui est très particulière et très précieuse pour le cheminement intérieur qu’est celui de l’écriture de scénario.

Nelson Ghrénassia : De mon point de vue, les résidences sont souvent un fantasme pour les auteurs, du moins avant qu’ils les expérimentent. C’est assez virtuel, un peu flou, d’où ce « fantasme » sur la capacité de se projeter dans un espace et un temps offerts et spécialement dédiés à l’écriture.
Moi, en tant que en tant que producteur, je constate que j’ai des auteurs qui arrivent à écrire de manière très autonome chez eux. Mais d’autres éprouvent des difficultés à écrire quotidiennement dans leur lieu de vie et ont besoin de ces résidences d’écritures qui leurs permettent de sortir de chez eux pour ouvrir les portes et écrire ailleurs .
Je pense que les résidences doivent être, comme c’est le cas ici, encadrées avec un objectif et, de surcroît, un point de vue, un angle. En l’occurrence, pour un auteur comme Thomas qui vient du scénario et qui a aussi la capacité à pouvoir se mettre seul face à lui même ses idées et au vu de son projet, la résidence est tombée pile au bon moment.

Dans quelle mesure cette résidence-là est particulière pour toi ?

TS : Elle est particulière déjà sur le fait d’être seul pour écrire ce projet. Il y a quelque chose d’assez singulier dans le fait d’être dans cet espace, à la fois vaste et solitaire. Donc il faut trouver la façon de l’habiter. Et finalement, la meilleure façon de le faire, c’est d’y amener son projet. C’est à dire je ne vis plus seul ici mais avec mon scénario. Il emplit aussi les murs, l’espace. J’y pense beaucoup quand je suis ici. C’est une modalité un peu particulière qui se trouve être bénéfique car j’avais connu des résidences où il y a de l’échange qui sont aussi extrêmement importantes, précieuses et singulières. Mais là, c’est dans un rapport avec soi qui nourrit complètement le travail.
Il y a le fait d’être projeté dans un endroit complètement extérieur à mes habitudes. Je vis à Paris, je travaille à Paris, je suis entouré de gens qui font aussi ce métier-là, des scénaristes avec qui je peux échanger. Et donc là, il y a l’idée de partir ailleurs et de se retrouver dans un endroit qui, du coup, devient un décor de fait puisqu’on parle de scénario, enrichi de nouvelles rencontres et de regards extérieurs : il y a ces temps de tutorat qui sont des temps de rencontres professionnelles, mais avec des personnes qu’on n’a pas choisies. C’est un exercice un peu particulier de faire lire son scénario à des gens qu’on n’a pas choisis, de se confronter à un premier regard extérieur, professionnel. 
C’est aussi pour ça qu’on postule en résidence, dans cette mouvance à faire vivre son projet dans la tête des autres, de ses pairs. Ça permet de faire exister le film ailleurs et autrement. Ce regard extérieur permet de faire vivre le projet, ça lui donne corps et ça l’amène même ailleurs, hors de ma zone de confort, que je me construis ici hors de mes habitudes. C’est une situation assez particulière et introspective. Quand on n’est pas dans son quotidien, le film vous rattrape autrement.

C’est donc un cadre qui permet de te focaliser sur ton travail d’écriture, sans parasitage extérieur ?

TS : Effectivement, la résidence permet de se concentrer, se focaliser, mais pas de manière brutale ou trop intense. Au contraire, le temps permet de se concentrer sans forcer. Par exemple, une partie de mon temps, je vais au cinéma et de manière assez inattendue, je trouve des réponses, que ce soit dans un film de Miyazaki ou dans un documentaire sur une thématique complètement extérieure au projet. En fait, le hasard ou le fait d’être réceptif fait que je vois des choses que je n’aurais pas pu voir si je m’étais trop concentré dessus.
Je me trouve donc dans une disposition à la fois de réception et d’introspection. Le temps, c’est une donnée qu’on a du mal à s’accorder. En fait, c’est une donnée qui est précieuse, mais je suis persuadé que tout travail ne se fait pas dans l’urgence, les idées qui émergent dans cet état mental nous paraissent souvent lumineuses et très fortes mais perdent de leur éclat, passé l’instant. Pour déterminer quelle idée on fait vraiment résonner, laquelle nous fait vibrer, il n’y a qu’une seule notion qui permet de faire ça, c’est le temps.
Le temps, c’est à la fois un luxe et une nécessité dans le processus d’écriture.

Cette résidence te permet donc de te canaliser tout en te laissant une complète liberté sur la gestion de ton temps ?

TS : Oui, complètement. C’est quelque chose que j’ai du mal à faire dans mon quotidien. Par exemple, moi, j’aime bien travailler le soir dans une vie citadine, ce qui peut être complexe parce qu’on a pas mal de sollicitations. Alors qu’ici, je me permets la journée d’être très oisif, d’aller m’inspirer, d’aller me balader ou voir des films, puis le soir de me mettre au boulot puisque j’ai pris ce temps là pour ça. Donc effectivement, je respecte une espèce d’horloge interne de manière bien plus souple et moins brutale. 
C’est beaucoup de travail, d’écrire un scénario. Ça demande une implication assez forte affectivement. Ça sollicite à la fois le cœur et le cerveau. Ça implique beaucoup d’engagements et on peut être fatigué après des séances d’écriture. C’est un travail qui permet de « s’accomplir » puisque c’est autour de mes émotions que je recherche. Ça peut être très brutal quand on le fait mal, qu’on tord le bras à ces choses-là, qu’on veut les faire entrer ou qu’on répond à des injonctions. Par contre, quand on se laisse le temps, ça peut devenir extrêmement agréable parce que justement, on ne brusque plus rien. Et ce bain émotionnel dans lequel on a envie de se plonger, c’est un endroit de rencontres avec soi et aussi avec les autres, c’est précieux et très agréable.

Est-ce que ce dépaysement joue un rôle dans ton processus d’écriture ?

TS : Oui, je ne saurais pas dire exactement pourquoi. Même dans cette solitude, j’adore aller écrire au milieu des gens, aller en ville et me poser dans un endroit ou il y a du bruit, du monde, ça me plaît beaucoup. Ça permet de reposer le regard, d’aller dans des endroits où il y a de la vie. En fait, c’est bête, mais c’est tout aussi nourrissant que si on était dans un film, et parfois de manière complètement inattendue. Il suffit de lâcher un tout petit peu l’ordi ou le carnet, de regarder ce qui se passe : des scénarios, il y en a partout !
Donc il suffit d’avoir une émotion ou de penser un personnage et puis d’un coup, de voir passer quelqu’un. Alors, ce personnage devient l’objet de votre pensée et effectivement un support de réflexion ou une incarnation. Là je parle des gens, mais il y a aussi des décors. On est à Clermont-Ferrand ou il y a tout autant de nature que de constructions humaines et de ville. J’ai l’impression de pouvoir me servir partout, d’aller à l’endroit qui peut m’inspirer le plus, que ce soit dans la bibliothèque de l’école d’architecture à côté de laquelle je suis logé, que dans un bar ou dans un magasin dans lequel je pourrais me poser pour observer ou écrire. 
Un autre aspect, c’est comme si je devenais invisible : c’est peut être un travail de photographe, d’anthropologue ou de chercheur, je sais pas trop, mais il y a une volonté de s’effacer. Ça, c’est un truc que j’adore, d’être l’observateur qui disparaît. J’ai l’illusion d’être celui qui disparaît en regardant la vie passer et c’est très agréable.

Entre ton arrivée et maintenant, qu’est-ce qui a le plus bougé ?

TS : En arrivant ici, il me manquait des éléments de compréhension intime à mon film, c’est à dire que je savais de quoi je voulais parler, je savais comment le raconter, mais autour de mes personnages, il y avait quelque chose qui m’échappait : qu’est ce qu’il y a de plus intime et plus profond dans ce personnage ? J’avais en tête un personnage qui va revivre son passé, qui va explorer des endroits de son passé. Et ça, je le sais théoriquement, mais je n’arrivais pas le ressentir émotionnellement. Et grâce au tutorat et à cette « non injonction », cette absence de pression, les réponses sont un peu venues d’elles-mêmes. 
On a toujours peur lorsqu’on a un temps imparti. Qu’est ce qui arrive si on arrive au bout de ce temps imparti et qu’on n’a pas trouvé ce qu’on était venu chercher ? Ça peut être très angoissant, surtout dans l’écriture. On peut avoir des grands moments de vertige quand on n’a pas les réponses aux questions qu’on se pose. Ici, il y a des petites images et des petites scènes qui sont apparues d’elles-mêmes, alimentées aussi par les rencontres et les travaux poursuivis et donc je crois, à cet instant T, avoir trouvé des éléments de réponse sur le cœur-même de l’intime de mes personnages que j’étais venu chercher. Et ça, j’en suis hyper content. Là, il me reste encore deux semaines à travailler, je sais que quoi qu’il arrive, ce temps est déjà gagné puisque j’ai répondu à des endroits qui étaient des angles morts quand je suis arrivé. 

NG : Là, on travaille très spécifiquement sur le scénario depuis un an et demi à peu près et la résidence est arrivée au bon moment. Il a déjà écrit deux versions dialoguées et j’ai l’impression que ce que Thomas fait là à l’heure actuelle, c’est à la fois approfondir et découvrir d’autres pistes, mais qui ne sont pas des pistes de perdition.
Des fois, les résidences, quand elles arrivent tôt dans le travail, deviennent en quelque sorte des « nouveaux mondes ». C’est à dire que tout d’un coup, les auteurs explorent des pistes encore un peu brouillonnes et peuvent passer plusieurs semaines à creuser dans la mauvaise direction. 
Là c’est arrivé pile au bon moment chez quelqu’un qui sait ce qu’il a envie de raconter, qui sait quel personnage il a envie de mettre en jeu. Et puis, c’est un film qui parle de territoire et là, pour le coup, c’est une résidence au cœur d’une école d’architecture, avec la possibilité de s’imprégner du lieu pour pour nourrir le scénario. C’est quand même assez rare quand tout d’un coup, la résidence rencontre l’objet du film. Là, le point de vue fait que vous choisissez des projets qui peuvent rencontrer l’espace dans lequel vous le mettez et c’est assez unique et remarquable.

Est-ce que tu peux nous pitcher ton projet de film en quelques mots, à la lumière de ces quelques semaines passées en résidence ?

TS : Mon film s’appelle En attendant le miracle. Ça raconte l’histoire d’une médecin qui décide de changer de vie et qui voudrait vendre la maison dans laquelle elle a grandi, qui est une maison de famille et qui aujourd’hui est une petite maison aux abords d’une zone commerciale en déclin. En revenant, elle retrouve son frère qui lui affirme qu’elle n’est pas venue pour vendre mais pour prendre soin des gens car elle a des pouvoirs de guérison.
Elle, elle est extrêmement cartésienne, elle n’y croit pas. Pourtant, tous les gens autour d’elle, à son contact, vont tout doucement se transformer, si bien que ça va commencer à la faire douter et elle va se demander si elle est capable de miracle. Et tout le film va poser cette question. Là où elle va être obsédée par la réponse à la guérison pure, elle ne va pas se rendre compte que, finalement, le vrai miracle qu’elle va créer, c’est (re-)créer le lien social. C’est un film qui parle d’une forme de souffrance moderne, de l’absence de relation dans notre modernité un peu consumériste et on va se rendre compte que, que ce miracle soit vrai ou pas, ce n’est pas bien grave puisqu’il a permis aux gens de se reconnecter. Et est-ce que ce ne serait pas dans cette connexion-là, finalement, que se trouve le vrai miracle ? 
L’idée, c’est d’embarquer le spectateur dans un film potentiellement fantastique, sachant que la vraie magie, elle n’est pas forcément là où on l’attend. 

C’est quoi la suite du travail, en sortant de la résidence ?

NG : La suite idéale, c’est qu’on qu’on puisse se fixer sur un scénario, une version de financement ou quelque chose de semi-définitif d’ici la fin de l’année scolaire. Et puis de lancer le financement sur les prochains mois pour espérer au milieu 2025, commencer le tournage, en Grand Est, chez Thomas, en Normandie ou en Auvergne.

Propos recueillis par Jacques Pouillet et Jérôme Ters le vendredi 5 avril 2024

Ce projet de résidence est possible grâce à la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, le Ministère de la Culture et le CNC.


En savoir plus sur la résidence d’écriture de scénario court et long métrage

En 2015, à l’occasion de l’implantation de l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand au cœur d’un quartier en zone prioritaire, l’ENSACF et Sauve qui peut le court métrage, avec l’appui de la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, développent une résidence d’écriture de scénario avec 2 ambitions :

  • Accompagner au plus près la création cinématographique.
  • Rayonner et fédérer sur un territoire en zone prioritaire.

Cette résidence est ouverte à toutes les écritures cinématographiques : documentaire, fiction, animation, expérimental, court ou long métrage.

MOYENS MIS À DISPOSITION
  • Une bourse d’écriture de 3000 €
  • Un espace de travail et de vie : la villa Sabourin, pour la durée de la résidence (200 m2, 2 chambres, bureau, projecteur vidéo, Wi-fi…)
  • Un accès à la bibliothèque de l’école d’architecture
  • Un accès au centre de documentation de La Jetée, centre unique au monde avec 155 000 courts métrages disponibles, 5 000 longs métrages, une documentation papier spécialisée sur le cinéma, l’intégralité des archives de l’INA, etc
ACCOMPAGNEMENTS PROFESSIONNELS

Un accompagnement à l’écriture assuré par Pascale Faure, consultante cinéma court et long métrage chez L’Œil en plus, Nicolas Ducray, scénariste et Jérôme Ters, membre de Sauve qui peut le court métrage.

Un accompagnement au développement en lien avec le scénario assuré par un rabbin, une couturière, un instrumentiste, un enseignant de musique…

En contrepartie, la résidence implique les lauréats à 8 interventions en classe lors de projections, échanges et ateliers en écoles, collèges, lycées et établissements supérieurs. Les lauréats abordent la création filmique, du scénario au montage en passant par l’inspiration et la question du point de vue.

Cette année, les interventions ont regroupé 227 élèves et étudiant·e·s de 8 établissements.

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