Dîner avec Gorata na Dimo (La forêt de Dimo)
Entretien avec Hristo Simeonov, réalisateur de Gorata na Dimo (La forêt de Dimo)
Pourquoi faire un film sur la forêt ?
Parce qu’il y a 3 ans, j’ai été très affecté quand j’ai découvert que la forêt du petit village dans lequel j’ai grandi avait été entièrement détruite par une exploitation privée et que l’homme responsable de ça est resté impuni. Parallèlement, K. Tsonev, mon co-scénariste, a commencé à m’envoyer des articles concernant le problème de la gestion des forêts, et on s’est passionné pour ça. En Bulgarie, il y a un vrai problème de corruption dans ce secteur. Les générations issues de la transition politique qui est en marche depuis 25 ans n’ont ni conscience morale, ni respect des lois.
Comment avez-vous tourné les scènes avec les animaux ?
Avec V. Hristov, mon chef opérateur, nous avons passé plusieurs jours dans la forêt à essayer de filmer des cerfs avec différents types d’objectifs. Mais les images n’étaient pas satisfaisantes et finalement, on a eu la chance de pouvoir filmer une femelle qui était habituée à la présence humaine et nous a laissé l’approcher. Ça a donc été une question de patience et de chance.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans les questions d’abus de pouvoir et avez-vous d’autres projets sur le sujet ?
L’abus de pouvoir m’intéresse parce que je l’observe dans mon environnement quotidien depuis toujours. Et j’ai voulu que chaque scène illustre cet abus pour être au plus proche de la réalité.
Pourquoi avoir choisi un environnement essentiellement masculin ? Il n’y a aucune femme dans le film.
Parce que c’est un contexte qui est masculin. Mais à l’origine il y avait une longue scène avec une femme dans le bar qui a été coupée au montage.
Avez-vous envisagé Gorata na Dimo comme un projet à part entière ou est-ce l’amorce de quelque chose de plus vaste ?
Mon intention première était de faire un long métrage sur le sujet. Mais ce n’était pas le moment, je ne me sentais pas prêt, alors j’ai eu l’idée de faire ce court métrage qui m’a été très utile pour confirmer mes intentions, me familiariser avec le sujet et avoir maintenant envie d’en dire plus, d’aller creuser plus profondément. Je suis actuellement en train de travailler sur un long métrage sur ce même sujet mais abordé différemment.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Si le format court à des règles qui lui sont propres, j’ai essayé de les comprendre mais je ne les ai pas encore intégrées. Mais de toutes façons, j’en reviens toujours à mon instinct de raconteur d’histoires.
Gorata na Dimo (La forêt de Dimo) a été sélectionné en compétition internationale (programme I11).