Breakfast avec Haga Sa’a (Quelque chose de froid)
Entretien avec Amrosh Badr, réalisateur de Haga Sa’a (Quelque chose de froid)
Tout d’abord, pourriez-vous expliquer le choix du titre ?
C’est un peu délicat, car en Égypte, quand on dit « quelque chose de froid », on veut dire du coca, et il y a ce garçon qui donne des bouteilles de coca aux gens et au personnage principal dans la scène finale du film, mais cela signifie également que chaque personnage a « quelque chose de froid » au fond de soi.
Parlez-nous d’Alexandrie. Pourquoi avoir choisi cette ville comme centre névralgique de votre film ?
Alexandrie est une ville méditerranéenne et la deuxième capitale d’Égypte – la première dans les temps anciens. C’est depuis toujours une ville cosmopolite, et ses habitants ont beaucoup changé au fil des révolutions qui ont secoué le pays, comme en 1911, en 1952 et en 2011. Aujourd’hui, les gens sont plus désespérés et plus seuls qu’avant. J’ai choisi Alexandrie car je pense que tout réalisateur doit parler de ce qu’il connaît, de ce qui le touche de près. Je suis né et j’ai grandi à Alexandrie, et je me sens très proche des personnages du film.
Quelle réaction souhaitez-vous susciter chez le spectateur avec la dernière scène où tout le monde danse ?
La danse est toujours synonyme de joie, mais parfois on peut danser tout en étant tourmenté par des pensées compliquées et tristes.
Des coups de cœur cinématographiques l’année passée ?
Je ne suis pas sûr de bien comprendre la question, mais si vous voulez parler en général, alors oui, j’ai adoré Fuocoammare, par-delà Lampedusa (2016), un documentaire italien réalisé par Gianfranco Rosi. J’aime ce genre de cinéma qui touche l’âme et les sentiments profonds des personnages, qui se fait le porte-parole des valeurs humaines, qui observe la vraie vie et reflète l’imagination.
Si vous êtes déjà venu à Clermont-Ferrand, pouvez-vous nous raconter une anecdote sur le festival ? Sinon, quelles sont vos attentes pour cette édition ?
Ce sera la première fois que je viens à Clermont-Ferrand. J’espère voir de beaux films produits dans le monde entier avec des langages cinématographiques différents, rencontrer des réalisateurs, des producteurs, des distributeurs et des programmateurs, et j’ai aussi hâte d’échanger sur mon film, de le voir projeté dans ces grandes salles et de visiter la ville de Clermont-Ferrand.
D’autres projections de prévues ?
Non, ce sera la première projection et il n’y en a pas d’autres de prévues pour l’instant.
Est-ce que vous participerez à d’autres événements pendant le festival de Clermont-Ferrand (débats « Expresso », conférences ou autre) ?
Oui, bien sûr, je suis partant pour participer aux débats et échanger avec les autres réalisateurs, étudiants ou producteurs. Et s’il y a une conférence axée sur le travail de réalisateur, j’y serai également.
Pour voir Haga Sa’a, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I13.