Dernier verre avec Helga Är I Lund (Helga est à Lund)
Entretien avec Thelyia Petraki, réalisatrice de Helga Är I Lund (Helga est à Lund)
Alors, dites-nous, qui est Helga et où se trouve Lund ?
Qui est Helga, mieux vaut trouver la réponse dans le film… Quant à Lund, c’est une ville du Sud de la Suède, où se trouve (peut-être) Helga.
Comment vous est venue l’idée d’entamer votre film avec la musique de Vivaldi ?
En choisissant Vivaldi pour la première scène, mon intention était d’accueillir le spectateur dans un monde plein de contradictions. Le docteur tente de se détendre au moyen de ce morceau, « l’orage », qui est pourtant violent, dramatique et particulièrement intense. De plus, bien qu’il s’agisse d’un grand chef-d’œuvre, on l’a tellement entendu (dans les restaurants, les ascenseurs, les supermarchés, etc.) que l’on peut dire que c’est devenu un cliché. Donc ces antithèses donnent le ton d’un film qui se veut drôle et triste à la fois. Je voulais aussi que le spectateur se pose la question : mais qui est donc ce docteur qui s’entoure de bouquins et de son chat et qui choisit cette musique si « banale » pour se retirer du monde…
Qu’est-ce qui vous intéressait dans l’étude des relations entre le personnage principal et son père, et son psychiatre ?
Ce que je souhaite explorer dans ces relations, c’est le besoin et le désir d’être en contact, de communiquer, de comprendre et d’être compris, et le fait que ce peut être très difficile, voire parfois impossible.
Dans le film, des éléments comiques (enfin, d’humour noir) et tragiques se côtoient. Quels sont les genres ou ambiances cinématographiques que vous préférez utiliser ? Avez-vous des projets en cours ?
C’est exact, ces éléments coexistent dans le film car, à mon avis, la vraie vie peut souvent être extrême ou très troublante, ce qui fait que le dramatique flirte avec le ridicule. À vrai dire, je m’intéresse beaucoup au surréalisme et au côté absurde de la réalité, qui dépasse souvent l’extraordinaire ou la fiction. Mes projets en ce moment : un court et un long métrage, tous deux mêlant la fiction et le documentaire.
Quels ont été vos coups de cœur au cinéma cette année ?
Pour répondre à cette question, je pourrais parler des heures et évoquer des tas de films de plusieurs époques et de plusieurs genres, mais je vais me contenter d’en citer un seul, que j’ai vu récemment et qui m’a fascinée par son approche cinématographique et son thème. Ce film s’appelle L’Étreinte du serpent, de Ciro Guerra. En plus de la photo et de l’histoire, qui sont super, j’ai été sidérée par le mélange d’éléments ethnographiques et hyper réalistes, ce qui en fait, à mon sens, une expérience unique.
Si vous êtes déjà venue à Clermont-Ferrand, pouvez-vous nous raconter une anecdote sur le festival ? Sinon, quelles sont vos attentes pour cette édition ?
Ce sera la première fois que je viens à Clermont-Ferrand, et comme ce sera aussi la première projection de mon film à l’international, j’ai hâte de voir la réaction du public au-delà des frontières de mon pays. Et bien sûr, ce sera une fabuleuse occasion de voir le plus de films possible.
Est-ce que vous participerez à d’autres événements pendant le festival de Clermont-Ferrand (Expressos, conférences ou autre) ?
Je vais essayer d’en faire le maximum, mais ma priorité est de voir des films.
Bonne continuation et bon festival !
Merci beaucoup, et à vous aussi.
Pour voir Helga Är I Lund, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I8.