Dîner avec Home without me
Entretien avec Hyunjung Kim, réalisatrice de Home without me
Comment avez-vous eu l’inspiration pour Home without me ?
Ce film est autobiographique et reflète mon expérience. Quand je repensais à mon enfance, j’avais toujours ce sentiment d’isolation et de solitude. Je suis déjà adulte depuis longtemps mais je veux toujours comprendre ces sentiments de solitude qui me dominaient, c’est pourquoi j’ai décidé de faire ce film.
Pourquoi vouliez-vous faire un film avec des adolescents ?
C’était comme un challenge. Je savais que ce ne serait pas facile de tourner avec des adolescents mais je pense que mon envie d’essayer était plus forte. Par-dessus tout, j’espère que cette histoire a un regard d’enfant sur le monde et sur les adultes.
À quel point étiez-vous intéressée par les attentes et les besoins dans l’Enfance et avez-vous d’autres projets de films sur ce thème ?
C’est peut-être le dernier film qui reflète mon enfance directement. En fait, mes principaux intérêts sont les femmes, leurs relations et leurs complexes, davantage que l’enfance elle-même, alors je vais faire un film qui traite de ça.
Combien de sororités y a-t-il en Corée ? Pourquoi avez-vous choisi l’inscription à une sororité comme espoir et objectif de la plus jeune sœur (Saeyoung) ?
Je ne sais pas comment c’est aujourd’hui mais dans mon adolescence, il était plus naturel pour les filles d’entretenir leurs liens que de traîner entre garçons et filles et d’être amis. Et je voulais aussi que les personnages du film soient curieux et envieux des filles Scouts pour insister sur le sujet.
À quel point avez-vous écrit Home without me sur la peur de la solitude et le besoin d’amour comme motivations des personnages ?
En fait, au moment de l’écriture, je n’ai pas senti ces émotions. Quand j’ai mis sur papier mon expérience d’enfant, je la jugeais rationnellement (et dans sa structure) plutôt que de me laisser guider par le sentiment de ce qu’il fallait ajouter ou omettre. Toutefois dans certaines scènes, j’avais écrit autant que possible des rappels émotionnels approchants, généralement quand le personnage principal, Saeyoung, était inactive mais pas inoccupée. Comme quand elle regarde passer un train ou qu’elle est seule au salon à regarder la télé après la dispute avec une amie.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Je pense que les courts métrages laissent plus de liberté que les longs pour décider de la fin du film. Bien sûr, ce n’est pas le cas dans tous les courts, mais les courts permettent de montrer juste un univers en lien étroit avec une situation singulière et je pense que l’auteur est relativement libre pour décider de la fin du film.
Si vous êtes déjà venue, racontez-nous une anecdote vécue au Festival de Clermont-Ferrand ? Sinon, qu’en attendez-vous ?
Je me trouve en ce moment au Festival ! Je pensais que mon film était aussi un drame historique daté 1998 et qu’il a une forte couleur coréenne, alors j’étais impatiente de savoir ce que les Français allaient en penser. J’ai eu une interview sur le film dimanche et c’était incroyable de voir que les émotions exprimées par les Français sont les mêmes que celles des Coréens.
Où voir le film après le festival ?
Rien de prévu. Mais à mon retour en Corée après le festival, je vais tourner un nouveau film (en mai) et j’espère à nouveau avoir des diffusions publiques.
Pour voir Home without me, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I1.