Breakfast avec I Love Lotus (J’aime Lotus)
Entretien avec Patricia Ramos Hernández, réalisatrice de I Love Lotus (J’aime Lotus)
Pouvez-vous nous expliquer le titre ? S’agit-il d’une véritable marque de préservatifs ?
J’avais choisi un autre titre avec une vraie marque de préservatifs, mais j’avais peur d’avoir à régler des questions de droits. J’ai donc décidé d’inventer un nom, une marque qui n’existe pas. Il y a deux éléments essentiels dans ce court métrage : le fait que l’histoire se passe dans un entrepôt de préservatifs et le sexe. Je tenais donc beaucoup à ce titre. La fleur de lotus est souvent associée au sexe et aux préservatifs, j’ai donc décidé de mettre « j’aime » devant, car le film est une histoire d’amour. Il y a beaucoup de titres de films qui commencent par « I love… », et dans ce cas précis, il s’agit d’aimer une fleur qui est synonyme d’amour et de protection.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans cette relation entre les protagonistes ?
Je voulais raconter l’histoire d’un coup de foudre, éphémère mais éclatant. Ce coup de foudre arrive dans un coin perdu de La Havane. J’avais envie de jouer sur le malentendu. Il désire la jeune fille tout de suite, et on pense qu’elle s’en fiche. Mais elle lui offre son corps avec une facilité que j’aime bien, sans le moindre regret. Lui, en revanche, est plus à cheval sur les conventions. Au final, l’amour apparaît entre eux, mais de façon inégale. L’amour et le désir en même temps. Un amour indissociable du sexe, qui en est la pierre angulaire, bien entendu.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours de cinéaste ?
I Love Lotus est mon quatrième court métrage, un format que j’aime tout particulièrement et que je n’ai pas envie de lâcher. En 2016, j’ai sorti mon premier long métrage de fiction, On the Roof, que j’ai présenté dans plus de 30 festivals et qui a été primé une vingtaine de fois, que ce soit au niveau national ou international. C’est un film dont je suis très fière, tout comme I Love Lotus. Jusqu’à présent, j’ai écrit les scénarios de tous mes films. J’adore la phase d’écriture, et celle qui consiste à la mettre en images.
Avez-vous des projets de films ?
Cette année, je vais tourner un autre long métrage. Il s’intitule A Night with the Rolling Stones, et c’est aussi une histoire d’amour, mais avec des personnages qui ont plutôt la quarantaine. Lors du 41e festival international du cinéma latino-américain de La Havane, j’ai obtenu une mention spéciale à un concours de scénario. Je travaille actuellement sur ce projet, je prospecte actuellement pour trouver les acteurs et les lieux de tournage, et je suis enchantée de ce projet.
Diriez-vous que le format court vous a donné une certaine liberté ?
Je pense. Les courts métrages permettent de s’essayer plus librement à des histoires, à des personnages, à des langages. C’est justement l’essence de ce format. Et c’est heureux.
Pour voir I Love Lotus (J’aime Lotus), rendez-vous aux séances du programme I12 de la compétition internationale.