Lunch avec III
Entretien avec Marta Pajek, réalisatrice de III
Pouvez-vous expliquer un peu le titre III ?
III fait partie d’un triptyque intitulé Figures impossibles et autres histoires. Les trois courts métrages qui le composent s’inspirent du concept de la figure impossible : celle que l’on peut dessiner en appliquant toutes les règles de la perspective et de la géométrie mais qui est impossible à construire en vrai. J’ai entamé cette trilogie avec Figures impossibles et autres histoires II, puis j’ai poursuivi avec III. Le volet I sera réalisé en dernier, et j’y travaille actuellement.
Qu’avez-vous voulu montrer dans la relation entre les personnages ?
Je voulais montrer le début et la fin d’une relation amoureuse comme si c’était un thriller, mais en évoquant plutôt l’excitation que la peur. Je voulais mettre à nu l’histoire d’amour pour révéler la manipulation et la violence qui se cachent derrière l’épaisse enveloppe de la sensualité.
Pouvez-vous nous parler de votre style d’animation ? Y a-t-il d’autres thèmes ou d’autres genres que vous aimez aborder ?
J’ai choisi un style d’animation minimaliste, dessiné à la main. J’ai utilisé du papier, en allant dans le détail uniquement lorsque je le jugeais nécessaire. Cette approche me permet d’induire parfois le spectateur en erreur, et de laisser son imagination reconstituer le fil de l’histoire. Elle permet aussi au spectateur d’intégrer à l’histoire la sensualité de ses propres expériences.
Diriez-vous que le format court vous a donné une certaine liberté ?
Le court métrage me permet d’utiliser un langage cinématographique très dense et riche en métaphores et en symboles. Il exige du spectateur qu’il s’investisse énormément sur le plan émotionnel, mais ne fonctionnerait pas sur un format plus long. C’est un peu comme la poésie. C’est pour cela que j’ai choisi la forme du triptyque : trois courts métrages d’animation qui abordent une même problématique, mais sur trois échelles différentes. Ils peuvent être vus séparément, mais forment ensemble une composition. Chaque volet apporte un contexte supplémentaire aux autres.
III a été projeté en compétition internationale.