Dîner avec Lâchez les chiens
Entretien avec Manue Fleytoux, réalisatrice de Lâchez les chiens
Que représentent les chiens ici ?
Libre d’interprétation, les chiens sont pour moi d’une part l’animalité à fleur de peau qui anime le personnage d’Anouck, ce rock qui gronde et finit par éclater ; d’autre part, à l’issue du film, on peut dire que la meute est lâchée : nos personnages filent ensemble vers de nouveaux horizons, vers d’autres incendies.
Anouk est-elle déchirée par autre chose que le conflit entre son copain et son frère ?
Ces deux mâles incompatibles sont encombrants, mais Anouck doit également jouer des coudes pour s’affirmer. Elle tient à bout de bras cette situation explosive depuis longtemps, elle encaisse les tirs croisés, elle est bien sympa Anouck ! Il est temps pour elle de se révolter.
Pourquoi avoir choisi un acteur irlandais pour incarner le rôle du copain ?
Dès l’écriture, le personnage du copain parlait une autre langue, afin de pousser au bout la barrière de communication entre les deux hommes, créant ainsi une langue pour la fratrie, une autre pour les amoureux, avec Anouck toujours pendue au milieu, c’est la seule à tout comprendre et qui doit faire le va et vient. La langue en question m’importait peu, et lorsque j’ai vu le travail et rencontré Simon Boyle, l’acteur irlandais qui incarne ce personnage, l’évidence humaine et artistique s’est imposée.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le lieu de tournage ?
Après de longues recherches, nous sommes tombés d’accord sur cette maisonnette qu’il a fallu meubler, remplir, faire déborder… Elle était collée à une voie ferrée où passaient plus de 120 trains par jours ! On a parié qu’on réussirait quand même à faire rentrer le film en slalomant entre les trains. C’était sportif. Ou burlesque. Ou complètement con. Mais c’est rentré.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Bien sûr, le format court métrage est un argument à lui tout seul : « Mais si ça passe, on va faire apparaître un duo de rock en plein milieu de leur pelouse, tu vas voir ça sera super, un court métrage, c’est une expérimentation ! ». C’est un filou le court métrage. J’aime bien.
Si vous êtes déjà venue, racontez-nous une anecdote vécue au Festival de Clermont-Ferrand ? Sinon, qu’en attendez-vous ?
Première fois ! J’ai envie de dévorer du film et croiser du monde autour.
Pour voir Lâchez les chiens, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F1.