Breakfast avec Lionella
Entretien avec Sergey Borovkov, réalisateur de Lionella
Comment avez-vous eu l’idée de ce prénom ? Vous connaissiez une Lionella ?
Ça vient du blog d’un imam qui racontait qu’un de ses amis lui avait demandé de célébrer la cérémonie musulmane qui correspond chez vous au baptême, pour sa dernière petite-fille, Lionella. Dans la Russie islamique, ce prénom n’est vraiment pas commun. Mais dans d’autres coins de Russie, ça passe très bien. D’ailleurs, de nos jours, il y a une tendance à donner des prénoms rares et parfois même un peu bizarres. Ma réalisatrice par exemple, qui s’appelle Lionella, est très fière d’avoir un prénom aussi rare.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’endroit où se déroule l’action ?
Des amis nous avaient invités au Dagestan pour nous aider à peaufiner notre projet et nous avons donc pas mal sillonné le pays. Et un jour, nous sommes passés par un petit village de montagne qui est spécialisé dans la vente de frigos d’occasion. C’était un peu surréaliste comme vision, ça nous a marqué.
Pourquoi Magomed vend il des frigos dans un coin aussi isolé ?
Parce que la tradition veut qu’au Dagestan, villes et villages se spécialisent dans un commerce ou une activité particulière comme les bijoux, le vin, les armes, alors un village spécialisé dans l’électro-ménager d’occasion n’a rien d’extraordinaire. Et l’endroit n’est pas si isolé que ça, il se trouve sur une zone de passage important.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre travail en tant que réalisateur ?
Ça fait des années que Maxim Matunin et moi écrivons et réalisons des films dans notre temps libre. La plupart sont restés inachevés et puis le troisième a été sélectionné dans un festival international. Ce sont des courts qui tous, mettent en scène un personnage principal d’âge mûr et plutôt déprimé, au rythme plutôt lent et dont la fin reste ouverte. Nous les trouvons tous les trois intéressants, enfin on espère.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Je pense que le fossé entre la réalisation d’un court et celle d’un long métrage est comparable à celui qui existe entre l’écriture d’une nouvelle et celle d’un roman. Mais parfois, réaliser un court est plus compliqué qu’un long. Ça demande beaucoup de précision parce que vous n’avez pas le temps d’installer une atmosphère, de faire des césures, etc. Ce qui donne de la liberté c’est le fait qu’il y ait beaucoup moins d’argent en jeu et de pouvoir travailler avec des équipes plus réduites.
Pour voir Lionella rendez-vous aux séances de la compétition internationale I1.