Breakfast avec Mamie, Vanya et la chèvre
Entretien avec Daria Yurkevich, réalisatrice de Mamie, Vanya et la chèvre
Avez-vous écrit, participé à ou réalisé d‘autres films avant Mamie, Vanya et la chèvre ?
Oui, j’ai fini Le Fresnoy, studio national des arts contemporains, au sein duquel j’ai réalisé un court métrage de fiction et un film documentaire. Avant Le Fresnoy, j’ai fait mes études du cinéma à Minsk, en Biélorussie.
Où et comment avez-vous trouvé votre duo de comédiennes ?
Je les ai trouvées grâce à une copine qui travaille dans le monde du cinéma. Elles ne sont pas comédiennes mais cinéphiles. Elles sont amies et inséparables depuis 50 ans : lorsque je suis venue en rencontrer une, elles étaient ensemble à ce moment-là.
Et pour la chèvre ? Est-ce un animal dressé ?
Non, c’est une vraie chèvre du village !
Le rôle joué par Vanya, le fils de Mamie, m’a semblé davantage un prétexte à la relation entre Mamie, Glacha et la chèvre, qu’un personnage à explorer. Pourquoi avoir choisi ce biais ? Comment ce personnage s’est-il intégré au scénario à l’écriture ?
Ce personnage symbolise le rôle des hommes dans la société actuelle. Les hommes qui ne veulent plus prendre la responsabilité de leur vie. Ils sont plutôt un fardeau pour femmes.
Comment vous est venue l’inspiration pour le film ? En quoi la relation entre femmes, et entre femmes de plus de 40 ans, vous intéressait-elle ?
Tous mes scénarios viennent dans mes rêves, je ne sais pas encore comment coordonner ce processus. Et les femmes sont plus intéressantes que les hommes pour tous les cinéastes du monde, c’est évident !
Le film se passe dans un espace rural. Vous êtes-vous posée la question des autres options (en ville / dans une communauté située sur un espace restreint) ? Pour vous, quelles dimensions cet environnement apportait-il au film ?
L’espace rural fait partie de la dramaturgie du film : c’est un espace naturel pour les hommes, alors que tout ce qui s’y passe touche au surnaturel !
Ceux qui ont été des parents mais ne parviennent plus à être autonomes finissent parfois leurs jours dans l’abandon et l’indifférence des maisons de retraite. Que pensez-vous de la place des personnes très âgées dans notre société contemporaine ?
C’est très idiot de mettre les parents dans des maisons de retraite. Pourquoi se priver du peu de temps qu’il nous reste à passer ensemble ?
Mamie, Vanya et la chèvre se construit autour de la question de l’alcoolisme, fléau mondial. Etait-ce important pour vous d’aborder le drame de l’alcool ou l’avez-vous plutôt considéré pour le contexte universel qui parle aux spectateurs partout dans le monde ?
Bien que l’alcoolisme soit un problème universel, la Biélorussie est le premier pays au monde en terme de consommation d’alcool. Traiter cette thématique était inévitable.
Mamie, Vanya et la chèvre a été produit en France. Selon vous, dans le court métrage, qu’est-ce que la production française apporte que les autres n’ont pas ?
En France j’ai trouvé le premier support pour faire ce film. Pour cela, je serai toujours très reconnaissante. Merci encore à l’équipe de l’association Films d’Altérité !
Pour voir Mamie, Vanya et la chèvre, rendez-vous aux séances de la Compétition nationale F7.