Goûter avec Manivald
Entretien avec Chintis Lundgren, réalisatrice de Manivald
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de raconter cette histoire avec des renards et des loups ?
J’aime utiliser des personnages anthropomorphes, car il est plus facile pour le spectateur de s’identifier avec un animal qu’avec un personnage humain. Et lorsque l’on s’identifie avec un personnage et qu’on se reconnaît en lui, on peut rire de ses propres bêtises et imbécillités avec plus de distance.
Que recherchiez-vous dans la dynamique entre les personnages ?
Je voulais faire une histoire sur une relation mère-fils, et pour la rendre plus tendue et donner aux personnages quelque chose contre quoi lutter, j’ai introduit un attrait amoureux commun : un plombier sexy. J’ai aussi essayé de faire un film qui puisse inciter les trentenaires qui vivent encore chez leurs parents à déménager. Ou du moins qui leur mette la puce à l’oreille si leur lave-linge tombe subitement en panne.
Pouvez-vous nous parler de votre style d’animation ?
C’est la seule manière que je connaisse de dessiner et de faire de l’animation. Et comme je suis très paresseuse, j’essaie de tout simplifier, notamment le dessin et l’action. Je cherche même à réduire au maximum le nombre de couleurs utilisées.
Quel est votre parcours dans l’animation ? Comment avez-vous monté votre propre studio ?
Je n’ai jamais étudié l’animation, je suis tombée dedans par accident. Avant, j’étais peintre, mais j’ai traversé une crise de créativité. Et en attendant que cette crise passe, j’ai fait un peu d’animation, juste pour le plaisir. Je me suis alors rendu compte que je préférais l’animation, et je ne me suis jamais remise à la peinture. Après quelques années à faire de l’animation en à-côté, sans jamais demander de financements ou quoi que ce soit, j’ai décidé de passer à un niveau supérieur et j’ai ouvert mon propre studio. C’est tout simplement une société constituée d’une seule personne, mais cela est suffisant pour demander des financements nationaux en Estonie. Dernièrement, j’ai aussi travaillé en coproduction avec d’autres pays.
Êtes-vous intéressée par d’autres genres ou formats ?
Tous les genres et formats m’intéressent, mais je ne suis pas sûre d’avoir du talent pour faire autre chose que des comédies animées. De plus, j’aime travailler seule ou en tout petit groupe, alors réaliser un film en prises de vue réelles (ce qui m’intéresse beaucoup) serait pour moi un vrai défi.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Je crois surtout que ce format nous restreint à écrire des histoires courtes.
Si vous êtes déjà venue, pouvez-vous nous raconter une anecdote vécue au festival de Clermont-Ferrand ?
Sinon, qu’en attendez-vous ?
Je ne suis jamais venue, mais j’ai entendu dire que bien que ce soit un grand festival, il est aussi convivial et extraordinaire que des festivals plus petits. Et j’ai hâte de partager quelques verres d’alcool fort avec d’autres cinéastes !
Pour voir Manivald, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I3.