Breakfast avec Mega Sexy Robot Dinosaur
Interview de Paul Howard Allen, réalisateur de Mega Sexy Robot Dinosaur
Aimez-vous faire des expériences artistiques ?
Les spectateurs d’aujourd’hui sont très intelligents et possèdent une grande culture cinématographique. C’est donc très amusant d’être un peu espiègle et de jouer avec leurs attentes. C’est toute la beauté du court métrage : il vous permet d’explorer vos idées les plus bizarres sans avoir à satisfaire une stratégie commerciale.
Pourquoi la référence à Stanley Kubrick était-elle si importante ?
Stanley Kubrick incarne à la perfection le cinéma d’auteur et l’idée de repousser les limites grâce à sa vision artistique singulière. L’idée absurde de faire une référence à une telle légende du cinéma dans un film qui utilise la police Comic Sans m’amusait.
Le mot « Fin » est-il destiné uniquement au public français, ou apparaît-il aussi dans la version originale ?
« Fin » est présent dans la version anglaise originale. Il joue avec les caricatures britanniques et américaines des films d’auteur européens, considérés comme prétentieux. Je voulais incarner de manière satirique la prétention et j’ai donc trouvé naturel de finir le film avec cet élément. Mais maintenant que je participe au plus prestigieux festival du court métrage au monde, en France, je commence à me dire que c’était peut-être une mauvaise idée.
Pour conclure, qu’est-ce qui vous a le plus inspiré : le sexe, les robots ou les dinosaures ?
Ah ! Pour nommer ce court métrage, j’ai essayé de choisir trois des mots les plus intéressants et intrigants possibles. J’ai tout à fait conscience que c’est l’équivalent des « pièges à clics » pour un festival de cinéma. Mais, pour répondre à votre question : les robots. Qu’est-ce que je raconte : le sexe ! Non, les robots.
Y a-t-il des libertés que le court métrage vous a apportées ?
J’ai réalisé un long métrage il y a 10 ans, et j’ai sans aucun doute ressenti un sentiment de liberté en revenant au format court. L’industrie des longs métrages fait actuellement des choix très sécurisants, et produit sans cesse des sequels et des projets basés sur des franchises à succès. C’est donc libérateur de voir des idées audacieuses et décomplexées dans ce milieu.
Quelles œuvres vous ont inspiré ?
Pour ce film, ma principale source d’inspiration était un court métrage intitulé Iranium, réalisé par Harald Hund, que j’ai pu voir lors d’un festival du film documentaire (DOCfeed) à Eindhoven. Il remet en question de manière ludique les codes du format documentaire, de façon tout à fait inédite pour moi. Il m’a permis de comprendre à quel point il était possible de jouer avec les attentes du public.
Pour voir Mega Sexy Robot Dinosaur, rendez-vous aux séances de la compétition labo L4.