Goûter avec Min börda (Le fardeau)
Entretien avec Niki Lindroth von Bahr, réalisateur du film Min börda (Le fardeau)
D’où vient l’idée de mettre en scène des animaux ?
J’utilise des animaux dans tous mes films, qui sont des fables modernes, en quelque sorte. Grâce à leur côté mignon, ils font office de filtre entre le public et l’histoire en elle-même, ce qui apporte un certain réconfort dans cette ambiance d’apocalypse.
Pourquoi avoir choisi ces lieux insolites (un hôtel, une plateforme téléphonique etc.) ?
Je voulais que le film se passe dans un de ces temples de la consommation que l’on trouve par milliers au bord des grandes routes de Suède. Ces aires de repos me fascinent car elles sont parfaitement étudiées pour pousser les automobilistes à la consommation. Elles me font aussi penser à des satellites à la dérive dans des paysages déserts.
Pourquoi avoir choisi le titre « Min börda » ?
Pour faire écho à la chanson de la fin, où chaque personnage évoque le jour où il sera soulagés de son fardeau – sorte de libération par l’apocalypse.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans l’animation ? Comment peut-on définir votre style ?
J’ai réalisé trois films d’animation en marionnettes ces dix dernières années, Tord and Tord (2010), Bath House (2014) et Min Börda. Je me considère comme une artiste plutôt qu’une réalisatrice, car je touche à d’autres domaines, comme la sculpture et parfois la confection de costumes. Je dirais que mon style est défini par mes figurines et mes marionnettes, que je fabrique généralement moi-même. Mes films sont des réalisations très chronophages, j’ai mis deux ans et demi à terminer Le fardeau, par exemple.
Avez-vous un penchant pour la comédie musicale ?
J’adore les comédies musicales hollywoodiennes, ainsi que les films de Bollywood, j’en regardais plein quand j’étais petite. Min Börda est un hommage à ces films, mais avec un côté un peu plus sombre.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Oui, il permet beaucoup plus d’audace en tant que cinéaste. Avec le court métrage, on est très loin des plateformes commerciales, on ne se fera jamais d’argent en salles etc., donc on gagne en liberté artistique. Mais bon, c’est quand même dur d’être pauvre…
Pour voir Min börda (Le fardeau), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I1.