Dernier verre avec Norteños
Entretien avec Grandmas, les réalisateurs de Norteños
Pouvez-vous expliquer le titre ? À qui fait référence le terme de « Norteños », les « hommes du Nord » ?
Nous sommes les Grandmas, et nous venons tous les deux du Nord de l’Angleterre, un pays clairement divisé entre le Nord et le Sud, chaque région ayant son identité propre. Les personnages de Norteños parlent tous dans un dialecte très prononcé du Nord-Ouest de l’Angleterre. On a voulu créer un gros contraste avec les thèmes hispanisants comme le taureau et le flamenco. Et puis, on trouvait que ça faisait un titre plutôt cool.
Pouvez-vous expliquer qui sont les Grandmas et Knackered Dad ?
Grandmas (« les mamies ») est le nom de notre boîte de cinéma. On a choisi ce nom en hommage à nos grand-mères. Qu’on aime beaucoup.
Le club et les personnages sont-ils inspirés par des lieux et des gens existants ?
On a grandi dans un milieu ouvrier du Nord de L’Angleterre, et on se souvient de ces country clubs et de ces pubs décatis qui faisaient partie du paysage. On y trouvait des hommes d’un certain âge qui buvaient des pintes et fumaient, et il y avait quelque chose de dérangeant et de mélancolique dans ces endroits. Maintenant que nombre de ces pubs et ces clubs disparaissent dans les quartiers de notre enfance, on y pense avec une certaine nostalgie. De plus, l’apparence anachronique de ces lieux qui n’ont pas été rénovés depuis les années soixante-dix en font un décor génial pour un film. Les personnages du film sont une parodie de ce que les Britanniques pensent des gens du Nord de l’Angleterre. Selon le stéréotype, nous sommes des gens pas très fins et lourdauds. On voulait jouer là-dessus en forçant le trait parce qu’on trouve ça drôle. Et aussi parce que ce n’est pas faux.
Qu’avez-vous envie d’explorer en tant que réalisateurs à l’avenir ?
Pour l’instant, on aimerait réaliser d’autres courts métrages. Dans le passé, on a fait surtout des clips vidéo, et ce film est notre première expérience dans le court métrage. Ensuite, on aimerait passer au long métrage et à la série télé.
Diriez-vous que le format court vous a donné une certaine liberté ?
Jusqu’à présent, notre travail consistait à réaliser des clips vidéo, qui est une forme un peu plus libre et moins exigeante que le court métrage. Donc en réalité, on a rencontré bien plus de restrictions que d’habitude sur ce film. Mais à notre avis, la restriction est parfois aussi salutaire que la liberté. Elle nous a forcés à tout planifier minutieusement car le temps était limité, et tourner des séquences dialoguées prend toujours plus de temps que de suivre quelqu’un avec la caméra sans se soucier d’avoir à faire une prise de son.
Pour voir Norteños, rendez-vous aux séances du programme I8 de la compétition internationale.