Panorama : de la fuite dans les idées
« Il ne suffit pas de fuir, il faut fuir dans le bon sens. » Charles-Ferdinand Ramuz
La fuite, le départ, la fugue, la route… sont des thèmes qui ont toujours inspiré le cinéma, art du mouvement, au point de donner naissance à un genre cinématographique : le road movie (Easy Rider, bien sûr, en 1969 mais aussi La mort aux trousses en 1959 ou Les raisins de la colère en 1940). Ces thèmes ont abondamment nourri le court métrage, depuis les innombrables poursuites des grands burlesques jusqu’à Avant que de tout perdre (notre grand prix national 2013) en passant par les aventures animées de Bip Bip et Coyote !
Dans une vingtaine de films répartis en trois programmes, il sera donc question de fuir, de partir, de s’évader, de prendre la route… Loin de sa famille, de son travail, de la routine, de la société, du danger… ou loin de soi-même dans la folie ou l’imaginaire… Imaginaire dans lequel Henri Laborit voyait le véritable Éloge de la fuite.
Misterio de Chema García Ibarra (Espagne – 2012)
Règle du jeu : tous ces films sont inédits à Clermont-Ferrand et ont été réalisés au cours des années 2000. S’ils sont majoritairement de fiction, l’animation (Nullarbor, Australie) parfois expérimentale (The Funk, Australie), le documentaire (parfois faux ! Nostradamos, Québec) et la chorégraphie (The Runner, Canada) sont également présents. Le spectre est large : exil géographique choisi ou subi et fuite intérieure, problèmes sociaux (La part sauvage, Belgique) et familiaux (Nati per correre, Italie), sociétés du futur (Longe do Eden, Portugal et Sniffer, Norvège) et nostalgie du passé, folie douce (The Importance of Sweet & Salt, Belgique) et maladie mentale (Contracuerpo, Espagne), étrangeté (Misterio, Espagne), tragique et humour (La Huida, Espagne), etc.
Certains personnages y agissent, d’autres subissent ou opposent une résistance passive à ce qui les oppresse à l’image du Bartleby d’Herman Melville et son fameux « J’aimerais mieux pas » (Hetschenpetsch, Allemagne). En tous cas, leurs choix nous questionnent.
Bonne route en leur compagnie !
Nullarbor de Alister Lockhart, Patrick Sarell (Australie – 2011)