Dîner avec Please Hold the Line (Ne quittez pas, s’il vous plaît)
Entretien avec Ce Ding Tan, réalisateur de Please Hold the Line (Ne quittez pas, s’il vous plaît)
Pourquoi avoir choisi le format 4:3 pour ce film ?
Le format 4:3 permet d’attirer l’attention du spectateur sur l’univers du personnage principal (Kendra). Ainsi, tout est parfaitement condensé, porté par le personnage et ses émotions, sans que la largeur du cadre offre de distraction. Le format 4:3 permet aussi de créer une atmosphère oppressante, qui correspond plutôt bien à l’état d’esprit du personnage.
Kendra Sow interprète avec brio le personnage principal. Comment l’avez-vous rencontrée ? Comment l’avez-vous dirigée ?
Je l’ai rencontrée par l’intermédiaire d’amis communs, c’est une actrice assez connue en Malaisie. On a fait quelques réunions, on a discuté, répété pour définir le personnage et la direction d’acteur. L’une des décisions les plus importantes que nous avons prises, c’est de faire parler Kendra en cantonais (elle maîtrise mieux le mandarin, qui est un autre dialecte chinois).
Qu’est-ce qui vous a conduit à réaliser un film sur les arnaques téléphoniques en Malaisie ?
La Malaisie possède l’un des taux d’arnaques téléphoniques les plus élevés au monde, avec plus de 90 millions d’appels chaque année. Sa population ne représente qu’un tiers de ce total, mais la nature multilingue des Malaisiens fait que ce pays contribue largement à cette statistique. En tant que Malaisien, j’ai fait partie des cibles de ces arnaques téléphoniques. Une partie de moi ne pouvait s’empêcher d’être curieux – que se passe-t-il à l’autre bout de la ligne ? Je voulais mettre en lumière ce phénomène d’arnaques téléphoniques, mais plutôt que de poser un jugement moral sur ce problème, je voulais m’intéresser plus en profondeur à la situation des personnes qui passent ces appels. Derrière cette voix qui semble d’abord sans cœur, manipulatrice, se cache un véritable être humain comme vous et moi. Please Hold the Line est en réalité un film sur la communication. Il est question de cette ironie, la facilité que nous avons à entrer en contact et à nouer des relations avec des gens de l’extérieur, et notre difficulté à parler à nos proches, à la maison.
J’ai lu que Please Hold the Line pourrait devenir un long métrage. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, nous sommes en train de développer le script en ce sens ! Une fois que la présentation du projet sera finalisée (avant la deuxième moitié de 2023 j’espère), on recherchera des laboratoires et des financements.
Quel est votre court métrage de référence ?
Ces dernières années, l’un des courts métrages que j’ai préférés est Fauve de Jérémy Comte (2018).
Que représente pour vous le festival de Clermont-Ferrand ?
Le festival du court métrage de Clermont-Ferrand est le plus grand festival de court métrage dans le monde, il est connu, jusqu’en Asie du Sud-Est. Je suis tellement heureux d’y participer !
Pour voir Please Hold the Line (Ne quittez pas, s’il vous plaît), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I5.