Concours de la jeune critique 2020
RÈGLEMENT
Préambule
Le court métrage est un outil pédagogique intéressant dans l’apprentissage de la critique cinématographique. Sa durée réduite et la diversité de sa production lui confèrent un statut particulier propre à susciter la réflexion. Le concours souhaite prolonger la programmation scolaire en mobilisant, à l’écrit ou par une production audiovisuelle, le regard des élèves sur un support de création artistique de premier plan : il s’agit de leur offrir un espace d’expression, d’analyse filmique et d’initiation à l’exercice de la critique cinématographique.
Article 1
L’association Sauve qui peut le court métrage organise, à l’occasion de la 42e édition du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand (du 31 janvier au 08 février 2020), le 22e Concours de la jeune critique cinématographique 2020, en partenariat avec le Rectorat de Clermont-Ferrand, la fondation Varenne, le magazine Bref et la MAIF.
Article 2
Ce concours est ouvert aux élèves de tous les établissements scolaires, de la quatrième à la terminale, qui suivent tout ou une partie de la 42e édition du festival.
Article 3
Les participants doivent rédiger une ou plusieurs critiques de films projetés lors des séances scolaires du Festival international du court métrage 2020. La critique doit être présentée sous forme d’une page dactylographiée de 250 mots, plus ou moins 10%, soit entre 225 et 275, (le nombre de mots doit obligatoirement être mentionné dans l’envoi) ou sous forme de vidéo de 03 minutes maximum. La critique peut être issue d’un travail personnel ou d’une réalisation suivie par un professeur.
Dans le cas d'une critique écrite, il est impératif que ce travail soit individuel, les critiques collectives ne seront pas acceptées dans le cadre du concours.
Article 4
Les textes chercheront à répondre aux trois objectifs prioritaires du concours :
- ouvrir un espace d’expression sur les courts métrages : la critique prolonge l’expérience de l’œuvre et présente une opinion argumentée.
- développer une réflexion sur l’outil cinématographique : la bonne compréhension du film et la pertinence de l’analyse filmique sont des éléments déterminants pour le jury.
- proposer un exercice rédactionnel : la critique est un genre écrit particulier, dont le concours permet d’explorer les facettes. Par ailleurs, le respect et la qualité de la langue sont décisifs.
Article 5
Il est demandé aux enseignants d’opérer une présélection des travaux de leurs élèves et de n’envoyer que les critiques qui leur ont semblé originales ou dignes d’intérêt. Ils doivent impérativement spécifier aux membres organisateurs le nombre total de critiques écrites au sein de leur classe.
Article 6
Les scénarios des films sont consultables sur le site du Festival du court métrage dans la rubrique "Éducation à l'image" > "Actions" > "Séances jeune public" > "Sco 13-18 ans".
Article 7
Le jury comprend des représentants des différents partenaires du concours.
Article 8
Les critiques des Sections cinéma peuvent porter sur n’importe quel film du 42e festival ; elles seront analysées par un jury particulier conduit par le magazine Bref.
Article 9
La date limite de réception des critiques est fixée au lundi 06 avril 2020 inclus.
Les textes des critiques doivent parvenir sous forme de fichiers électroniques (formats Word, Works, ou RTF) et les vidéos critiques aux formats .mp4 ou .mov à l’adresse suivante : l.bouyssou@clermont-filmfest.org
Un seul fichier par critique.
Les fichiers des critiques dactylographiée et vidéo doivent être nommé de la manière suivante :
Nom et prénom de l'élève - titre du film critiqué.
Chaque fiche individuelle comportera les mentions obligatoires suivantes :
- Nom et prénom de l’élève
- Classe et établissement
- Coordonnées de l’établissement, du professeur et de l’élève
- Titre du film faisant l’objet de la critique et nombre de mots ou durée du film
Il est préférable que l'envoi de la critique soit réalisé par le professeur encadrant afin que tous les critères soient respectés.
Des ordinateurs sont à la disposition des élèves au Centre de documentation de la Jetée pour envoyer leurs critiques. Horaires d’ouverture : mardi et jeudi de 13h30 à 19h, mercredi de 9h à 12h et de 13h30 à 19h.
Article 10
Ce concours sera primé et récompensera les productions individuelles ainsi que la participation des établissements. Les prix porteront sur quatre catégories :
- 1 : Collèges
- 2 : Lycées d'enseignement professionnel
- 3 : Lycées d'enseignement général
- 4 : Sections cinéma audiovisuel toutes académies
Article 11
La cérémonie de remise des prix se déroulera le mercredi 27 mai 2020 à 11h00 à la Jetée.
Article 12
La participation au concours implique l’acceptation du présent règlement.
Présentation du concours
Le Festival du court métrage propose une séance scolaire à l’attention des collégiens et des lycéens, de la 4e à la terminale, qui attire plus de 5000 élèves chaque année.
La mise en ligne des scénarios, des story-boards et des notes d’intention relatifs à chaque film permet aux enseignants d’aborder avec leurs élèves l’écriture cinématographique et le passage à l’image. La rencontre des élèves avec les réalisateurs durant le festival rend possible une approche plus intime de la création cinématographique.
Les élèves ont ainsi de nombreux éléments pour s’exprimer sur les films, et le Concours de la jeune critique cinématographique, en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand, la Fondation Varenne, le magazine Bref et le Fond MAIF pour l'Éducation, leur propose l’espace pour le faire.
Plusieurs types de critiques sont possibles :
Cette année et malgré la pandémie et le confinement plus de 600 critiques ont été écrites ou ont fait l’objet d’un film critique.
Présentation de Sauve qui peut le court métrage (association organisatrice du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand)
Présentation de la Fondation Varenne
Présentation du Fond MAIF pour l’éducation
Palmarès du XXIIème Concours de la jeune critique cinématographique
Catégorie Collège :
Grand Prix : Sasha Denis-Raymond du Collège Henri Pourrat de Ceyrat
Sur le film : Frontiera de Alessandro Di Gregorio
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=200093740&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429737777
Le film joue sur l'attente et le suspense. Rien que le titre. Quelle est cette frontière ? Une frontière entre le bien et le mal, entre la vie et la mort. On nous parle de ces hommes et enfants qui périssent dans le seul but d’avoir une vie meilleure. Car oui, il s'agit bien de migrants qui fuient la guerre, la pauvreté, la misère du monde et que nous ne voulons pas toujours accueillir.
Deux personnages nous sont présentés, un garde-côte, vêtu de blanc, et un jeune homme vêtu de noir dont nous ignorons le métier. Et nous sommes à sa place, nous ne savons pas non plus à quoi nous attendre. L'arrivée sur l'île est filmée à leur propre rythme, on ressent leurs battements de cœur, leur stress comme si pour eux démarrait une descente aux enfers.
Un montage alterné est utilisé durant toute la première partie du film. A plusieurs reprises, le réalisateur nous dévoile des plans larges sur des zones désertiques et une chaleur écrasante nous happe comme si nous étions dans un désert immense où l'on peut se perdre et ne jamais revenir. Ce montage permet également d'accentuer ce que ces hommes doivent affronter dans leur métiers. A maintes reprises, nous apercevons la silhouette brillante d’un homme, celle-ci va attirer l’attention des deux jeunes hommes et va les réunir dans le champ de la caméra dans un ultime geste pour sauver le peu d'humanité qui reste à sauver dans leur journée de travail qui est, hélas, ordinaire. Ce court métrage nous montre l’atrocité de ce voyage entre ces frontières sans paroles car celles-ci ne seraient pas assez fortes.
2e prix : Louise Coudert du collège Teilhard de Chardin de Chamalières
Sur le film : Yandere de William Laboury
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?m=213&c=3&id_film=200088174&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429744051
Programmée pour mourir d’amour...
Cette Yandere est conçue pour aimer en 2D ou 3D !
N’avez-vous jamais rêvé de vivre une histoire d’amour passionnée ? C’est ce qui a motivé Jordan à acheter sa Yandere. En s’inspirant des fameuses « Sex Dolls » vendues au Japon, Laboury nous fait réfléchir sur un thème universel : le chagrin d’amour avec son lot de jalousie qui a l’effet d’un katana planté dans le ventre. Il nous mange de l’intérieur jusqu’à en devenir une autre personne.
À mi-chemin entre imaginaire et réel, le réalisateur nous plonge dans des jeux de lumières sombres. La Yandere, enfermée dans une cage lumineuse, est donc la flamme de ce court-métrage, la seule source de lumière.
Ce film est une critique de la société actuelle qui isole l’individu et le pousse à rechercher des relations « virtuelles ». La force du film est de transcender cette virtualité en l’amenant au réel (par le passage de la 2D à la 3D), de nous interroger sur l’âme de la machine : ainsi, la Yandere Maïko fait preuve de sentiments humains exacerbés.
Le thème du film n’est pas sans rappeler « Her » de Spike Jonze avec la présence d’une relation amoureuse entre une machine et un humain.
Un casting réduit pour focaliser l’attention du spectateur sur le peu de personnages présents, des gros plans pour nous concentrer sur les émotions momentanées et enfin, des plans filmés de dos dans l’espoir de faire une fable universelle en dépersonnalisant le personnage…
Au final un film réussi qu’on vous recommande !
3e prix : Héloise Ferreira du collège Jean Auguste Senèze d’Arlanc
Sur le film : Yandere de William Laboury
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?m=213&c=3&id_film=200088174&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429745723
« Une Yandere n'abandonne jamais. Une Yandere aime son amoureux jusqu'au bout, quoi qu'il arrive. » Telle est la devise de ces « intelligences artificielles » holographiques. Tommy, image de l'adolescent ingrat et banal, en possède une, Maïko.
Ce court-métrage est construit sur un flash-back de Maïko qui raconte son histoire à une seconde Yandere. L'arrivée de Sophie, adolescente bien réelle, provoque la rupture entre Tommy et Maïko. Cela ne peut empêcher une sensation inconnue de submerger la Yandere qui découvre le goût de ses larmes, augmentant sa taille jusqu'à devenir humaine. Cette évolution évoque la façon dont les drames amoureux font grandir. Parallèlement, pour sortir Tommy de cet amour enfantin et l'aider à mûrir, Sophie l'arrache à Maïko.
Le film, dominé par une sélection de couleurs sombres, revient au présent, quand Maïko se confie à l'autre Yandere reflétant sa mauvaise conscience. Les scènes sont nocturnes : la menace peut surgir de l'ombre à tout moment, comme lorsque Maïko retrouve Sophie pour la tuer.
Une bande-son accompagne la progression de l'aventure : des dialogues et notamment un thème aux sons électroniques et « futuristes » revenant régulièrement et donnant un côté touchant aux événements, comme quand Sophie fait remarquer à Maïko qu'elle ne dépend plus de Tommy, qu'elle est libre. Traditionnellement, les Yandere éliminent leur rivale ; ici, le réalisateur a voulu donner à Maïko la force de s'émanciper de cette image assignée en abandonnant Tommy. Maïko parcourt le monde pour libérer les autres Yandere.
Ce film permet de montrer que « les larmes font grandir ». Les erreurs commises servent à édifier notre conscience et à rendre plus fort.
Le prix établissement est décerné au collège Jean Auguste Senèze d’Arlanc
Catégorie Lycée Professionnel et Lycée Agricole :
Grand Prix : Alice Lucet du Lycée Professionnel et Agricole de Rochefort Montagne
Sur le film : Zombies de Baloji
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=200090813&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429894414
Dans ce court-métrage atypique, le réalisateur a voulu montrer sa perception de la société du XXIème siècle et de la nouvelle génération ultra-connectée. Nous voyons vivre des personnes dans le monde réel qui se transforment totalement dans le monde de la nuit. Elles deviennent des « zombies » qui changent de look et de personnalité. Elles se filment en train de danser en discothèque.
La musique, interprétée en langue traditionnelle congolaise, joue un rôle essentiel car les paroles des chansons, extraites de l’album de Baloji « 137 avenue Kaniama », accompagnent sans cesse les images et les mouvements des personnes.
Le court-métrage dénonce aussi les dysfonctionnements de la société de consommation dans laquelle nous vivons, les problèmes liés au réchauffement climatique et les tonnes de plastique et de déchets qui nous entourent.
Baloji est un réalisateur et rappeur engagé qui veut interroger notre comportement ultra-connecté qui nous exclut du monde alentour. Il y a une forme de narcissisme qui est bien montrée dans ce court-métrage vis-à-vis de la nouvelle technologie. Il faut toujours afficher sa vie, il n’y a plus de pudeur ni de jardin secret.
Enfin le générique de fin reste dans « l’univers décalé » du réalisateur et montre l’aberration de la société d’aujourd’hui.
2e prix : Loic Arveuf du Lycée Professionnel et Agricole de Rochefort Montagne
Sur le film : Yandere de William Laboury
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?m=213&c=3&id_film=200088174&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429894718
Ce film aux allures japonaises, se rapproche fortement des mangas par l’apparition de personnages asiatiques, les « Yandere », qui ont une personnalité au premier abord affectueuse et tendre mais qui, par la suite, deviennent dérangées voire psychotiques. « Yandere » est une combinaison japonaise de yanderu qui signifie malade, et deredere qui signifie amoureux. La présentation des personnages, différents par leur taille, pourrait nous faire penser que la Yandere est soumise à l’homme, or la supériorité de celle-ci se fait bien distinguer. Le film propose des plans intéressants, avec des jeux de lumière qui permettent de montrer la puissance et les sentiments de chacun des personnages, le rouge montre la colère et l’amour, et le bleu montre la tendresse et la froideur que l’homme fait apparaître lorsqu’il repousse la Yandere. De plus l’auteur a souhaité utiliser des flash-back, pour apporter au spectateur des éléments nécessaires à la compréhension du comportement des personnages. Le film est à la fois un récit et un discours, porteur d’une vision du monde, qui dénonce les conséquences des nouvelles technologies. De plus la musique angoissante montre la détresse de la Yandere et l’emprisonnement que l’homme subit. Ce film m’a rendu nostalgique car la Yandere nous fait pitié, mais d’un autre côté, l’utilisation des nouvelles technologies permet de nous identifier et de réfléchir sur notre dépendance vis-à-vis de nos objets connectés.
3e prix : Rosalie Löchen-Thenault du Lycée Agricole de Brioude-Bonnefont
Sur le film : Frontiera de Alessandro Di Gregorio
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=200093740&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429895134
Dès le début du court métrage, on est immergé dans l’histoire, des paysages vastes, un grand désert, et on a tout de suite une sensation d’immensité avec la présence de la mer. Pourtant le paysage est assez contradictoire avec l’histoire: il est magnifique mais annonce aussi les drames qui pourraient survenir.L’immensité et la profondeur de la mer nous montrent bien que chercher des personnes et essayer de les sauver dans cet élément est pratiquement impossible. Le silence est très présent et les dialogues rares ce qui permet de profiter pleinement des images. On peut aussi dire que le silence représente en quelque sorte la mort, thème récurrent dans le court métrage. Dans cette histoire, deux univers se rencontrent: très différents mais liés par une même chose. Les deux protagonistes font des métiers difficiles et on voit qu’ils ont du mal à gérer leurs émotions dans certains cas. Les migrants et la mort sont donc des éléments qui font partie de leurs vies à tous les deux ce qui leur permet de se rencontrer et de se rapprocher. On a aussi une mini-intrigue durant ces 15 minutes, celle d’une personne inconnue que les deux personnages vont rencontrer une première fois chacun de leur côté, ils l’aperçoivent comme un mirage ou un fantôme. Cette même personne va réapparaître à la toute fin en se jetant dans la mer. On réalise alors que c’est un naufragé qui a déjà été sauvé mais qui veut finalement rejoindre des personnes au fond de l’eau. Comme si la mort était la meilleure solution...
Le prix établissement est décerné au Lycée Professionnel La Chartreuse-Le Paradis de Brives-Charensac
Catégorie Lycée d’enseignement général et technologique :
Grand Prix : Maël Brugière du Lycée Lafayette de Clermont-Ferrand
Sur le film : Miss Chazelles de Thomas Vernay
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=200085798&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429752368
Qui est la plus belle, Clara l’eau de rose ou Marie la sublime fleur bleue ?
Dans ce court-métrage, Thomas Vernay veut dénoncer un monde gouverné par les hommes, où les femmes doivent être les plus belles pour obtenir un peu de considération et n’ont pas le droit de se désirer. Elles sont obligées de rester « à leur place ».
Marie est élue Miss Chazelles et Clara première dauphine. Deux camps s’opposent : la famille de Marie et les amis de Clara qui se méprisent l’un et l’autre. Tandis que la tension monte entre les deux camps, on découvre l'attirance réciproque de ces deux jeunes femmes au-delà de toutes codifications sociales, du genre, de ce que leur modeste milieu rural semble conditionner. Le film possède d’ailleurs un aspect documentaire et l’on est pas surpris d’apprendre qu’il est tourné à Chazelles-sur-Lyon dans le village d’enfance du réalisateur.
Tous les éléments d’un conte de fée sont présents. D’un côté, la princesse, le dragon et ses émissaires : Marie, son père et les jumeaux. De l’autre « le chevalier », ici une femme, sa garde et leurs chevaux : Clara, ses amis et les moto-cross.
Le court métrage est filmé en format 4 :3 pour resserrer le champ de vision sur le visage de Clara – souvent en gros plan – et ses émotions, ou pour passer en caméra subjective et donc à un point de vue féminin. Ces femmes essayent de sortir des codes – mais ne peuvent pas, empêchées par les hommes. Au final la caméra « témoigne », « enserre » et le réalisateur réussit à faire son message et à montrer une triste vérité.
2e prix : Camille Montorier du Lycée René Descartes de Cournon d’Auvergne
Sur le film : Frontiera de Alessandro Di Gregorio
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=200093740&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429760720
Nous embarquons à bord d’un ferry en direction de Lampedusa pour suivre la route d’un garde côte et d’un homme en costume. Ils ne se connaissent pas mais leurs chemins et leur travail se rejoignent et se complètent. Le court-métrage est un cheminement au cours duquel on comprend au fur et à mesure où se rendent les personnages et pour quelles raisons. Pour cela, pas besoin de dialogue, les images parlent d’elles-mêmes. Les émotions sont traduites par les regards, les expressions du visage… et les silences. Tout semble être ralenti, le silence est pesant.
Certaines scènes sont crues, comme la réalité qu’elles dénoncent. J’ai été marquée par ce plan serré sur le visage horrifié du personnage en costume qui découvre ce qui l’attend. Puis la caméra s’éloigne progressivement pour nous dévoiler des rangées de corps sans vie, nous confirmant enfin le rôle de cet homme désormais habillé d’une combinaison blanche. Ou encore cette longue séquence filmée en plongée, où l’on accompagne le marin parti repêcher les naufragés qui gisent au fond de l’eau.
Alessandro di Gregorio aborde le sujet actuel et délicat des migrations clandestines sous un angle inhabituel. Le résultat est poignant, bouleversant. On ressent le désarroi et l’effroi de ces hommes face à la mort qu’ils côtoient de trop près et on perçoit le désespoir d’un migrant qui en vient à vouloir retourner auprès des siens, sous la surface de la mer.
3e prix : Estéban Fonlupt du Lycée Jeanne d’Arc de Clermont-Ferrand
Sur le film : Traces de Hugo Frasseto et Sophie Tavert Macian
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=200091397&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/429769157
Du blanc. Puis soudain surgit un trait. Le film est lancé. Dans ce court-métrage, tout animal dessiné semble prendre vie, jusqu'à ce qu'une lance l'arrête dans sa course. Mais aucune flèche ne pourra arrêter ce film qui se rue, à toute allure, vers une fin inévitable.
L’élève tente de dessiner précisément les animaux, sous l'œil peu clément de son professeur, traceur de la tribu. Cependant un dessin lui est interdit: la panthère, qui si elle prend vie, représentera un danger... Mais pour qui ? Pour la tribu ou la place du traceur ? Dans la grotte aux dessins, dans les gorges de l’Ardèche où se déroule cette chasse d'il y a trente-six mille ans, les évènements vont se précipiter. Il faudra aux traceurs garder le contrôle, dans la caverne où le noir d'encre a remplacé le blanc...
Dans ce court-métrage, peu de musique. Pas de couleurs, sauf du blanc, du noir, du rouge figurant la neige, l'ombre, le sang. Cette chasse préhistorique est réalisée avec plusieurs techniques, notamment le sable animé et la peinture animée sous banc-titre, pour se rapprocher de l'art pariétal. Les personnages sont dissociés de leurs dessins, et des lignes tracées par Hugo Frassetto et Sophie Tavert Macian pour rythmer leur excellent court-métrage. Sans comprendre les paroles, on est pourtant entraîné selon le crescendo de Traces, au milieu duquel apparaîtra la troisième couleur, l'ocre, au milieu du noir et blanc. La qualité des dessins permet une impressionnante variété d'émotions sur des visages toujours expressifs. C'est enfin au bout de treize courtes minutes qu’on découvre l'issue de cette chasse qui commençait pourtant comme tant d'autres… Un court-métrage à (re)voir.
Le prix établissement est décerné au Lycée Jeanne d’Arc de Clermont-FD
Catégorie Section Cinéma :
Grand Prix ex æquo : Manon Durando et Eléonore Saillant du Lycée Blaise Pascal de Clermont-FD
Sur le film : Mémorable de Bruno Collet
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?m=213&c=3&id_film=200088025&o=88
Voir la critique :
Chloé Elek du Lycée Louis Armand de Chambéry
Sur le film : Petite anatomie de l’image de Olivier Smolders
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=100076533&o=88
Voir la critique : https://vimeo.com/430761536
Entre fascination des gisants éventrés et admiration de chefs-d’oeuvres d’anatomistes florentins du XVIIIème siècle, Petite anatomie de l’image d’Olivier Smolders plonge le spectateur dans la contemplation de mannequins en cire… d’anatomie, aussi beaux qu’effrayants.
Cependant cette position d’abandon, cette immobilité, mais surtout ces boyaux découverts font furieusement penser à des cadavres, victimes d’un meurtrier sadique. Guidé par les intertitres, le spectateur pourrait être plongé dans un monde glauque. Pour autant, le film ne traduit pas une fascination de l’horreur. Il amène au contraire une réflexion sur l’angoisse de la mort, mais aussi sur le sens de la vie, ou le désir.
Dans ce même élan d’exploration de la machine humaine qui a inspiré la réalisation de ces mannequins, le réalisateur découpe son image, redessine ces corps, les déplie, les décompose plus encore. Il forme alors des êtres improbables, aussi étranges et perturbants que beaux et parfaitement symétriques. Cette fragmentation et cette répétition d’images découpées d’êtres humains eux-mêmes disséqués qui défilent hypnotisent le spectateur, l’empêchent de détourner les yeux, traduisant la fascination qu’exercent ces mannequins de cire. À travers le jeu de miroir de l’image, Olivier Smolders interroge également le rapport que nous entretenons avec ce corps si souvent disséqué et exposé sans pudeur dans notre monde d’images.
Partant d’une observation distante comme pourrait l’être celle d’un visiteur de musée, notre regard se rapproche de ces cires anatomiques et réalistes, et finit par en découvrir une vision plus abstraite, nous renvoyant de façon ironique à des questions métaphysiques comme celle de l’existence de Dieu, et du mythe de notre création.
Catégorie critique vidéo :
Grand Prix : critique vidéo collective du collège Pierre Mendes France de Riom
Sur le film : Zombies de Baloji
Fiche du film : http://my.clermont-filmfest.com/index.php?&m=213&c=3&id_film=200090813&o=88
Voir la critique :
Contacts
JÉRÔME TERS
Membre du comité de Sélection Labo
Membre du comité de Sélection National
Membre du comité de sélection International
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Coordinateur de l’Atelier
Coordinateur de la séance scolaire et des rencontres avec réalisateurs
Accueil des groupes scolaires pendant le festival
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