Dernier verre avec Solar Walk (Sortie solaire)
Entretien avec Réka Bucsi, réalisatrice de Solar Walk (Sortie solaire)
Vous intéressez-vous à la cosmologie d’une façon générale ?
J’aime réfléchir à des choses dont je sais pertinemment que je suis incapable de les comprendre. J’aime explorer les limites de mon cerveau dans l’appréhension de la distance, du temps, du concept d’infini, etc. L’espace contient une bonne dose de ces choses-là, et me permet d’éprouver ma propose insignifiance. C’est libérateur et ça me fait rêver.
Comment avez-vous travaillé sur les figures abstraites ? Avez-vous fait des recherches en géométrie architecturale ?
Non, je n’ai pas fait de recherches. J’ai seulement mélangé un grand nombre de formes en recherchant ce qui pouvait donner l’impression d’être un vrai objet mais n’en était pas un. J’essayais d’obtenir des textures variées et une illusion de fonctionnalité, ainsi qu’un sentiment de satisfaction en regardant ces figures. Ce qui me plaisait, c’était qu’on puisse les imaginer petites et grandes à la fois.
Qu’est-ce qui vous a poussée à représenter différentes planètes, leurs écosystèmes et leurs habitants ?
C’est juste une façon d’échapper à mon quotidien, de me pencher sur quelque chose de plus intéressant, de plus fou. Se prendre pour Dieu et jouer à maîtriser les objets, c’est un passe-temps formidable pour un cinéaste d’animation.
Comme dirait Fox Mulder, vous croyez aux extra-terrestres ?
Bien sûr. Si je n’y croyais pas, ça voudrait dire que je n’ai rien compris à l’immensité de l’univers. Mais je suis à peu près sûre qu’ils ne sont pas là, à traîner dans nos jardins. Et c’est bien dommage, d’ailleurs…
Vous aimez rêver, contempler, regarder les étoiles ?
Bien sûr, comme tout le monde.
Comment avez-vous réalisé la musique ?
Ce n’est pas moi qui ai fait la musique. Mads Vadsholt a fait un super boulot de ce côté-là. C’est une collaboration, bien sûr, on a beaucoup échangé, mais surtout, il avait vraiment pigé ce que je recherchais. On a travaillé côte à côte sur les touches finales. Ça m’a vraiment éclatée.
Diriez-vous que le format court vous a donné une certaine liberté ?
Je trouve effectivement que le format court est un formidable outil pour se frotter à la fiction, donc je dirais oui. Je ne choisis pas de faire un court en voyant ça comme une sorte de tremplin pour le long, ou un quelconque exercice. Je pense que le court métrage a ses propres rouages, c’est un genre à part entière.
Pour voir Solar Walk (Sortie solaire), rendez-vous aux séances du programme L2 de la compétition Labo.