Breakfast avec Swallow the Universe (Engloutir l’univers, chier une fourmi)
Entretien avec Nieto, réalisateur de Swallow the Universe (Engloutir l’univers, chier une fourmi)

J’étais au Japon, en train de tourner un documentaire sur les animaux domestiques de Tokyo. En allant voir un club pour les vieilles dames et leurs animaux domestiques, Love pets of Tokyo, j’ai rencontré cette femme bizarre qui voulait rejoindre le club : elle n’avait pas d’animal domestique, mais un petit-fils qu’elle considérait presque comme un animal sauvage. Son histoire m’a intéressé, et j’ai commencé à lui poser des questions sur son petit-fils ; elle m’a montré quelques-uns de ses dessins. C’est un hikikomori, un type qui vit un peu en ascète, ne sort jamais de sa chambre, dessine et peint sans s’arrêter.

Pas vraiment, c’était la première fois que j’allais au Japon que j’ai rencontré l’art de Daïchi Mori. La culture et la personnalité sont déjà là dans ses dessins, et je n’ai fait que mon job de réalisateur : imaginer un rythme, des mouvements de caméra, une animation, en tentant de suivre du mieux que je pouvais tout ce que j’ai su en comprendre.


Dans mes films et mes performances précédentes, j’ai souvent travaillé avec les animaux, et je rêve également beaucoup d’animaux, c’est peut-être pour ça que j’ai été aussi influencé par le monde de Daïchi Mori. Il y a un sentiment d’amour et de peur vis-à-vis du royaume animal auquel j’adhère complètement.

Ça tient clairement au fait que mon père était boucher à Columbia. J’ai toujours été passionné par l’étude de l’anatomie, notamment la relation des proportions dans le corps animal. À chaque espèce, il y a une composition différente, comme un nouveau canevas avec ses propres règles d’équilibre.


Oui, et il y en a même beaucoup, mais celui qui m’a le plus marqué reste Un chien andalou de Buñuel et Dali.

Un film qui ne me dit pas ce que je devrais ressentir.
Pour voir Swallow the Universe(Engloutir l’univers, chier une fourmi), rendez-vous aux séances de la compétition labo L4.
